A vrai dire, on s’y attendait. Son nom était sorti du chapeau à plusieurs reprises, son transfert faisait sens. Le All Black Ngani Laumape a donc signé au Stade Français Paris, déjà lancé dans une énième période de reconstruction. S’il y a peu de chances de voir la Tour Eiffel saluer son arrivée comme celle de Neymar chez le voisin du PSG, le Stade Français n’en attend pas moins de sa nouvelle recrue. Laumape doit ramener les Soldats Roses au sommet.
Et le plus vite possible...
Une machine à marquer révélée en NRL
D’origine tongienne, c’est au lycée de Palmerston North que le futur Parisien se fait connaître. L’établissement a vu passer Aaron Cruden, Jason Eaton ou Hadleigh Parkes, et va lui permettre de porter le maillot de l’équipe nationale scolaire. Mais, sur le terrain comme dans la vie, Laumape est du genre imprévisible. Le lycée terminé, il switche entre rugby à XV et rugby à XIII, et dispute la NRL U20, avant de rejoindre “les grands” sous le maillot des New Zealand Warriors. Sa carrière professionnelle est lancée…
En deux saisons, Laumape crève l’écran. Le gamin n’a que 20 ans, mais inscrit 6 essais en 14 rencontres pour des Warriors en difficulté, qui ne termineront qu’à la onzième place. 2014 arrive, et Laumape confirme : 5 essais en 16 matchs, mais toujours pas de play-offs… Présélectionné (sans jouer) pour le Four Nations, le Kiwi ne jouera pourtant plus à XIII, la faute à une grosse blessure, à l’aube de la saison 2015, qui le pousse à changer d’air pour revenir à ses premiers amours.
La suite est plus connue. Laumape rejoint les Manawatu Turbos et les Hurricanes. Les amateurs du Super Rugby ne diront pas le contraire : le ¾ centre néo-zélandais devient l’un des joueurs les plus spectaculaires de ces quatre dernières années. Au sein d’une franchise de Wellington tourné vers l’offensive, on ne voit que lui. Trapu (1,78m pour 97 kilos), sa vitesse, son explosivité, et son centre de gravité relativement bas font des ravages, et la zone d’en-but devient comme une résidence secondaire : il inscrit 43 essais en 65 matchs, plus 3 réalisations en 14 rencontres de la version Aotearoa. Irréel.
Pink is the new Black
Le bémol ? Sa carrière internationale, qu’il abandonne en rejoignant le TOP 14. Une immense perte pour les Blacks à relativiser, tant Laumape n’aura jamais vraiment eu la confiance des sélectionneurs. A l’été 2017, il pousse un certain Malakai Fekitoa hors du groupe, et débute sur la scène internationale face aux Lions britanniques et irlandais. La marche n’est pas trop haute : deux matchs et un essai plus tard, il est rappelé pour le Rugby Championship. Seulement, chez les Blacks plus qu’ailleurs, la concurrence est rude. A la surprise générale, Steve Hansen lui préfère le vieillissant Sonny Bill Williams pour compléter le trio Goodhue - Lienert-Brown - Crotty lors du dernier Mondial. Au moment d’écrire ces lignes, le centre compte 15 caps (8 essais) mais reste éligible pour les tests estivaux des triples champions du monde.
Le début de la fin, tout de même. Mais une bonne nouvelle pour le Stade. Car s’il semble venir pour compenser le départ de Gaël Fickou, Laumape sera disponible sur l’ensemble de la saison. Une énorme différence.
La reconquête parisienne en marche
Depuis le titre (inattendu) de 2015, les supporters parisiens ont tout connu. Pêle-mêle, et dans le désordre : une vraie/fausse fusion, une Challenge Cup, le départ des cadres formés au club (Camara, Plisson, Slimani…) ou des historiques (Parisse), un nouveau propriétaire, une ère sud-africaine, le départ d’un Gonzalo Quesada finalement revenu, des résultats en dents de scie, et donc ce départ de Gaël Fickou en pleine saison, chez le rival francilien. La routourne aurait-elle enfin tournée ? S’il est tôt pour le dire, les dernières performances des Soldats Roses, toujours en course pour la qualification, laissent à penser que le club de la Capitale est (enfin) dans le vrai.
Tchik tchak, accélération, Laumape a déposé Barrett comme jamais ! [VIDÉO]Surtout, l’arrivée d’un joueur comme Laumape ne peut que booster la confiance d’un groupe souvent critiqué, mais toujours debout. On l’a dit, Fickou a finalement peu joué sous le maillot aux éclairs (32 matchs toutes compétitions confondues en trois saisons, dont une stoppée par le COVID). C’est finalement Jonathan Danty que vient remplacer numériquement le All Black. Les profils sont les mêmes, ce dernier offrant tout de même plus de technique et de vitesse à une ligne déjà dangereuse.
Futur propriétaire du n°12, reste à déterminer son partenaire, en n°13 : Delbouis, Arrate et Waisea sont en concurrence. Reste à répondre à la question initiale : Ngani Laumape peut-il s’imposer en TOP 14 ? Sur le papier, le Néo-Z a tout pour lui. Mais les exemples à ne pas suivre sont nombreux. Julian Savea, Malakai Fekitoa, Seta Tamanivalu voire Lima Sopoaga ont aussi prouvé qu’un CV ne marquait pas des essais à lui tout seul. Mais Paris ne peut se permettre une nouvelle erreur de casting.
Et qui sait : dans un an, la Tour Eiffel s’allumera peut-être...
🆕✍️🇳🇿
— Stade Français Paris (@SFParisRugby) May 10, 2021
Le centre All Black @NLaumape rejoint la capitale !
Welcome to Paris Ngani ! 🤯🖤#SFParis
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