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VIDÉO. Alcool, drogue, violence, une enquête accablante dénonce les dérives du rugby français

Le documentaire « Rugby : la maison brûle » met en lumière les dérives du rugby pro. Entre violences, addictions et pressions extrêmes, l’ovalie traverse une crise profonde.

Jules Pineau 30/01/2025 à 16h00
Sébastien Tarrago est l'auteur du documentaire "Rugby : la maison brûle". crédit photo : screenshot L'Equipe
Sébastien Tarrago est l'auteur du documentaire "Rugby : la maison brûle". crédit photo : screenshot L'Equipe

Le rugby a longtemps cultivé son image de sport à part, fondé sur des valeurs de respect, de camaraderie et de combat. Mais derrière ce vernis, la réalité du rugby professionnel est bien plus sombre. Le documentaire « Rugby : la maison brûle », signé L’Équipe, braque les projecteurs sur les dérives qui gangrènent l’ovalie : violences, addictions, racisme, gestion déshumanisée des joueurs.

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Les plaies du rugby moderne

Loin de l’image bon enfant des troisièmes mi-temps, les excès d’alcool et la consommation de drogue sont devenus des fléaux dans le rugby pro. Selon le documentaire, de nombreux joueurs sont pris dans une spirale de consommation excessive, au point que certains basculent dans l’addiction. Un ancien joueur, sous anonymat, explique comment la pression du haut niveau pousse certains à s’anesthésier : "On essaie de compenser le mal-être que ça crée. La pression des matchs, des blessures, de la carrière… Certains trouvent un refuge dans la fête et les substances."

Un phénomène qui dépasse les joueurs : un président de club bien connu serait un consommateur régulier de cocaïne, selon le réalisateur du documentaire.

Un tabou qui éclate

Le témoignage de Doriane, ex-compagne du joueur Hans Nkinsi (condamné à un an de prison ferme), est un des moments les plus glaçants du documentaire. Elle décrit une escalade de violences sous l’emprise de l’alcool, un comportement malheureusement pas isolé dans le milieu du rugby professionnel. Jusqu’ici, beaucoup de ces affaires étaient étouffées, mais la parole commence à se libérer.

Dans un sport où l’image de la virilité est omniprésente, le mal-être des joueurs reste un sujet tabou. Rémi Leroux, ancien Rochelais, a préféré mettre un terme à sa carrière à 24 ans, incapable de supporter la pression mentale et physique : "Dans le rugby, on ne te demande pas si ça va. Tu es devenu un produit. On t’achète, on t’utilise et quand on ne peut plus t’utiliser, on te met au placard."

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Là encore, les instances ferment les yeux. L’Équipe révèle que la Ligue nationale de rugby a refusé de vendre des vidéos aux journalistes, de peur de nuire à l’image du championnat.

Un sport en retard sur son époque ?

Si le rugby est devenu professionnel en 1995, ses traditions semblent encore ancrées dans un autre temps. La culture du silence, la pression du groupe et la tolérance vis-à-vis des excès ne sont plus compatibles avec le sport moderne. "Je ne peux pas imaginer que Léon Marchand prenne une cuite par semaine avant les JO", ironise Renaud Bourel, rédacteur en chef rugby de L’Équipe.

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Un électrochoc nécessaire ?

Ce documentaire pourrait bien être un tournant pour le rugby français. Les scandales s’enchaînent, la parole se libère, et les joueurs n’acceptent plus certaines pratiques d’un autre âge. Reste à savoir si les instances prendront enfin leurs responsabilités, ou si elles continueront à protéger leur image au détriment de ceux qui font le jeu.

La petite Huguette
La petite Huguette
"Y'a beaucoup trop de lignes dans cet article...", comme disait Oscar Jegou
jujudethil
jujudethil
Le deal ne date pas d’aujourd’hui déjà Hergé en son temps avait publié l’annonce ´coke en stock. Depuis, les réseaux’ ad hoc ´se sont développées.🏉😂
stef7
stef7
C'est avant tout un problème de société...
MAKABIAU
MAKABIAU
Je n'ai pas trop d'avis sur la pertinence d'un tel article, mais j'imagine que chaque media national pourrait en faire un sur ces dérives dans leur pays. Je vous encourage à lire un petit fascicule, Antidote au culte de la performance, Olivier Hamant -Tracts Gallimard. Si cet ouvrage n'est pas consacré au sport, l rappelle certaines lois ou principes de sociologie qui s'appliquent très bien au sport, mais aussi au monde du travail, au marketing, à l'économie verte. L'auteur décrit d'abord les "indicateurs" qui permettent de mesurer quantitativement un progrès, une performance, etc. Les indicateurs suivent la loi de Goodhart : "quand une mesure devient une cible, elle cesse d'être fiable." Dit autrement, toute performance soumise à une mesure tend à s'autojustifier jusqu'à aller contre son objet. De prendre le sport de compétition, où désormais la compétition l'emporte sur le sport. Ceci amenant le dopage, la triche, les paris, le stress, etc. On comprend alors que la "tradition" de la 3ème mi-temps est complètement détournée de ses origines pour devenir un des indicateurs de cette course à la performance. En l'occurrence, le virilisme, la fête dans tous ses excès, etc. sont devenus une partie de la performance. Et ce d'autant plus facilement, que dès le départ ces 3èmes mi-temps ne ressemblaient pas à un séminaire de philosophie. L'autre problème, c'est que ces dérives sont extrêmement visibles, ce qui n'était pas le cas auparavant. D'où cette impression qu'il y a plus d'affaires de nos jours. Ce qui est certainement faux. C'est un peu comme le cancer. Certes nos modes de vie le favorise, surtout chez les jeunes, mais est-ce que nos ancêtres étaient moins exposés ? Et quoiqu'il en soit, ces cancers n'étaient pas diagnostiqués comme aujourd'hui et on mourrait trop jeune pour en développer. Ce qui me gêne vraiment, c'est un sentiment d'incompréhension, car si la FFR se lance bien dans un chantier sur ce sujet, pourquoi le sélectionneur national garde deux joueurs qui n'ont pas eu le comportement attendu ?
fredo69007
fredo69007
Retour de bâton après que le président de canal ai traité les footeux de cons? Ce qui est un peu curieux c est que sa vient d une chaîne qui consacre généralement 2mn par mois au rugby et dont les journalistes ont peu ou pas de connexion avec ce sport et n y connaissent que dalle. Hasard ou coïncidence? 🤣🤣🤣
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