Que s'est-il donc passé en Afrique du Sud, où les Blitzboks de la fusée Seabelo Senatla se sont imposés ? Les Bleus ont d'abord sombré face au Fidji (5-45) et s'inclinant face à l’Écosse (futur adversaire probable lors du fameux Tournoi Européen) sur le score de 19 à 12. Seule bonne note : une remontée fantastique lors du dernier match de poules face au Canada (victoire 24-21 après avoir été mené 0-21), incarnée par Virimi Vakatawa. Le Fidjien d'origine a une nouvelle fois été l'un des meilleurs Français (3 essais), bien aidé par Julien Candelon (4 réalisations) ! Reversée en Bowl, la France va se refaire la santé face au Portugal (42-7) avant de terminer son Tournoi par une courte défaite face au Kenya (12-14).
Crédit vidéo : FFR
Quel objectif, désormais, pour nos Bleus ? Peuvent-ils réellement prétendre aux JO qui débuteront dans un an et demi ? Interrogé par Sud Radio par Judith Soula dans son émission Rugby & Cie, le capitaine Vincent Deniau est revenu sur un début de saison plus que décevant :
C'était assez utopique de viser cette 4e place, même si on est des compétiteurs et on s'était fixé ça comme objectif. C'est un classement que la France n'a jamais atteint dans le circuit mondial. […] On est dans le creux de la vague. Il y a un vrai écart avec les quatre premiers (Afrique du Sud, Fidji, Nouvelle-Zélande, Australie, NDLR), il ne faut pas avoir honte de le dire. On doit, joueurs et staff, se remettre en question mais il ne faut pas baisser les bras. Un rêve olympique, il faut y croire.
Et d'évoquer le Circuit Européen (les Bleus avaient remporté l'étape de Lyon l'an passé) et les énièmes repêchages. Le problème du 7 de France ne vient-il pas aussi de ses joueurs, tous formés chez les quinzistes et venus sur le tard au Seven, la plupart après avoir vu les contrats les liant à leur club se terminer ? Or, si ce n'est la forme ovale du ballon, difficile de comparer les deux disciplines. Alors que les moyens mis à disposition du 7 ont considérablement évolué (contrat FFR, préparation...), les résultats ne suivent pas. Deniau, encore : « Physiquement, on y est, mais il nous manque peut-être un ou deux joueurs pour faire la différence. Il y a des joueurs qui pourraient s'exprimer à 7 et apporter un plus à l'équipe, mais le Top 14 ne veut pas les lâcher. » Le DTN Didier Retière rappelle lui que « l'équipe ne gagnait pas avant. On savait que ça allait être dur. » L'avenir, incarné par la génération U18 championne olympique et récemment victorieuse à Dubaï, s'annonce plus radieux avec des joueurs jouant au Seven depuis le début de leur formation et passés par Marcoussis. Mais il faudra sûrement attendre les JO 2020 pour qu'elle arrive à maturité.