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Droits Télés - Top 14 : la LNR veut toucher le jackpot

Canal Plus et beIN Sports souhaitent acquérir les droits télés du championnat de France de rugby. La LNR se frotte les mains face à cette concurrence.

Clément Suman 19/12/2014 à 09h35
Canal + et beIN Sports vont lutter pour les droits télés du Top 14.
Canal + et beIN Sports vont lutter pour les droits télés du Top 14.
Sur quelle chaîne le Top 14 sera-t-il diffusé la saison prochaine ? Ce jeudi, la LNR a lancé un nouvel appel d'offre concernant les droits de diffusion du #MeilleurChampionnatDuMonde entre la saison 2015-2016 et la saison 2018-2019. Sans surprise, une énième bataille entre Canal+ et beIN Sports se profile avec pour objectif l'attribution de six packs (deux « officiels » et quatre « premiums ») avec des matchs en exclusivité, des co-diffusions mais aussi deux magazines hebdomadaires (un le samedi, l'autre le dimanche).

La LNR, elle, a un autre objectif : dépasser les 71 millions d'euros de réserve fixe, ce qui serait un record. Inutile de préciser que la Ligue se frotte les mains face à la concurrence beIN Sports/Canal + qui devrait à coup sûr faire monter les enchères. Rappelons qu'à l'origine, Canal+, diffuseur historique du Top 14, s'était garanti l'exclusivité du championnat de France via une offre de 75 millions d'euros, avant de se faire dénoncer par beIN Sports devant l'Autorité de la concurrence.

De l'argent mais un manque de visibilité sur beIN

Le Top 14 battra-t-il des records, comme la Ligue 1 avant lui ? L'arrivée de la chaîne qatarie a permis au championnat de France de football d'amasser énormément d'argent (748,5 millions d'euros par an!) puisque Canal+ avait rehaussé son offre. Quid de la visibilité ? Si beIN Sports s'investit dans le rugby avec la Premiership, la Ligue Celte et surtout la Champions Cup, les audiences de cette dernière ont été jugées catastrophiques : moins de 50 000 personnes ont suivi les affiches entre le RCT et l'Ulster et le Stade Toulousain face à Glasgow, diffusées sur le canal principal de la chaîne. C'est encore moins pour les matchs ayant été placés sur le canal 3, qui n'est même pas disponible chez tous les opérateurs, dévoile le Midi Olympique. À titre de comparaison, un match de Top 14 diffusé sur Canal+ rapporte en moyenne 754 000 téléspectateurs, soit quinze fois plus de monde ! On comprend pourquoi certains présidents et certains partenaires de clubs souhaitent que Canal + remporte la partie. La date limite pour une décision a été fixée au 31 mars.

Waltervincent
Waltervincent
@ Train Duc J'ai du mal à cerner Altrad, et je ne me tiens pas suffisamment au jus, me contentant des discussions avec mes anciens coéquipiers et des articles du Rugbynistère : il semblerait presque sympa si je n'avais le doute que l'humilité qu'il cherche à afficher soit artificielle. Pour revenir à ce que tu dis sur les vrais supporters, j'ajouterais au tableau les joueurs de l'équipe espoir ou de la réserve, selon le niveau, que les dirigeants et beaucoup de joueurs de 1ère (pas nécessairement les meilleurs d'ailleurs) traitent avec condescendance, voire ignorent, sans se soucier de leur apport tant à l'entraînement que sur les matches compliqués et dans les froides périodes de blessures.
Trainduc
Trainduc
@waltervincent Tout à fait d'accord avec ton analyse. Ca se passe exactement de la même façon à Montpellier même si le nombre de passionnés n'a jamais été celui de Toulon (je vois des Biterrois et des Narbonnais avoir une petite gaule!). En gros, Altrad a remplacé les buvettes des clubs partenaires de la banlieue par l'espace "Wine and cheese" et augmenté brutalement les tarifs de la plupart des places après la première saison de l'ère Galtier (finaliste). Et dans le modèle économique du rugby actuel, c'est inévitable (et l'apport de Altrad et Galtier au club est indéniable). On est passé du sport au spectacle. Il faut donc des vedettes, du jeu des résultats et ça passe par des stars (même vieillissantes, ça attire le chaland) et une gestion "pro". Dans ce contexte, le supporter qui vient au pesage, bouffe un sandwich et boit une bière ne doit pas s'attendre à beaucoup de considération. C'est exactement la voie qu'a prise le foot. J'avais lu un entretien avec un architecte des nouveaux stades de foot qui disait explicitement qu'ils étaient faits pour accueillir au mieux entreprises et VIP mais que les supporters de base ne devaient pas s'attendre à avoir du marbre. Sauf que ça ne marche que quand ton club est au top. Dès que ça merdoit, les spectateurs se tirent. Du coup, le club appelle à l'union sacrée en faisant sollicitant qui? les "vrais" supporters historiques de derrière les poteaux (cf l'appel de Galtier avant MHR-ST). Et ils répondent toujours présents, malgré le peu de considération qu'on a eu pour eux et qu'on aura encore quand le club retrouvera les sommets. Un peu comme un cocu qui aime ça...
WazZarA
WazZarA
@WalterVincent Ce que tu dis est très intéressant (et l'extrait de l'article aussi) mais avoir 1/3 de passionné avec des Stades de Rugby atteignant presque tous les 20 000 places je trouve cela un bon ratio, et j'imagine qu'avec de telles capacités il est difficile de remplir des stades avec seulement des passionnés. Maintenant le prix des places est un autre débat mais j'imagine qu'il y a des passionné de toutes catégorie social donc que ça ne va pas mécaniquement remplacé des passionnés par des ma tu vus. Pour l'instant il est clair que BeIn est en train de se planté dans les grandes largueurs au niveau du rugby, quand on vois la différence d'audimat entre les match ERCC France 2, les grosses affiches de Top14 et les matchs BeIn ça fait froid dans le dos et pourrait faire fuir beaucoup d'investisseur qu'on voit devenir des partenaires majeur de notre sport depuis peu de temps (Natixis et Altrad notamment), mais d'un autre côté avec juste la coupe d'Europe cette chaine n'as pas encore attiré vers son abonnements les amateurs de Rugby, ceux qui ont la chaine (comme moi) sont venu pour le foot, le foot US, la NBA principalement (trois produits phare du lancement de la chaine) et si certain d'entre eux aime aussi le rugby tant mieux pour BeIn ça les fidélisent mais ça ne forme pas encore une boucle économique. On verra comment les choses se déroulent mais sachant que les droits sont remis en ventes tous les 3/4 ans cela limitera la casse en cas de mauvais choix de la ligue.
virilmaiscorrect
virilmaiscorrect
La ligue veut remporter le jackpot certes, mais a force elle risque d'y perdre beaucoup et les clubs aussi. Les premiers résultats de la fréquentation pour la coupe d'europe avec Bein sont catastrophiques, La qualité des retransmissions également, quand C+ a commencé a retransmettre le rugby on a tout de suite vu la différence avec FR2 Alors Messieurs de la ligue faites très attention a vouloir courir après la poule aux œufs d'or vous risquez de vous retrouver dans la merde et notre sport préféré aussi.
Waltervincent
Waltervincent
@ Quentin il y a malheureusement de moins en moins de véritables passionnés dans les stades de Top 14. La médiatisation et le glamour attirent un public plus fashion, et surtout des collaborateurs ou des clients de boîtes qui achètent des pans entiers de sièges à l'année pour les besoins de leur communication interne et de leur relation client. Cela ramène des spectateurs qui ne sont là que parce qu'ils se sentent valorisés "d'y être" sur un évènement dont on parle, mais qui n'y comprennent rien, et n'ont jamais eu de terre sous les ongles, de Dolpic dans les yeux, de sang dans le nez et la bouche ni d'élasto collé dans les cheveux. Que le Rugbynistère me pardonne, je colle ci-dessous un intéressant article paru récemment dans Var Matin. Dans son édition du jour, le quotidienVar-matin évoque la baisse de la ferveur au Stade Mayol depuis plusieurs mois désormais. En effet, l’ambiance dans les travées de l’enceinte sportive du RCT n’est plus vraiment comparable à ce qu’elle était il y a deux, trois ou quatre ans, avant les titres Européens et le Bouclier de Brennus. Interrogé par le quotidien régional, Mickaël, un supporter abonné en tribune Bonnus donne son avis à ce sujet. Il explique que de nombreux supporters ne comprennent pas grand chose au rugby. Il pointe du doigt la hausse du prix des abonnements qui a mis à la porte les vrais passionnés. Extrait: « Ça a bien changé Mayol. C’est la sortie du week-end. Les gens viennent se montrer. On les voit aux tenues vestimentaires. On dirait qu’ils vont à l’opéra. A côté de moi, j’ai deux abonnements pris par un partenaire. Ce ne sont jamais les mêmes personnes qui viennent. Ils ne comprennent rien au rugby, c’est insupportable ! En cinq ans, les tarifs ont plus que doublé et on poussé beaucoup d’habitués dehors. La population a changé. Mayol s’est embourgeoisé. On s’est bâti dans l’adversité mais une fois que le seul contre nous n’existe plus, la passion retombe. » Patrick Fornet, le président des Mordus affirme pour sa part que le public est devenu blasé. Il estime que les vrais supporters seraient environ 5 000 ou 6 000. Extrait: « On devient un public blasé. Ce que l’on reprochait aux Toulousains il y a quelques années est en train de nous arriver. On a l’impression que plus rien ne nous enthousiasme. Recevoir Leicester ou le Munster était il y a peu un événement exceptionnel. Aujourd’hui, c’est un match comme les autres. Trop de matches de haut niveau tuent le haut niveau. Le noyau dur de vrais supporters ne doit plus être aujourd’hui que de 5 000 à 6 000 personnes. Les autres sont là car le RCT est tendance. » Manu Bielecki, président des Z’Acrau, confirme que certains ne connaissent pas vraiment les règles du rugby et affirme que la plupart souhaite voir dix essais à chaque match. Extrait: « C’est dommage car jusqu’alors nos adversaires venaient à Mayol avec une certain appréhension et c’était notre fierté. Aujourd’hui, ils viennent dans un stade commun. La moitié du stade a découvert le rugby avec l’embellie du RCT. On constate qu’il y a une moins bonne connaissance du rugby. Les gens sont déçus s’ils ne voient pas dix essais mais ils oublient que dans ce sport si dur physiquement, on ne peut pas gagner 40 à 00 tous les week-ends. Les gens viennent voir un spectacle et réclament une prestation à la hauteur de leur effort financier. » Enfin, le président des Fadas, Gilles Ollivier explique tout simplement que la mentalité a changé. Extrait « Quand ça joue mal, il n’y a plus grand monde qui supporte. Beaucoup ne connaissent pas les chants et ne viennent pas voir les équipes plus modestes s’il n’y a pas de grands noms. Après les matches, les gens rentrent directement chez eux. La mentalité a changé. »
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