L'affiche avait été vendue, et peut-être même survendue, selon certains. Pourtant, force est de constater que le spectacle qui nous fut offert en prime time sur les antennes de Canal Plus ce dimanche soir fut d'un grand cru. Quoi de surprenant, pour un match de gala dans le Bordelais ?
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Pris à la gorge en première période, les Toulousains furent secoués comme on les vit rarement cette saison, par les coéquipiers de Matthieu Jalibert (de retour plus tôt que prévu à la compétition). Ces derniers ont en effet largement gagné la bataille des rucks jusqu'à la pause, empêchant les Stadistes de jouer à leur main.
Et en faisant preuve d'un réalisme à (presque) toute épreuve, à l'image de l'essai de Damian Penaud à la suite d'un dribbling lors duquel il prenait le meilleur sur Lebel à la course. Ainsi, à la pause, les Girondins menaient 24 à 7 et surtout 4 essais à 1 !
Le caractère du champion
Mais c'était sans compter sur la gueulante qu'a dû pousser Ugo Mola à la pause, le caractère de champion et le banc du Stade Toulousain. Évidemment que les Bordelais ne pouvaient pas continuer à mettre un tel niveau d'intensité durant 80 minutes et résultat, Toulouse en profitait. Les entrées de Meafou et Cros apportaient du tonus, Antoine Dupont activait ses super-pouvoirs et Ahki puis Lebel par deux fois plongeaient dans l'en-but.
Mais les hommes de Yannick Bru trouvaient les ressources pour leur répondre et à la suite d'un nouveau mouvement léché, c'est Pierre Bochaton - par ailleurs excellent ce dimanche soir - qui marquait en coin, malgré un pied qui semblait avoir frotté la ligne de touche. Qu'importe, le Matmut Atlantique et ses 42 000 personnes rugissait de plaisir, en ayant néanmoins quelques sueurs froides durant les 10 dernières minutes, à chacune des accélérations de Dupont.
À noter que les Toulousains auraient pu aller chercher les deux points du match nul (31 à 28 score final) sur une pénalité récupérée en bonne position à 2 minutes du terme. Mais joueur et compétiteur, Ugo Mola nous lâchait un "on s'en branle d'un point" déjà légendaire et ordonna d'aller en touche.
Sans que cela paye... Loin de nous l'idée du péché d'orgueil, on saluera l'ode au jeu et le tempérament. Condition sine qua none pour nous offrir le plus beau match de la saison jusqu'alors !
