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VIDEO. Le casse-tête des passes en-avant continue !

Le rôle du TMO est en extension. L'occasion de revenir sur deux actions qui ont fait débat lors des tournées d'été. Alors, essai ou pas essai ?

Clément Suman 11/07/2013 à 10h45
L'essai de Scott Dunbar fait débat.
L'essai de Scott Dunbar fait débat.
Si certains joueurs sont en vacances, il n'en est rien pour nous, toujours à l'affût. Les championnats européens font relâche ? C'est donc l'occasion de revenir sur les dernières tournées d'été et le rôle pas toujours facile de l'arbitre vidéo (TMO en anglais). Testé en Super 15, le rôle de l'arbitre vidéo va être de plus être élargi dans les compétitions telles que le Rugby Championship ou le Top 14. En Europe, l'arbitre vidéo ne pouvait intervenir qu'à partir de la zone des 5 mètres et juger si oui ou non, un essai était valable. A présent, l'arbitre principal pourra bénéficier de son aide à n'importe quel endroit du terrain. Surtout, son rôle évolue : le TMO pourra intervenir deux "breakdown" (phase statique) avant un essai et sur le jeu déloyal. Pas étonnant que l'IRB ait choisi de nommer des arbitres vidéos neutres pour les matchs internationaux.

Cet été, deux essais accordés ont fait débat et nécessité l'intervention du TMO. En cause ? La dernière passe, à la limite d'être en-avant. Le débat est de plus en plus prononcé concernant ces passes aux cordeaux aussi spectaculaires qu'efficaces. Il existe deux écoles : celle qui au nom du jeu laisse couler et ne siffle pas d'en-avant. Et celle, plus pragmatique, qui décide de ne prendre aucun risque et de siffler faute. A vitesse réelle, 100% des arbitres auraient accordé l'essai. Dans ces deux cas, les arbitres ont un doute et préfèrent s'appuyer sur la vidéo. Choix justifié ? Pourquoi accorder ces deux essais ? Essayons de répondre.

Premier cas : Écosse - Afrique du Sud. Dans les 22 sudaf', le 2e ligne Tim Swinson s'échappe dans l'axe d'un regroupement et s'enfonce dans la défense. Au soutien, Greg Laidlaw éjecte le ballon qui arrive jusqu'à Peter Murchie. La passe sur un pas de l'arrière est sublime, fixe Bryan Habana et envoie Alex Dunbar à l'essai. Alors, valable, pas valable ? Difficile de se faire une idée à la vidéo. La règle est simple : l'arbitre vidéo ne peut refuser l'essai que si la faute est claire et évidente. Romain Poite accorde donc l'essai après validation du TMO :


Deuxième cas : Australie – Lions Britanniques. Les Wallabies sont à l'attaque dans le camp des Lions. Avec Will Genia à la baguette, la balle arrive vers l'extérieur et Ben Mowen. Le troisième-ligne fixe George North monté en pointe et transmet à Israel Folau. La suite, on la connait : festival d'Izzy, trois Lions dans le vent et un superbe essai. Mais était-il vraiment valable ? CJ Pollock demande la vidéo. La passe est vraiment à la limite mais l'arbitre ne doit pas juger si le "ballon voyage vers l'avant" mais bel est bien le geste du passeur. Il valide donc l'essai.


Et vous, auriez-vous accordé les essais ? Une chose est sûre, ces polémiques autour de la passe vont être de plus en plus fréquentes. On se rappelle de celle liée à Jean Bouilhou sur l'essai refusé à Yannick Jauzion. Une vidéo qui fait débat chez les arbitres.

Merci à Olivier Nicolas pour nous avoir soufflé l'idée d'article.

claudecour
claudecour
Salut Harry, J'ai connu l'époque du pas vu pas pris. Si je dis que rien n'est aussi efficace que la citation après match c'est qu'il y a vraiment eu un avant et un après, même si ce n'est pas encore parfait, la mise en place de cette mesure en terme de comportement déloyal et dangereux. Le carton en cours de match, c'est une bonne chose mais ça n'a pas la même efficacité à cause du pas pas vu pas pris. L'arbitrage vidéo n'est qu'un complément d'information mais, et tu as auras beau répéter le contraire autant que tu veux ça ne donnera pas plus de justesse à tes propos, en aucun cas cela ne permet de complétement éliminer ni les actions que l'arbitre voit mal ni les actions qu'il juge mal. Quelques exemples: On a vu des tas d'essais refusé parce-que la vidéo était incapable de révéler si le ballon était aplati en particulier lors de maul, mais également au moins fois parce-que tous les défenseurs se jeté sur le porteur du ballon jusqu'à masquer complétement le ballon ce qui prouve que la vidéo ne garanti pas d'avoir toutes les informations nécessaires. On vu également des coup de pieds accordés ou refusé à tort, ce qui prouve également que la vidéo n'apporte pas non plus une garantie de jugement, ce qui est bien compréhensible puisque de toute façon il y a un arbitre derrière l'écran. Alors ne te méprends je ne suis pas contre les cartons en cours de match, je suis même carrément pour, ni même contre l'usage du vidéo arbitrage, je suis seulement contre sa mauvaise utilisation. Car comme tout outil, la vidéo apporte des bénéfices mais comme tout outil, elle a également ses indications ses contraintes et ses limites. Il est clair non seulement que tu n'es pas conscient de ces caractéristiques et encore moins que tu ne sois prêt en entendre parler. Sans doute même fais tu le procès des arbitres parceque tu le reproches inconsciemment de ne pas avoir les qualités supra-naturelles que tu attribues à l'arbitrage vidéo. tu cours quoiqu'il arrive à la déception. Après il faut aussi être conscient que le Rugby n'est pas le port le plus simple à arbitrer, il y a plein de monde à surveiller sur le terrain, plein de fautes possibles en une même action et beaucoup d’éléments subjectifs qui nécessitent une interprétation forcément source de divergences d'opinion, mais c'est aussi cette difficulté qui fait son charme aussi si cela ne te conviens pas, peut être ne te trompes tu pas seulement de débat, mais également de sport.
areuh83
areuh83
Pourquoi ne pas placer deux caméras sur rail le long des lignes de touches qui suivraient uniquement le déplacement du ballon et réglées perpendiculairement au terrain ???
claudecour
claudecour
Pour lutter contre les brutalités, rien n'est aussi efficace que les citations d'après match. Qui nécessitent quand même d'être harmonisée, car c'est bien là que le bât blesse. Mais cela ne saurait te convenir si l'éradication des mauvais geste n'est en réalité que prétexte à faire des procès d'intention aux arbitres (voire contester les résultats de match qui ne te conviennent pas). Dans ce cas, autant aller jusqu'au bout de ton raisonnement et supprimer complétement les arbitres pour les remplacer par les entraineurs de chaque équipe officiant au sifflet chacun une mi temps. A la place de l'arbitre vidéo, c'est le commentateur de la chaîne retransmet la rencontre qui donne son verdict à la demande de n'importe quel joueur ou spectateur et même le gardien du stade (faudrait pas qu'un qu'un mauvais geste reste inaperçu!). Et à la fin c'est le public qui vote pour décider qui a gagné. Comme ça tout le monde serait complétement mis devant ses responsabilités et il n'y aurait pas besoin de chercher un bouc émissaire chaque fois qu'une décision ou qu'un déplaît.
claudecour
claudecour
Mais justement, toutes les parties ne voient pas la même chose sur une vidéo. Celle que nous commentons ainsi que les autres de la série le prouvent. Certains y voient des en avant flagrants et d'autres n'ont qu'aucun doute le fait que les passes sont correctes. En réalité la vidéo ne sert à rien si l'on ne connait pas les règles ou se trompe sur leur signification d'une part, si on ne connait pas les contraintes techniques et les limites de la fiabilité des informations qu'elles fournissent. Quant au fait que les décisionnaires sont plus vigilants et plus réfléchis, c'est un préjugé que tu as. Les différentes affaires ont clairement démontré que ce préjugé est faux. Tu écris que la décision de l'arbitre restera souveraine, mais tu ne veux pas qu'il ait droit à l'erreur. les deux ne sont clairement pas compatibles. De plus, plus tu voudras mettre l'arbitre face à ses responsabilités plus il aura intérêt à se couvrir. Hors, le but n'est pas que l'arbitre n'est pas de se rendre populaire mais d'appliquer le règlement autant que possible et ce même si ça ne plaît pas aux entraineurs ou au public. La video c'est très bien pour juger d’éléments matériels objectifs tels que le franchissement d'une ligne, encore faudrait il que les caméras soient placées dans ce but, hors ce n'est pas le cas, du coup les TMO doivent prendre une décision à partir d'informations de fiabilité discutable que le public prends pour des vérités indiscutables. Et la vidéo n'est d'aucun secours pour juger des éléments subjectifs tel que l'intention d'un joueur ou l'influence du faute sur le cours du jeu. Si encore le public était conscient de ces limites, la vidéo pourrait remplir son rôle d'aider l'arbitre à appliquer le règlement, malheureusement ces limites échappent à beaucoup comme elle me semble, pardonne moi si je me trompe, t'échapper. En cela elle représente une contrainte supplémentaire auquel l'arbitre doit s'adapter, fatalement au détriment de sa fonction première.
claudecour
claudecour
Bonsoir Harry, Je dois vraiment mal m'exprimer pour que tu fasses un tel contresens au sujet de mes propos. Je doute fort (mais ça me paraissait évident dans ce que j'avais déjà dit) que le recours à la vidéo à la demande des entraineurs (encore plus qu'à la demande des arbitres) puisse dédouaner les arbitres (et encore plus pour le coup qu'elle soit employée dans ce but) ni de leurs supposées erreurs quand elles n'en sont pas ou quand ce n'est pas eux qui les commettent ni de la suspicion ne pas y recourir à bon escient pour toutes les raisons que j'ai exposées dans mes interventions précédentes au sujet du système actuel, auxquelles il faudrait alors rajouter toutes les manœuvres de pression, d'intox et autres procédés de manipulation déjà trop fréquentes et trop nuisible à la qualité de l'arbitrage jusqu'à maintenant. Il me semble plus judicieux de combattre ces débordements plutôt que d'étendre leur capacité de nuisance.
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