Souvenez-vous. Le Tournoi des 6 Nations 2012 débute, et l'optimisme est de mise dans le camp des supporters français. Les Bleus sont vice-champions du monde. Philippe Saint-André vient d'arriver, et lance des petits nouveaux dont le potentiel saute aux yeux : Wesley Fofana et Yoann Maestri. Pour les entourer, le nouveau sélectionneur va aussi s'appuyer sur quelques "anciens" : Lionel Nallet, William Servat, Julien Bonnaire, Imanol Harinordoquy, Aurélien Rougerie... Tous trentenaires, sans espoir de disputer le Mondial suivant, en 2015.
Le but ? Entourer la nouvelle génération, et effectuer une transition en douceur, pour éviter de manquer d'expérience dans une compétition comme le 6 Nations. Huit ans plus tard, l'actuel staff tricolore se retrouve exactement dans la même situation, alors que se profile l'édition 2020 du tournoi.
Ils ne sont plus là
Certains joueurs n'ont pas laissé l'occasion de trancher à Fabien Galthié. Ainsi, Guilhem Guirado et Louis Picamoles ont annoncé - avant même le début du Mondial ! - leur retraite internationale. Les deux Montpelliérains n'auraient sûrement pas été appelés, mais le doute n'est donc plus permis. L'autre joueur qui avait pris les devants quant à la fin de sa carrière chez les Bleus, c'est Wesley Fofana.
On le disait : le Clermontois a débuté en 2012 sous le maillot frappé du coq. S'il a crevé l'écran à ses débuts, au point de devenir l'arme offensive n°1 de la France, les blessures ont marqué la deuxième moitié de sa carrière internationale.
Reste le cas de Sébastien Vahaamahina. Lui aussi a pris sa retraite, et ne jouera donc pas le prochain 6 Nations. Reste qu'à 28 ans, et vu le faible réservoir en 2e ligne, on peut espérer que l'ancien Perpignanais change d'avis d'ici 2023...
Ils postulent
Parmi les mondialistes, ils sont huit à être trentenaires, et postuler pour le Tournoi 6 Nations. Faut-il s'appuyer sur eux, comme Saint-André l'avait fait en 2012. Et si oui, lesquels convoquer ? Maxime Médard (33 ans) est le plus ancien, mais pourrait paradoxalement être l'un des premiers noms couchés sur la liste de Galthié. Le Toulousain est en grande forme, il possède une aura dans le groupe, et représente cette transition en douceur, dans un groupe qui devrait être composé de nombreux Toulousains. A un degré moindre, Yoann Huget (32 ans) est dans le même cas, et lui aussi pourrait jouer le prochain 6 Nations. Mais entre Penaud, Raka, le grand retour en forme de Thomas et la révélation Ezeala, pas sûr qu'il soit présent sur la feuille de match.
Derrière, Sofiane Guitoune (30 ans) postule aussi. En 2023, le Toulousain devrait toujours être dans le circuit. Principal bémol de sa candidature : pas titulaire en 2019, il ne devrait pas dépasser Fickou et Vakatawa en 2020, ni Ntamack si ce dernier est replacé au centre. Quitte à prendre un remplaçant ou un réserviste, pourquoi ne pas sélectionner un jeune ?
A la charnière, Camille Lopez (30 ans) et Maxime Machenaud (bientôt 31 ans) sont un peu dans le même cas, eux qui n'ont pas été titulaires lors du dernier Mondial. Or, Ntamack, Dupont (s'il est remis) et Serin sont toujours là. Jalibert et Couilloud vont revenir, sauf surprise. S'il y a de la place pour le Clermontois et le Racingman dans le groupe, ce ne serait pas pour jouer les premiers rôles. L'accepteront-ils ?
Camille Lopez : ''dans un coin de ma tête, je me suis préparé à ce que le rugby international s'arrête...''Enfin, parlons des avants. Ils sont trois : Rabah Slimani, Bernard Le Roux et Wenceslas Lauret, tous âgés de 30 ans. Sauf retraite prématurée, le trio sera toujours sélectionnable en 2023, et leur cas diffère de ceux de Médard ou Huget. Des trois candidats, Lauret est celui qui va souffrir le plus de la concurrence, incarnée (notamment) par François Cros ou Sekou Macalou.
L'avantage de Slimani et Le Roux ? Jouer à des postes où le réservoir tricolore est le plus faible.
