Un XV de France pas au niveau
Depuis l'arrivée de l'Italie dans le Tournoi et le passe aux 6 nations, la France n'a perdu qu'à une seule reprise contre l'Écosse, c'était en 2006. Autant dire que battre les joueurs du Chardon est généralement une formalité. Néanmoins, les deux derniers matchs ont été difficiles et que dire de la rencontre de samedi, gagnée à la dernière minute sur un coup de pied. Un succès aux forceps qui inquiète. « Depuis quand est-ce que quand tu joues l'Écosse, c'est du haut niveau. Le haut niveau existe contre quatre ou cinq nations. Sinon c'est du moyen niveau. Je ne suis pas persuadé que les équipes bien rôdées comme le Stade Toulousain ou Toulon perdent contre l'Écosse ce week-end. Je pense que les meilleurs clubs peuvent taper l'équipe de France » lance Vincent Moscato.
Pour ce dernier, la situation est grave. Il s'agit désormais d'arrêter les « politesses » : « Ça fait deux ans qu'on est gentil. Mais maintenant, il faut le dire. On est bidon complet. C'est triste, parce qu'il y a des mecs de qualité. » L'ancien sélectionneur du XV tricolore n'est pas tendre avec son successeur, lorsqu'il parle de maîtrise : « Il se fout de notre gueule ? On n'a rien maîtrisé du tout ! Si l'Ecossais ne fait pas faute à la fin tu as perdu ! » Sébastien Chabal, ancien de la maison bleue, parle, lui, d'une situation critique pour une équipe que certains considèrent comme moyenne car les joueurs sont eux même moyens contrairement à ce qu'on pourrait (aimerait) croire.
La mauvaise communication de Philippe Saint-André
Pour le Midol, PSA a frisé « le ridicule » à l'issue de la rencontre, arguant un nombre plus important de victoires qu'en 2013, avant d'enchaîner avec « des banalités absolues ». Le talonneur devenu animateur, le compare à un homme politique. « Il n'est pas obligé de mentir. Tu fais de la politique, tu mens, c'est une nature. Il aurait dit " on a eu un coup de bol, on a été mauvais comme des cochons " et tout le monde aurait dit " bien sûr Philippe Saint-André." » Le manager du RCT a d'ailleurs l'impression que les joueurs tombent dans son jeu. « Dans ce qu'il nous dit, il n'y a rien de vrai. » Tous veulent entendre la vérité. « On n'est pas là pour le juger. Ce n'est pas lui qui joue. Mais qu'il nous dise les choses comme elles sont. »
L'encadrement français remis en question
Aujourd'hui, c'est également le fonctionnement du staff français qui interroge. Alors que Midi Olympique évoquait ce lundi un PSA, dont la manie d'appeler puis de renvoyer des joueurs pousse à l'interrogation et au capharnaüm sur le terrain, peut-être un peu trop présent, le retour de Louis Picamoles et l'absence du Morgan Parra ne font que rajouter de l'eau au moulin. « Picamoles, je le prends et je le fais jouer dimanche (samedi) dernier, lance Vincent Moscato. Et le petit Parra, 50 sélections, ça va vite, ça a du nerf, c'est buteur, ça plaquasse. Je ne comprends pas. » S'il reconnaît que le comportement du Toulousain n'a pas été exemplaire, il considère qu'il aurait dû rester dans le groupe. « On n'a pas les moyens de faire les marioles. » Laporte est lui d'accord avec la sanction mais estime que d'autres auraient dû le suivre. « Chacun a le droit d'avoir son avis mais ils ont certainement leur raison de faire tel ou tel choix. Ils ne les font pas pour le plaisir. »
Chabal est surpris de l'absence de Parra : « Morgan est un patron. C'est un neuf avec un jeu moderne mais à l'ancienne. C'est un gueulard, un gagneur. Tu as besoin d'un joueur comme ça parce que tu n'en as pas. Le jeune Plisson est un peu paumé parce que personne ne l'aide. » Il est également dubitatif sur le fonctionnement général du staff : « Il y a des choses qui ne me paraissent pas très logiques. Où est l'entraîneur de la défense par exemple ? Tu as aussi besoin de quelqu'un pour le jeu au pied. » L'ancien international a l'impression que les joueurs ont « peur d'envoyer un peu du jeu et de se faire plaisir ». « Qu'est-ce que le staff leur dit ? » se demande-t-il.
Peut-on se satisfaire seulement de la victoire ?
Au sortir du match, les joueurs ainsi que les entraîneurs français ne voulaient retenir que la victoire malgré un contenu inexistant. Malgré ce succès, le troisième ligne du LOU, estime qu'on ne peut rien construire sur un succès de la sorte. Si d'aventure la France venait à battre l'Irlande, pourra-t-on dire que la France a fait un bon Tournoi ? Chabal est catégorique : « Ces matchs, ce sont les arbres qui cachent la forêt. Et la forêt est immense. Déserte, avec des troncs d'arbres qui sont morts et donc plus personne ne sait quoi en faire. Aujourd'hui on est dans la merde. Il faut se ressaisir ! »
Les Bleus à la rue physiquement
Comment expliquer que les Français aient autant subi depuis le début du Tournoi et récemment contre l'Écosse. « Ce n'est pas avoir le cigare, que de dire que les Écossais morflent dans le défi physique contre toutes les nations » et que leur mêlée est loin d'être une des plus réputées. Pourtant celle-ci a pris le dessus samedi. « On prend une pénalité et les Écossais demandent une mêlée ! Je n'ai vu ça depuis que je suis né. Ils ont choppé un truc qui leur fait mal, je ne sais pas. » Ici le débat sur le calendrier surchargé des internationaux français n'a pas vraiment lieu d'être selon Laporte : « L'équipe de France n'a jamais été autant ensemble que cette année. Je crois qu'il faut qu'ils arrêtent d'être à disposition, ce ne sera pas plus mal. »
