Ils menaient 21-5, ils avaient le match en main. Et puis, en une demi-heure, les Bleuets ont tout perdu. Face à une Argentine accrocheuse, les Tricolores ont dilapidé leur avance et fini par s’incliner 35-38 dans le match pour la 3e place du Mondial U20. Une défaite douloureuse, symptomatique d’une fin de tournoi à l’envers.
Un scénario cruel mais pas illogique
Il y a eu cette sensation de bascule, perceptible dès la 50e minute. Une faute, une pénaltouche, un essai argentin après quinze temps de jeu. Le début de la fin. La France n’a jamais su sortir de ce piège lent, rugueux, étouffant. Cédric Laborde le reconnaît : « C’est un style qu’on ne sait pas encore défendre. »
L’Argentine a joué à l’usure, grattant chaque mètre. Et les Bleuets ont multiplié les fautes, perdu le fil, perdu le match. Le quatrième essai refusé en début de seconde période, qui aurait pu tuer le suspense, semble avoir réveillé l’orgueil adverse. Et éteint la dynamique tricolore.
Une fin de Mondial difficile à avaler
Car avant cette dégringolade, la France avait impressionné. Trois victoires en poules, dont une démonstration contre… l’Argentine (52-26). Puis un bras de fer épique en demi-finale contre les Baby Blacks, perdu 34-26 mais disputé jusqu’au bout.
🇫🇷🇦🇷 Après un gros combat contre l'Argentine, les Bleuets s'inclinent et terminent 4e de cette Coupe du Monde.#FRAARG #FranceU20 #WorldRugbyU20s pic.twitter.com/FbZfCKJhN9
— France Rugby (@FranceRugby) July 19, 2025
Alors oui, cette 4e place fait tache. Surtout après trois titres mondiaux en cinq éditions. Mais tout n’est pas à jeter. « Il y a d’énormes satisfactions », insiste Laborde. Le projet offensif, la cohésion du groupe, l’état d’esprit affiché malgré la frustration.
Une génération en apprentissage
Treize joueurs nés en 2006 figuraient dans le groupe. Ce Mondial était autant un test sur le terrain que dans les têtes. La leçon est rude, mais formatrice. « On s’est vus trop beaux, trop vite », souffle Simeli Daunivucu.
Manque de maturité dans la gestion des temps faibles, précipitation dans les zones de marque, indiscipline au mauvais moment : les causes sont claires. Le chantier est mental autant que technique.
Rebondir, déjà
La génération 2006 aura sa chance l’an prochain. Avec des repères, des leçons, et – espérons-le – cette faim de revanche qu’impose un tel échec.
La France termine 4e. Un échec, oui. Mais pas une catastrophe. La prochaine génération n'en sera que plus motivée d'aller reconquérir ce titre.