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Tournoi des 6 Nations : les statistiques qui prouvent que dominer n'est pas gagner

Graphiques à l'appui, voici la preuve que dominer ne suffit plus pour gagner dans le rugby moderne, et notamment dans le Tournoi des 6 Nations.

Clément Suman 08/03/2016 à 11h00
Tournoi des 6 Nations : un nouveau modèle pour gagner les matchs.
Tournoi des 6 Nations : un nouveau modèle pour gagner les matchs.
« Pas faire de fautes, pas faire de fautes ! ». Les années passent, mais la sortie de Bernard Laporte, lors d'un FranceItalie au cœur de l'hiver, reste en mémoire. Ce jour-là, le sélectionneur d'alors reprochait aux Bleus de ne pas respecter l'adversaire tout en compromettant leurs chances de victoire. La discipline, disait-il, n'était pas au rendez-vous. Et la Squadra Azzurra de Diego Dominguez se retrouvait en position de force. Alors, logique, ce coup de gueule ? Le constat semble établi : une équipe qui subit, se fait pénaliser et n'a pas le ballon ne peut gagner un match, sauf exception. Or, le rugby évolue. Il a suffi d'un tweet, posté par Thomas Lombard, pour ouvrir le débat.

Au sortir de la 3e journée du Tournoi des 6 Nations, il semblerait que la défense ait clairement pris le pas sur l'attaque. Vérifications en chiffres :

L'analyse est claire, les chiffres vérifiés : sur les trois rencontres, les trois vainqueurs (Pays de Galles, Angleterre, Écosse) ont laissé la balle à leurs adversaires, laissant même ces derniers jouer dans leur camp. Forcément, les trois perdants (France, Irlande, Italie) ont réalisé plus de passes, obligeant l'opposant à faire des fautes et à multiplier les plaquages. Pour gagner un match du 6 Nations, c'est donc d'abord la défense qui prédomine. Pas étonnant à ce qu'il y ait aussi peu de spectacle, et aussi peu d'essais... Si on regarde d'autres matchs de la compétition, comme le Pays de Galles – Écosse de la 2e journée (27-23, score final), la conclusion est exactement la même. Mais le XV de France n'aimant pas faire comme tout le monde, les statistiques s'inversent totalement lors du match des Bleus face à l'Irlande. Victorieux 10 à 9, les hommes de Guy Novès avait eu ce jour-là la main-mise sur le ballon, se faisant beaucoup de passes et obligeant le XV du Trèfle à beaucoup défendre. Paradoxalement, beaucoup ont pensé à un hold-up au moment de commenter le résultat.

Une exception du Nord ?

La dernière Coupe du monde de rugby a été marquée par la domination totale de l'hémisphère sud, en témoignent les demi-finalistes de la compétition : Nouvelle-Zélande, Australie, Afrique du Sud et Argentine. Alors, le Mondial 2015 a-t-il été « victime » de ce « New Deal », comme l'appelle Thomas Lombard ? Vérifications en chiffres, sur les deux derniers matchs de la compétition.

Ici, l'analyse est clairement intéressante. D'un côté, les All Blacks gagnent leur match – la finale ! - en ayant le ballon, tout en se faisant beaucoup de passes... et en se montrant plus solides en défense que l'Australie. Bref, on comprend tout de suite pourquoi la Nouvelle-Zélande est championne du monde, tout en pratiquant un jeu salué par l'ensemble de la planète. De l'autre côté, le profil de « perdant » de l'Argentine se rapproche plus du modèle actuellement en vigueur dans le 6 Nations. Les Pumas nous ont littéralement régalé, et le total de 245 passes face aux Boks en est la preuve, comme le fait de passer 63% du match dans le camp sud-africain. Au final, ce sont pourtant Habana et cie qui sont montés sur le podium avec une victoire 24-13. Avec un jeu – tiens, tiens... - considéré comme restrictif.

Vintom
Vintom
Comme quoi, ce début d'étude statistique ne fait que confirmer qu'en rugby c'est le combat qui est premier ("l'opposition au corps" dirait Pierre C.) et que le 1er des "FONDAMENTAUX" (toujours Pierre C.), qui ne sont bien évidemment pas la touche et la mêlée, c'est AVANCER, avec ou sans ballon. L'attaquant, en rugby, c'est celui qui avance, pas celui qui a le ballon...et quand on lit, à 4 mois d'intervalle, dans deux éditoriaux d'un certain journal (plutôt jaune) que pour des journalistes, soi-disant spécialistes, "la passe est l'essence du jeu de rugby", on a compris qu'ils n'ont rien compris et qu'on n'est pas sorti de l'auberge....
La Meduse
La Meduse
Et jouer la Finale tous les ans, ce n'est pas gagner non plus ...
Marc Lièvre Entremont
Marc Lièvre Entremont
Si on veux du jeu alors il faut revoir un tio peu les phases "statiques" (rucks, mauls, etc...) afin d'empêcher la défense de pourrir/ralentir le jeu. Perso quand je vois un mec se coucher sur le ballon pour empêcher l'adversaire de jouer et même si c'est dans la règle (ce que fait à merveille Armitage) , j'y vois de l'anti-jeu, au sens propre. Le jeu s'arrête. Si le gars réussi à récupérer la gonfle et lance un turnover, alors là je dis oui (oui 9 même..) Pareil pour le "coffrage" en l'air si cher aux irlandais. On coffre et on attend que l'arbitre siffle. Où est l'intérêt pour le jeu ? Le beau jeu ? Il faudrait, et c'est juste une idée, empêcher ça tout en permettant tout de même à l'équipe de défendre, sans pénaliser le spectacle. Gros boulot.
Stephane11400
Stephane11400
Une fois de plus on fait dire ce que l'on veut aux chiffres. Ne pas confondre efficacité et domination (j'ai un peu l'impression qu'on fait ca la) En boite si un type soule une gonzesse pendant deux heures en lui parlant, lui touchant le cul, les seins, essaye de l'embrasser , danse collé et se fait finalement sortir par le videur est ce qu'il peut vraiment dire "Putain c'est pas de bol.. j'étais si près et l'autre la il arrive avec sa gueule d'ange lui parle 5 secondes et pas il baise sur la parking...." Si on analyse froidement les chiffres l'un a plus parlé a la fille, l'a plus frolé dans sa zone d'intimité mais les indicateurs ne sont pas pertinents... C'est pas ca dominer.. Je pense que les indicateurs ne sont plus les bons, il faudrait celui des mètres gagnés balles en main, le taux de réussite entre nbre de fois dans les 22 et nbre d'essai ou de marque (Drop , penalité) etc etc..
MARCFANXV
MARCFANXV
J'y vois plusieurs explications cumulables... 1/ L'évolution du Rugby qui fait qu'un Ballon récupéré dans son camp ce n'est plus forcément "coup de pompe pour se donner de l'air" mais, quand c'est jouable les mecs jouent peu importe la distance (à cet égard il serait bien de lire statistiquement à quelle distance moyenne les gonfles sont récupérées)... 2/L'Organisation défensive en 2 dimensions devenue universelle (fermer tous les espaces) plus facile à mettre en place qu'une Organisation Offensive qui nécessite souvent que les joueurs extérieurs dézonent (en cas de contre c'est souvent létal)... 3/La propension des Arbitres du Nord à siffler plus promptement les fautes Offensives que Défensives sur les cruciales Zones de Ruck (à quand un véritable avantage à l'attaquant producteur de Jeu ?)... Concernant AB ils gagnent CDM 2015 avec possession, CDM 2011 sans possession peut-être ont-ils un train d'avance non ?
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