Samedi dernier sur la pelouse de Chaban-Delmas, le troisième ligne de
Bayonne Charles Ollivon avait sans doute une carte à jouer face à l’UBB à quelques jours de l’annonce du groupe France pour préparer la Coupe du monde. Mais le talentueux Bayonnais a été éclipsé par son vis-à-vis,
Marco Tauleigne (21 ans). Ollivon n’a pourtant pas démérité avec 17
plaquages et six offloads, mais les
huit défenseurs battus et les 104 mètres parcourus ballon en main par le Bordelais ont remporté la mise. Sans parler de son très bel
essai inscrit à l’heure de jeu. Un essai qu’il ne doit à personne, même s’il a été un peu aidé sur la fin,
avec une grosse prise de balle derrière une pénaltouche ponctuée d’une feinte de passe/pirouette-cacahuète "j’embrouille toute la défense". De quoi célébrer en beauté une première titularisation en Top 14 après plusieurs feuilles de match encourageantes
sous les yeux de papa dans les tribunes et de maman devant la télé.
International moins de 20 ans, l’ancien Berjallien n’a pas impressionné que ses géniteurs. Pour son président Laurent Marti, «
c’est un gros bonheur ». Le staff a décidé de lui faire confiance après l’avoir
fait évoluer chez les Espoirs, et ça a payé. Tauleigne a également fait un travail sur lui-même à la fois physique et mental pour répondre aux attentes de ses coachs. Il a «
souvent été remis en question par l’encadrement de l’équipe pro, moi le premier », confie l’exigeant Raphaël Ibanez dans
Sud-Ouest. Celui qui pourrait prendre les rênes du
XV de France doutait notamment de sa capacité à être combattant et volontaire. A voir la difficulté qu’ont eu ses adversaires à le faire tomber son mètre 91 et 114 kilos durant 80 minutes, on peut dire
qu’il a répondu aux attentes de son entraineur. Ne reste plus qu’à confirmer.