Avant le forfait de Yannick Nyanga ce lundi, Toulouse ne comptait en effet que quatre éléments (Picamoles étant toujours indisponible), comme Clermont, dans les 30. Il se pourrait d'ailleurs qu'ils ne soient plus que trois alors son remplaçant n'est pas toujours pas connu. Si d'aventure Virgile Bruni était appelé, le RCT pourrait avoir huit représentants, mais d'autres comme Alexandre Lapandry (ASM) peuvent être appelés à sa place. Sans oublier que l'Anglais Steffon Armitage et le Néo-Zélandais d'origine samoane David Smith sont également suivis.
Selon sa politique de l'homme en forme, PSA ne pouvait en effet pas se passer des Varois. Avant lui, Bernard Laporte avait fait appel aux Parisiens, et Marc Lièvremont aux Toulousains et aux Clermontois. Six finales et trois titres plus tard, Toulon est devenu incontournable et ses joueurs ont prouvé leur valeur. Bien sûr, il ne s'agit pas encore d'une sélection pour un match officiel, mais c'est un début, notamment pour ceux qui n'ont que très peu goûté à l'équipe de France comme Tillous-Borde, Menini, voire pas du tout comme Chiocci. Pour Mermoz, très en vue en ce début de saison, ou encore Taofifenua et Guirado, transformés depuis leur arrivée sur la Rade, c'est l'occasion de s'installer sous le maillot bleu. Si d'aventure ils devaient satisfaire aux critères du staff, ils pourraient amener une bonne dose de puissance à l'équipe de France, mais aussi une certaine complémentarité qui a semblé manquer ces derniers temps.
Tous doivent à n'en pas douter être heureux, à l'instar de leur entraîneur, Bernard Laporte. Dans les colonnes du Midi Olympique, ce dernier, fier, est heureux d'avoir plusieurs joueurs chez les Bleus même si cela signifie qu'il va devoir s'en passer : « Cela tombe bien, ils devaient être en vacances. Je ne vais pas râler auprès de Philippe (Saint-André) parce qu'il me prend sept joueurs ! Au contraire, j'aurais râlé s'il n'avait rien fait ! » Pour l'ancien patron des Bleus, le XV de France passe avant tout, et ce, même s'il va devoir faie avec pas moins de 15 joueurs absents, pour cause de blessures ou de convocation, lors de la prochaine journée de championnat face à Oyonnax. « Le sélectionneur se doit de prendre les joueurs qu'il pense être les meilleurs. S'il estime qu'ils sont à Toulon, qu'il les prenne. »
Une situation qui fait que Toulouse, en perdition en ce début de championnat avec quatre revers de rang, n'aura cette année aucune excuse si d'aventure les résultats ne sont pas au rendez-vous. Néanmoins, le président du Stade Toulousain René Bouscatel ne peut s'empêcher d'avoir un œil critique vis-à-vis des clubs, qui, comme Toulon, se basent sur un recrutement à court terme. Il se demande si ces « nouveaux modèles » vont s'inscrire dans la durée. Il estime qu'à l'heure actuelle que ceux qui en revanche « travaillent dans l'intérêt – pas toujours évident – de l'équipe de France » en donnant notamment la priorité à la formation, sont aujourd'hui les plus desservis par les nouvelles contraintes du Top 14 (règles des 30 matchs, championnat homogène, etc.).