Il y a encore quelques jours, Montauban vibrait sous les fumigènes, le bouclier de Pro D2 levé à bout de bras devant plus de 5 000 supporters en transe. Mais le rugby pro ne laisse pas de place aux prolongations festives. À peine les confettis balayés, l’USM doit déjà plancher sur le chantier Top 14. Un défi énorme, que les dirigeants veulent aborder avec calme et surtout prudence.
« On ne va pas tout changer », résume Johan Dalla Riva, le directeur général du club, dans les colonnes de Rugbyrama. Et effectivement, le mercato montalbanais ne s’annonce pas agité. À l’heure où certains promus recrutent du lourd, le club tarn-et-garonnais vise... deux recrues. Trois au grand maximum. L’idée n’est pas de se jeter sur le marché, mais de se renforcer avec précision.
Miser sur la cohésion, pas les stars
Le manager Sébastien Tillous-Borde confirme : « On a une équipe construite, costaude. » Et c’est justement cette base que le staff veut préserver. Après des années de montagnes russes, l’USM a enfin retrouvé une stabilité. La montée s’est faite grâce à leur ADN si particulier. Pourquoi casser ce qui fonctionne ?
La dernière fois que Montauban a joué en Top14, le monde ressemblait à ça 👀 #2010 #rugby pic.twitter.com/G342PxcV3s
— RugbyPass FR 🇫🇷 (@RugbyPass_FR) June 9, 2025
Les profils recherchés sont donc très ciblés : un joueur polyvalent entre deuxième et troisième ligne, capable d’absorber l’impact physique d’un Top 14 brutal. Peut-être un autre avant, si une opportunité se présente. Mais aucune folie en première ligne, malgré les doutes que pourrait susciter le niveau supérieur. Le club fait confiance aux jeunes déjà signés, comme Simutoga, prêté par le LOU. « Si on a deux recrues, ça sera le maximum », tempère Dalla Riva.
Derrière ? Aucun mouvement prévu par le président. Le staff est satisfait de ses arrières, dont les automatismes ont fait merveille en phase finale. Pas question de perturber la mécanique pour empiler des noms.
PRO D2. Montauban de retour en Top 14 : Sapiac explose de bonheur
Des moyens limités, une ambition assumée
Ce positionnement est aussi dicté par des réalités économiques. Montauban n’a ni le budget, ni la structure d’un gros du Top 14. « Nous, on est 13 salariés, dont 6 alternants. Là où des clubs structurés tournent à 25, 30, salariés », annonce Dalla Riva. L’infrastructure administrative est bien loin des standards, et le stade Sapiac ne peut pas pousser les murs. Des tribunes provisoires sont envisagées pour augmenter la jauge, mais le court terme sera du bricolage intelligent. La réflexion à long terme, elle, est déjà lancée.
Le centre d’entraînement du Ramiérou, en chantier depuis deux ans, pourrait être occupé dès l’intersaison. Les discussions avec la mairie avancent dans le bon sens. Mais là encore, pas de coup de com’ ou de coup de bluff.
Et si la pression sportive monte, le staff ne veut pas se renier. Tillous-Borde insiste : « Dans le dur, c’est notre groupe soudé qui fera la différence. » Pas une armée de recrues débarquées en urgence.
Un promu pas comme les autres
Alors que le rugby pro pousse de plus en plus à l’uniformisation des projets, Montauban choisit une autre voie. Celle de la cohérence, de la patience. Pas de star, pas de promesse de maintien à tout prix. Juste l’envie d’exister, à leur façon.
La mission est simple sur le papier : tenir bon en Top 14 avec un effectif quasi identique. Et prouver que l’on peut rester fidèle à son identité, même quand on change de division.