Vidéos

VIDEO. A Revoir : L'excellent reportage de Stade 2 sur le destin tragique de plusieurs Springboks

En 2014, Stade 2 s'était intéressé aux destins des Springboks champions du monde en 1995. Lequels avaient réveillé les soupçons de dopage.

Riwan Demay 24/03/2014 à 17h30
Un reportage de Stade 2 s'intéresse au destin tragique des Springboks de 1995. Crédit image : Screenshot Youtube France TV Sport
Un reportage de Stade 2 s'intéresse au destin tragique des Springboks de 1995. Crédit image : Screenshot Youtube France TV Sport

Publié en 2014 sur le Rugbynistère, l'article a été mis à jour avant la finale de 2023.


1995. L'Afrique du Sud est sacrée championne du monde de rugby à domicile. Tout le monde connait cette belle histoire qui dépasse le simple cadre du sport, et qui a été transposée au cinéma par Clint Eastwood dans Invictus. Mais derrière le symbole de la réconciliation post-Apartheid, se cache peut-être une autre histoire, bien plus sombre.VIDEO. L'empoisonnement des All Blacks en 95 raconté par un garde du corps de MandelaVIDEO. L'empoisonnement des All Blacks en 95 raconté par un garde du corps de MandelaLe succès des Springboks en 1995 a toujours été controversé, et a généré des théories du complot en tout genre : des rumeurs de corruption autour de la demi-finale remportée face la France (on se rappellera des 3 essais français refusés, et de la montre en or offerte à Derek Bevan par la SARU après le match) en passant par celles évoquant un empoisonnement alimentaire des All-Blacks à la veille de la finale.

Mais près de 30 ans après l'évènement, le spectre du dopage plane toujours au-dessus de la victoire des coéquipiers de François Pienaar.

En 2014, les journalistes de Stade 2 Nicolas Geay et Mathias Barrois s'étaient intéressé au destin tragique de plusieurs des héros de cette époque. Comme l'ancien troisième ligne Ruben Kruger, décédé en 2010 d'une tumeur au cerveau, à seulement 39 ans.

Joost van der Westuizen, le légendaire demi de mêlée disparu en 2017, était lui atteint de la maladie de Charcot. Une maladie rare dont était également victime Tinus Linee, qui a porté le maillot des Boks dans les années 1990, décidé en novembre 2014.

Enfin, André Venter, international à 6 reprises entre 1996 et 2001, est lui touché par une myélite transverse, une « inflammation de la moelle épinière qui touche une personne sur un million ».

Des maladies rares qui ont bien évidemment éveillé des soupçons du dopage. Si les principaux concernés nient avoir pris autre chose que des « vitamines » (dont certaines pouvant aider à masquer la prise d'EPO, comme la B12), la réalité du dopage en Afrique du Sud (et peut-être dans le rugby en général) n'étaient pas remise en cause par tous les intervenants du reportage à l'époque.

Le coach de la province de Super Rugby des Lions, Johan Ackermann, reconnaissait notamment que les jeunes joueurs étaient parfois poussés à utiliser des produits pour tenter d'atteindre le monde professionnel.

Pour l'un des deux auteurs de l'enquête, Nicolas Geay, le dopage ne fait aucun doute. Dans Sud-Ouest, il regrette d'ailleurs qu'aucun des anciens Springboks ne passe aux aveux :

Quand Pienaar nous dit que les vitamines ont été interdites par la suite, on sait que ce n'est pas exactement ça, puisque la B12 n'a pas été interdite […] On se demande pourquoi ils ne veulent pas le dire. On se dit qu'une ancienne star, dans un fauteuil, si jeune, pourrait prendre la parole, servir d'exemple, mais force est de constater que l'Omerta existe aussi et peut-être plus encore dans le rugby quand dans le cyclisme ou le football. Un procureur italien qui a travaillé sur le dopage dans le football m'a expliqué qu'il n'avait jamais obtenu le moindre aveu, malgré 70 morts de maladies suspectes... »

Pyro
Pyro
En effet, André Venter compte 66 sélections avec les Boks
bia50
bia50
Etant trop jeune en 95, je connais leur histoire que par le film Invictus et quelques articles mais il est vrai que le reportage a un peu cassé l'idée que je m'étais fait de cette équipe!
Mathieu Lourdot
Mathieu Lourdot
Consanguinité est peut-être un peu fort et peut-être un peu péjoratif mais dans le cas de l'apartheid, on a voulu préserver le patrimoine génétique des ancêtres d'où une forme de consanguinité. Du fait de ce repli, il y'a une hérédité qui est assez proche. C'est assez reconnu qu'un manque de métissage dans une population (surtout dans le même environnement) entraîne une fréquence plus importante de certaines maladies génétiques. Les problèmes rénaux de Jonah Lomu touchent plus fréquemment les personnes originaires des Tongas, certaines tribus Africaines sont très touchées par la drépanocytose (ce qui leur permet d'être résistantes au palu)... A l'inverse, ce manque de métissage peut amener certaines caractéristiques qui ne sont pas des maladies : - forte représentation de blonds en Scandinavie. - Gabarits imposants dans les iles pacifiques. - Forte représentation de roux en Irlande ou en Ecosse. Personnellement, je miserai plus sur des facteurs héréditaires dans le cas des maladies développées par les Springboks. Les cyclistes (et d'autres sportifs) se sont longtemps chargé à l'EPO et n'ont pas développé ce type de pathologie mais plutôt des maladies liées directement aux effets secondaires (AVC, ruptures d'anévrisme, problèmes cardiaques...)
Mathieu Lourdot
Mathieu Lourdot
Ce qu'il faut aussi souligner, dans le fait que plusieurs Springboks de l'époque soient touchés par des maladies rares, c'est le rôle joué dans la politique d'apartheid. En effet, depuis le départ d'une grande partie des Sud-Africains d'origine britannique à la fin du XIXème siècle, après la guerre des Boers, les Afrikaners se sont retrouvés isolés (du fait qu'ils ne voulaient pas se mélanger aux noirs). Les Afrikaners sont les descendants de quelques familles d'origine Allemande, Hollandaise ou de Huguenots Français. Leur population est restée assez faible et l'apartheid a fait qu'ils se sont surtout mariés entre-eux, sans réel mélange avec d'autres populations. Ceci a donné une forme de consanguinité et donc des prédispositions génétiques à certaines maladies ce qui fait que leur fréquence est plus importante que dans d'autres populations plus métissées. C'est cette absence de métissage participe aussi au fait que la population Afrikaner compte de nombreux hommes que l'on peut qualifier de "force de la nature" qui ont fait le bonheur des Springboks, du Top14 et de Mourad Boudjellal
Philou9364
Philou9364
Le dopage existe dans le rugby depuis déjà un moment. Dire que ces joueurs ce sont dopés je ne le ferais pas car je ne suis pas médecin ni n'est vécue leur vie. Cela fait de la peine c'est sur, mais c'est ainsi et je n'en déduis rien. C'est à cette époque là que les joueurs de l'hémisphère Sud ont amenés la prise de créatine et d'EPO dans le monde du rugby. Je pense comme beaucoup d'entre vous qu'il faut parler du dopage dans les écoles de rugby, mais également dans les centres de formation, copiés sur ceux du foot (on vie entre soit sans rien voir ni vivre d'autre chose que le rugby) ce qui n'est pas terrible pour la formation "de l'homme". Il faut une politique de prévention constante pour éviter les dérives connues dans certains sports. Quant à Lomu, il s'agit d'une maladie génétique dont plusieurs membres de sa famille sont atteint et dont son cousin est décédé. C'est un phénomène connu par les médecins chez les Tongiens, Samoans et Fidjiens dont une des origines possible pourrait être des filiations consanguines (pas avéré). Il n'empêche que VdW m'a fait rêver, que je garde le souvenir d'un superbe joueur. Si sa maladie est du au dopage cela le concerne et il en paye le prix aujourd'hui. Mais je ne pense pas que la maladie de Charcot s'attrape en se dopant avec les mêmes produits que tant d'autres, qui n'ont jamais eues cette maladie.
Derniers commentaires

Connectez pour consulter les derniers commentaires.