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XV de France. Thomas Ramos : le joker de luxe devenu incontournable, va-t-il bousculer la hiérarchie en 10 ?

Face à l’Argentine, Thomas Ramos a brillé dans un rôle d’ouvreur qui n’est pas le sien. Avec sa précision au pied et une maîtrise tactique impressionnante, il s’impose comme un sérieux candidat au n°10.

Thibault Perrin 23/11/2024 à 14h10
Thomas Ramos en 10 : la révolution tactique qui pourrait bousculer le XV de France. Crédit image : Screenshot TF1
Thomas Ramos en 10 : la révolution tactique qui pourrait bousculer le XV de France. Crédit image : Screenshot TF1

Ce vendredi soir, lors de la victoire convaincante des Bleus face à l'Argentine (37-23), Thomas Ramos a une fois de plus brillé au poste d'ouvreur, où il s’est vu positionné tout au long de cette tournée de novembre. L’arrière habituel du Stade Toulousain a non seulement assuré la transition, mais il a aussi soulevé de nombreuses interrogations quant à la hiérarchie à l’ouverture dans le XV de France. Et si Ramos devenait un candidat sérieux pour le maillot numéro 10 ?

Une prestation saluée par tous les observateurs

Thomas Ramos n’a pas seulement répondu présent face aux Pumas. Sa prestation, saluée unanimement par les médias spécialisés, témoigne d’une maîtrise impressionnante. Comme le souligne Rugbyrama (7,5/10) : « L’ouvreur a parachevé sa tournée avec une nouvelle prestation des plus convaincantes. […] Plutôt serein sous les ballons hauts, il est plus que jamais incontournable en Bleu, que ce soit en 10 ou en 15. » Même constat du côté d’Eurosport, qui évoque un joueur « toujours aussi serein », capable de soulager son équipe grâce à des coups de pied précis, comme ce superbe 50-22 à la 28e minute. Une polyvalence qui impressionne et qui pourrait bien bousculer les plans de Fabien Galthié.

« Comment Galthié va-t-il gérer ça ? »

Pour Denis Charvet, ancien international et consultant, le débat est désormais ouvert. Dans un commentaire sans détours, il s’interroge : « Thomas Ramos est en train de s’imposer à l’ouverture et je me demande comment va faire Fabien Galthié pour le premier match du Tournoi. Thomas Ramos me semble incontournable maintenant à ce poste. Il a été prodigieux et c’est presque inattendu ce qu’il a fait ! » Des mots qui résonnent d’autant plus fort que le sélectionneur devra bientôt trancher entre Ramos, Romain Ntamack, blessé lors de cette tournée, et Matthieu Jalibert, souvent considéré comme l’alternative naturelle.

Une régularité impressionnante au pied

Là où Thomas Ramos excelle particulièrement, c’est sur sa régularité au pied. Sud Ouest ne tarit pas d’éloges : « L’intérimaire de luxe est un patron. […] Il distille les coups de pied à la perfection, à l’image de celui qu’il a adressé à Louis Bielle-Biarrey et qui s’est terminé en essai de pénalité. Impeccable dans son rôle de buteur. » Ramos a ainsi signé un 100 % face aux perches (6/6), pour un total de 15 points. Une performance qui conforte son statut de métronome fiable, capable de soulager les Bleus dans les moments clés.

Ramos, artisan discret du collectif

Malgré les louanges individuelles, Ramos reste humble et met en avant le collectif. Comme il l’a lui-même déclaré après le match via Rugbyrama : « Déjà, les statistiques personnelles viennent récompenser l’équipe. Si j’ai pu marquer des points, c’est qu’on a su marquer de beaux essais et faire un gros combat pour pouvoir mettre l’équipe d’Argentine à la faute. » Une déclaration qui illustre bien l’état d’esprit du Toulousain, toujours tourné vers l’effort collectif. Sa polyvalence, qu’il considère comme « un point fort dans le rugby d’aujourd’hui », le place comme une arme précieuse pour le staff tricolore.

Même au-delà des frontières, la performance de Ramos n’a pas échappé aux observateurs. Le site RugbyPass lui attribue un 8/10, affirmant que le joueur est une « option superbe à l’ouverture pour les Bleus » et ajoutant : « Ramos a fait une transition sensationnelle vers le maillot de numéro 10 après en guidant l’équipe à de solides victoires. » Ces louanges rappellent que Ramos ne se contente pas de remplacer Ntamack ; il impose sa patte, redéfinissant ce que l’on peut attendre d’un demi d’ouverture.

Une nouvelle hiérarchie en vue ?

Alors, que faire de Thomas Ramos à l’avenir ? Fabien Galthié se retrouve face à un dilemme de luxe. Comme le résume parfaitement Sud Ouest, « si Romain Ntamack n’était pas le numéro 1 au poste aux yeux du staff, cette tournée l’aurait probablement installé à l’ouverture. » Avec la prochaine échéance du Tournoi des 6 Nations en ligne de mire, il sera intéressant de voir comment Galthié gère cette abondance de talents. D'aucuns se demandent même si Matthieu Jalibert sera à nouveau dans l'équation. Lui qui a reculé dans la hiérarchie cet automne. En attendant, Ramos continue de séduire par sa polyvalence et son intelligence de jeu, offrant à la France une profondeur qui pourrait bien faire la différence dans les rendez-vous internationaux à venir. 

Jak3192
Jak3192
C'est facile ! 😄 Prochain tournoi, par ordre de preference du coach (je suis dans son cerveau) En 10: 1 NTK, 2 Ramos, 3 Dupont En 15: 1 Ramos, 2 Unautre En 9 : 1 Dupont, 2 Telautre On en reparle au T6N ? 😊
Timmaman
Timmaman
Ramos s'est imposé comme un titulaire des bleus depuis 2 ans. Avant la CDM 2023, je disais qu'il était pour moi le 3e ouvreur du xv de France. Il est aujourd'hui 2e dans la hiérarchie Si Ntamack revient en forme, je pense qu'il retournera en 15, avec Ntamack qui récupère le 10, au détriment de Barré et Buros, qui ont montré de belles choses cet automne. Par contre, ce qu'il a montré en 10 va permettre au staff de mettre un centre/ailier sur le banc (Gailleton, depoortère), LBB pouvant couvrir le poste d'arrière, et Ramos et Dupont le poste de 10.
resp
resp
Ramos un joker ? Sûrement pas. Il est indispensable sur le terrain pour beaucoup de raisons à commencer par son jeu au pied face aux perches et dans le jeu courant. Ensuite se pose la question de Ntamack. Je le vois aussi indispensable sur le terrain (quelques échéances importantes au Stade Toulousain à venir pour démontrer son potentiel suite à son retour de blessure). Ntamack ne jouera pas 12 (de jeunes centres poussent très fort actuellement) et sûrement pas 15, alors c'est en 10 qu'il se positionnera. Ramos est donc une option en 10 en cours de match (si sortie sur blessure) avec Dupont (quand Le Garrec rentrera).
Manu
Manu
Premièrement, aucun joueur français n'a l'éventail technique en 15 de Ramos: vision stratégique, ballons hauts, occupation au pied, tirs aux buts, hargne, soif de compétition Ni Barré, ni Buros n'ont volé la vedette cet automne à Ramos. Ensuite, ce qu'a privilégié Galthié en le positionnant en 10, c'est son entente avec Dupont. Le retour de blessure de NTK permettra de garder la même complicité à la charnière avec Toto. Et en redescendant Ramos en 15, cela permet d'avoir sur le terrain ces 3 joueurs complices et expérimentés avec le meilleur club d'Europe. Ils peuvent se retrouver tous les 3 en 10 selon les circonstances pendant le match et offre alors plus d'options tactiques. Pour Galthié, les choses sont simples. Quand ils sont valides et en forme, il met d'abord sur la feuille de match Mauvaka, Marchand, Baille, Antonio, Alldritt, Cros, Dupont, Ntk, Penaud, Bielle-Biarrey et Ramos.
Pianto
Pianto
J'ai une théorie, vous allez me dire ce que vous en pensez. La hiérarchie en équipe de France n'est pas dictée uniquement par la qualité des joueurs à leur poste mais aussi par la polyvalence et par les besoins fondamentaux Le rugby international se joue à 23 avec des postes irremplaçables, aux qualités trop spécifiques pour être confiées à un joueur d'un autre poste ayant une polyvalence. Ils sont au nombre de 4 et d'une mission : la première ligne, le demi de mêlée, le but. Ces 4 postes doivent impérativement être doublés par des spécialistes, le but doit être assuré par un joueur fiable. Ramos a montré a de nombreuses reprises son immense qualité de buteur. Pendant quelques temps, il y a eu un suppléant naturel : Jaminet. Celui-ci est désormais hors-jeu. Désormais, sauf blessure, Ramos restera sur le terrain 80 minutes. Si le score est fait, le but pourra éventuellement être confié à un autre joueur, dans les postulants à l'équipe de France il y a plusieurs buteurs réguliers ou occasionnels, Le Garrec, Lucu, Barré, Serin, Jalibert, Ntamack, même Dupont pourrait peut-être le faire en cas d'hécatombe (qu'est-ce qu'il ne peut pas faire ?). Il reste donc 4 places sur le banc. A ce moment là, il faut faire des choix en fonction du rugby qu'on veut pratiquer qui permettent de maintenir le niveau de performance par rapport à la fatigue et aux éventuelles blessures. Le staff a clairement choisi que ces 4 dernières places sur le banc seraient confiées à 3 avants et 1 trois-quart. Ce seul trois-quart supplémentaire doit permettre une réorganisation des lignes arrières quel que soit celui qui serait amené à sortir. Un n°10 quasi exclusif comme Jalibert n'a pas sa place sur le banc dans ces conditions. Un joueur couvrant le centre et l'aile est nettement plus pertinent. Ça pourrait être un profil à la Farrel couvrant le centre et l'ouverture mais Ntamack a été essayé au centre et n'a pas convaincu, il n'y a pas d'autre joueur de niveau international avec ce profil. Ramos et Dupont peuvent couvrir le poste de 10, le staff a pu vérifier que les deux joueurs pouvaient le faire lors de cette tournée. Dans ce contexte, Jalibert n'a pas sa place sur le banc. Il peut être titulaire ou alors en tribunes. C'est la même chose pour Ntamack.
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