POINT TRANSFERTS. TOP 14/PRO D2. JAMINET RESTE, JACK GOODHUE ARRIVE, GODENER À OYONNAX
C’est donc ce 30 juin que s’est clôturée la période des mutations en Top 14. Les transferts sont donc terminés ? Pour les plus novices, sachez que non, tant il existe une multitude de particularités et d’astérisques en tous genres (la France en raffole) qui font que ceux-ci vont encore perdurer dans l’Hexagone pendant un moment. Et ce pour plusieurs raisons : notamment celle que le club promu aura lui jusqu’au 10 juillet pour boucler la majeure partie de son recrutement, même s’il pourra le compléter jusqu’à fin janvier avec l’arrivée possible de "joueurs supplémentaires, joueurs additionnels, mutations temporaires, jokers Coupe du Monde ou jokers Coupe du Monde additionnels", stipule le règlement. Mais à l’heure d’écrire ces lignes, quel est donc le premier bilan du mercato des clubs de l’élite française en vue de la saison prochaine ?
L’UBB et le Racing saignants
On le sait depuis le début de l’année 2023 :
Bordeaux veut et va frapper fort pour la saison prochaine. Pour cela, le club girondin s’est donné les moyens avec le renfort de son pack, toujours en manque de consistance dans les grands affrontements, et l’arrivée du plus gros facteur X du Top 14 peut-être,
Damian Penaud. L’ailier tricolore aux 26
essais en 42 sélections posera ses valises après le Mondial, tout comme la poutre australienne
Adam Coleman (2m04 pour 122kg), sélectionnée avec les
Tonga, ou encore le surpuissant numéro 8 japonais
Tevita Tatafu. Ajoutez à cela l’arrivée de
Carlu Sadie (140kg) ainsi que celle du remuant
Pete Samu et vous aurez là les principales lignes du recrutement bordelais qui, qu’on se le dise, sera cette année très porté sur la dimension physique. Probablement ce qui manquait à cette équipe jusqu’ici, qui accueillera 5 recrues de plus pour compléter son mercato.
Après une saison aux fortunes diverses, l’USAP et Bayonne vont certainement partager des projets communs en 2023/2024. Ou du moins afficher comme objectif cette fois un maintien confortable pour les Catalans et pourquoi pas officiellement prétendre à une qualification pour les Basques, passés à un rien du Top 6 pour la saison de sa remontée. A l’intersaison où un peu plus tard, ce sont pas moins de 12 recrues qui vont débarquer à Jean-Dauger, dont les excellents coups à des postes clés que sont
Reece Hodge, Rémi Bourdeau,
Gela Aprasidze,
Luke Tagi, Rodrigo Bruni, le retour de prêt de Rasaku et d’autres que l’on oublie. Côté catalan et dans le sillage de la nomination de Franck Azéma, notons les belles signatures du colosse Fa’aso’o pour remplacer Mamea Lemalu, de Nemo Roelofse, Sobela, Van Tonder, Barraque, Veredamu ou Naqalevu. De quoi donner une belle consistance et de la profondeur à l’effectif usapiste, même s’il devra faire attention à son quota de JIFF…
A l’image de leurs saisons précédentes en manque de constance, l’ASM et le RCT vont se retrouver aussi dans leur recrutement. Coté jaunard, on notera cette volonté de renforcer le 8 de devant. Et c’est chose faite avec les arrivées de Fainga’a, Simmons, Kremer ou encore Sowakula. La venue d’Urdapilleta également, même si celui-ci est sur la fin, devrait emmener le caractère qui manquait à cette équipe la saison passée. En revanche, derrière et alors que Penaud, Tiberghien, Naqalevu, Ezeala ou Barraque s’en iront, les renforts de Fouyssac et Jurand paraissent bien maigres, à côté… Clermont devra donc forcément compter sur - au moins - un joueur additionnel, et polyvalent si possible.
A Toulon, la donne est un peu plus homogène, avec notamment les arrivées du solide David Ribbans pour renfoncer une 2ème ligne bien pâle en 2022/2023, mais aussi de Tolofua, Youyoutte et Abadie pour remplacer Bastareaud et Parisse notamment. Que des profils intéressants, même si dans le vestiaire, on ne remplace pas de tels leaders comme cela, en claquant des doigts. Derrière, la donne est à l’équilibre aussi, avec les arrivées de
Ben White pour étoffer ce poste de demi de mêlée, d’Hervé à l’ouverture pour suppléer West et surtout du phénomène All Black Leicester Fainga’anuku, qui peut jouer avec la même efficacité à l’aile comme au centre. Lui qui, numériquement, remplacera
Cheslin Kolbe. A l’arrière en revanche, le RCT doit trouver quelqu’un pour épauler
Aymeric Luc, qui se retrouve bien seul avec les départs du Sud-Africain et de Salles, même si le club compte aussi sur le jeune
Marius Domon (21 ans) à ce poste.
Quant aux autres, à la suite d'un recrutement bien ciblé, on mettra le CO dans la catégorie des effectifs prometteurs. Pourquoi ? Parce que malgré 12 départs, les remplaçants ont eux tous été très bien choisis. Pêle-mêle, citons les arrivées de cette jeunesse prometteuse et incarnée par
Loris Zarantonello,
Yann Peysson ou Nathanael Hulleu, meilleur marqueur du dernier exercice de ProD2 avec 15 essais. Au-delà du recrutement très axé 2ème division - comme chaque année - citons l'arrivée de
Pierre Popelin pour apporter sa fougue et sa polyvalence en 10 ou en 15, afin de remplacer Urdapilleta. Ailleurs, les deux gros poissons sont Néo-Zélandais et se nomment
Abraham Papali'i, qui va densifier (1m92 pour 127kg) le 8 de devant tarnais, et Jack Goodhue, le centre All Black aux 18 sélections, tête d'affiche du recrutement. À Lyon, constat encore plus prometteur avec, malgré le départ du facteur X Josua Tuisova, une relève bien anticipée puisque
Semi Radradra,
Vincent Rattez,
Monty Ioane et
Thaakir Abrahams viendront renforcer la ligne arrière. La venue de Martin Page-Relo à la mêlée est également une très belle prise qui peut s'installer sur la durée derrière
Baptiste Couilloud. Même si devant, les renforts seront bien moins compacts.
Du côté des deux derniers finalistes du Top 14, en revanche, aucune vague pour l'instant. Ce qui n'est pas si surprenant pour contraster avec les recrutements beaucoup plus fournis de la saison passée. À Toulouse, rien à signaler en dehors des retours de prêts et des signatures pour le Mondial si ce n'est la venue de Nepo Laulala. Un All Black en chasse un autre puisqu'il viendra remplacer son compère
Charlie Faumuina, dont il est de 5 ans son cadet. Tandis qu'à La Rochelle, on compte pour l'heure 12 départs pour simplement 4 arrivées. Mais qui ont été choisies selon les besoins stricts du club : Cancoriet, Iribaren, West et l'Anglais
Jack Nowell, qui a décliné une éventuelle sélection au Mondial pour préparer au mieux son arrivée sur les bords de l'Atlantique...