Derrière le Stade Toulousain, le Stade Français et Béziers, deux clubs se partagent la quatrième place au palmarès du championnat de France avec huit titres : Agen et Lourdes. C'est au lendemain de la deuxième guerre mondiale que le FCL a assis sa domination sur le rugby tricolore. Tout a débuté par une finale perdue contre le SUA en avril 45 alors même que la guerre n'est pas terminée. Un second revers suivra. Mais entre 1948 et 1968, les Lourdais n'ont perdu qu'une fois à ce stade de la compétition (en 1955 contre l'USAP). Ils sont avec les Toulousains et les Parisiens, les seuls à avoir réalisé un triplé dans l'histoire du championnat de France : 1956-57-58.
A cette époque, tout le monde craignait Lourdes. Même Béziers, qui prendra la suite du FCL dans les années 70, avait connu la défaite en 1960. Mais le rival à l'époque, c'était Tarbes. Les deux clubs ne se sont jamais rencontrés en finale mais les derbys étaient animés aussi bien dans les tribunes que sur le pré. La pelouse, c'était là où les Lourdais excellaient. De par leur jeu de passes. Bien avant Toulouse, le FCL prônait le jeu de mouvement. Celui qui se faisait plaquait avec le ballon le dimanche ne jouait pas la semaine suivante. Dans les rangs lourdais, des joueurs de légendes comme Jean Prat et son frère Maurice, Michel Crauste pour ne citer qu'eux.
Mais le FCL, grand pourvoyeur du XV de France après-guerre, n'a pas su trouver leurs successeurs. Le titre de 1968 avec notamment Jean Gachassin sera le dernier. Béziers puis Toulouse vont dominer le rugby tricolore et prendre le train du professionnalisme. Lourdes restera à quai puis connaîtra des difficultés financières. L'argent est devenu le nerf de la guerre mais le FCL ne peut pas suivre. Un lent déclin s'amorce. Fédérale 1, puis lutte pour le maintien, Fédérale 2, Lourdes échappe une première fois à la relégation grâce à la réforme des championnats. Un deuxième miracle a eu lieu cette saison. Malgré un bilan incroyable de 16 défaites en autant de matchs, Lourdes évoluera bien en Fédérale 2. Le Covid-19 est passé par là et la FFR a décidé de geler la saison. L'occasion pour ce club de légende de repartir de zéro en laissant tout son passé derrière lui. Une histoire à découvrir ou redécouvrir à travers ce reportage réalisé par les étudiants de l'Ecole de journalisme de Nice.
Vidéos
La grande histoire de Lourdes racontée par ses légendes avant le second miracle [VIDÉO]
Lourdes aurait dû descendre en Fédérale 3. Mais le club aux 8 titres en 11 finales, a une nouvelle fois été sauvé. L'occasion de tout recommencer.
Le FC Lourdes a écrit une des plus belles pages du rugby français.
passelabeuchigue
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Le FCL existait encore dans les années 80 avec 2 demi-finales (en 81 contre le grand Béziers et 85 contre le RCT). Mais le départ l'année suivante de Berbizier pour Agen a grandement accéléré la chute... Pour la petite histoire, en 1995 le FCL est champion de France du Groupe B (avec un certain Vern Cotter en 8) mais ne rejoindra pas l'Elite pour cause de réduction de 32 clubs à 20 la saison suivante.
Le Haut Landais
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Je n'ai joue qu'une fois a Lourdes, on était reparti avec les valises pleines
AKA
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En parlant d' un ancien grand, suite du feuilleton de l' Hérault: https://www.midilibre.fr/2020/07/29/beziers-les-associations-de-supporters-de-lasbh-maintiennent-leur-mise-en-sommeil-8999415.php 😉
etutabe
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La 1ère fois que j'ai vu un grand match de rugby, c'est en 1963 au Stadium, demie-finale FC Lourdes - Stade Montois (8-9). Je suis ressorti de là avec des étoiles dans les yeux. Ces 2 équipes ont fait vivre le ballon pour notre plus grand plaisir. Jeannot, je l'ai côtoyé sur les terrains de tennis de Bagnères où son coup droit te mettait à la rue. J'ai rarement pu lui faire jouer un revers car il était tellement vif et rapide qu'il arrivait à quasiment toujours se repositionner en coup droit même si tu pensais l'avoir débordé sur son côté gauche. Alors, voir ce qu'il réalisait sur un terrain de rugby ne m'étonnait presque pas.
Yonolan
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Superbe cette vidéo Gachassin ( complement papier de cette vidéo) Quand j’ai signé à Lourdes à 18 ans, Jean Prat (alors entraîneur) m’a dit : "Petit, si tu es plaqué avec le ballon, tu ne joueras pas dimanche prochain". Et oui monsieur ! Pour être digne du grand Lourdes, il fallait savoir faire circuler le ballon. Le jeu à la lourdaise, c’était le décalage, le "+1" comme on dit aujourd’hui. Quand je jouais à l’ouverture, les frères Prat me demandaient de prendre une photo de l’équipe adverse, de compter combien les défenseurs étaient dans la ligne. Avec ce que mes coachs appelaient mon "troisième œil", il fallait alors que j’opte alors pour le bon côté. Ce fut beaucoup de travail, au départ. Avant chaque entraînement, on se tapait une heure de passes à cent à l’heure. On disait souvent aux frères Prat qu’on en avait marre, qu’ils nous emmerdaient. Ils nous répondaient : "Tais-toi, petit ! Tu as perdu dix centièmes sur ta passe ! Ton geste n’était pas bon ! On repart pour un quart d’heure !" Ils avaient raison, in fine. Sur le terrain, on baladait les adversaires rien que sur la qualité de nos passes. Aujourd’hui, c’est le cirque Pinder. Les mecs sautent pour attraper la passe du copain et le temps que tu redescendes, l’adversaire a déjà fait deux mètres… Et toutes ces briques aux chevilles, ce n’est pas vrai… La technique individuelle est-elle vraiment moins aboutie aujourd’hui ? Évidemment. Devant ma télé, il m’arrive de me mettre en colère deux contre un, le type rentre dans le lard du mec d’en face ! La supériorité numérique, tu n’as pourtant pas le droit de la gâcher. C’est impensable. Superbe