Le premier est Frédéric Michalak (77 sélections entre 2003 et 2015). Après avoir connu une carrière faite de hauts et de bas, de blessures et de come backs improbables, le demi d'ouverture de 33 ans s'était fixé comme objectif de terminer sa carrière internationale sur un titre mondial. Loupé. Au cours de la compétition, le joueur du RCT a tout de même réussi à rentrer dans l'histoire en devenant le meilleur réalisateur des Bleus avec 436 points (79 pénalités, 61 transformations, 10 essais et 9 drops ). Qu'on apprécie ou pas le joueur, son style et son irrégularité souvent pointée du doigt, on ne peut que reconnaître qu'il aura marqué le rugby français des années 2000.
Pour moi, c’est la fin. C’est sûr. Je pense que physiquement, c’est très compliqué de pouvoir tenir le haut niveau en permanence. Mon corps ne me suit plus. C’est triste d’arrêter comme ça. Franchement, je me suis tout imaginé, avec une Coupe entre les mains. Mais je ne me suis pas imaginé sortir comme ça. Voilà, encore une blessure. On va dire que je reviendrai de cette blessure mais je vais me consacrer un peu plus au club et faire moins de match chaque année.
L'autre joueur a avoir officialisé sa sortie est Pascal Papé (35 ans, 64 sélections entre 2004 et 2015). Vice-capitaine des Bleus sous l'ère PSA, Papé aura été un guerrier aussi efficace sur le terrain qu'en conférence de presse, où ses punchlines ont souvent fait le bonheur des journalistes. Parfois critiqué pour son indiscipline, notez que le seconde ligne du Stade Français n'a reçu qu'un seul carton jaune au niveau international, contre l'Irlande au dernier Tournoi des VI Nations. Et que ce n'était #ToujoursPasIntentionnel.
Réputé pour sa franchise, Papé n'a d'ailleurs pas hésité à pointer du doigt ce qu'il considère être les problèmes du rugby français hier soir, dans une interview publiée sur l'Équipe. En voici quelques extraits :
Evidemment qu’on est les premiers fautifs car ce soir, c’est nous qui étions sur le terrain mais depuis quatre ans, je suis désolé… Même avant c’était déjà compliqué. Il faut que le rugby français se mette autour d’une table et qu’on pense un peu équipe de France, qu’on n’arrête un peu de regarder le bout de son nez car sinon, tout prochain sélectionneur sera dans la galère. (...) Le rugby, il évolue dans tous les autres pays, on voit les que toutes les équipes nationales évoluent, sauf nous. Donc il faut se poser les questions. (...) Je m’en veux surtout à moi de finir ma carrière en Bleu sur 60 points, ça me fait chier. Moi, j’ai simplement envie d’envoyer une alerte, les joueurs ne sont pas assez écoutés, ça fait un moment qu’on se bat, qu’on dit qu’on a beaucoup trop de matches. Il faut que la Ligue et la Fédération se mettent d’accord pour qu’on tire tous pour l’équipe de France car c’est quand même la vitrine du rugby en France. Si un jour on veut être champions du monde et avoir une équipe de France performante, il faut aussi s’asseoir et discuter parce que là ce n’est plus possible.
Reste désormais à savoir si des joueurs comme Nicolas Mas (35 ans, 83 sélections) et Thierry Dusautoir (33 ans, 78 sélections) vont également raccrocher les crampons au niveau international.
