Ballester regrette aussi qu'on ne doute de la crédibilité des propos du docteur Mombet sur la prise d'amphétamines, une pratique courante avouée – dit-il - par de nombreux acteurs du monde du rugby comme Jacques Fouroux, Bernard Laporte et Serge Simon. Il avoue : « je comprends la levée de boucliers, mais il ne faut pas que ça cache que derrière ça, il y avait un rite » et finit par confier : « il y a quinze ans, j'étais traîné dans la boue ou ignoré par tout le monde. Là, j'ai des journalistes qui me disent "on n'a pas fait le boulot, toi tu as fait le boulot." »
Le but n'est pas d'être dans l'agressivité
Lucide face aux questions, Ballester avoue ne pas vouloir verser « dans le bling bling. Le but n'était pas d'être dans l'agressivité. » S'il ne révèle pas tout ce qu'il a découvert dans le livre, c'est qu'il n'a pu recouper toutes les informations. Pour lui, le passage le plus important de son enquête est le témoignage de Julien Laharrague :
Lui ne s'est pas dopé me dit-il. Il m'a avoué la réalité du dopage. Elle est pathétique, elle est triste. Les joueurs sont livrés à eux-mêmes. Soit pour raccourcir les délais de cicatrisation, soit pour être à la hauteur des exigences qu'on leur inflige, ils vont taper sur internet, ils vont prendre des produits de contrefaçons qui viennent de Malaisie, de Chine ou d'ailleurs et vont voir des gourous pour faire la posologie.
Ballester reconnaît que « pour certains médecins de clubs, c'était une thérapie que de [lui] parler. Il y avait une exaspération, ils étaient démunis. Peu à peu, la cellule médicale laisse la place aux préparateurs physiques. » Retrouvez son interview en intégralité.
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