« J'ai choisi de revenir pour sortir de ma zone de confort et me tester ». Après avoir joué 11 matchs de Super Rugby lors de la saison 2012-2013, il se retrouve aujourd'hui à nouveau blessé. Dans sa dernière année de contrat, il s'interroge : « Que faire maintenant ? » Via le site australien, le Wallaby fait part de son sentiment vis-à-vis de cette option, communément appelée « la ruée vers l'argent », qui consiste à partir à l'étranger, en l'occurrence en France ou au Japon, pour avoir une retraite confortable. « À 32 ans, cela semble être le meilleur choix » lance Rathbone, avant de préciser : « Je me peux m'empêcher de penser qu'en faisant cela je vais peut-être laisser passer des opportunités bien plus intéressantes. » Selon lui, la société donne beaucoup trop d'importance au statut et aux possessions. Il préfère de fait les expériences enrichissantes d'un point de vue humain que financier. « C'est le genre de savoir que l'on apprend souvent à ses dépens. »
Le rugbyman d'évoquer les enfants qui enchaînent les erreurs et les chutes mais qui en sortent grandis. « Ils vivent l'instant présent et semblent mus par un appétit sans faille pour l'échec » contrairement aux adultes qui ont constamment besoin d'être rassurés. « Je devrais sans doute prendre le risque d'échouer et d'être blessé plutôt que de faire le choix du confort et de la sécurité d'un contrat juteux ». Il considère que les Hommes fonctionnent à l'égo et passent des heures à se poser des questions inutiles, comme « où vais-je travailler, quelle voiture conduire » alors que les enfants sont bien trop sensibles pour accorder de l'importance à tout ce « non-sens ». Passé par les U21 de l'Afrique du Sud avant de devenir international australien, il estime que son parcours « a eu pour effet de le déconnecter de la réalité ».
Je m'inquiète de voir que la société insiste pour faire des sportifs professionnels des personnes importantes. Nous ne le sommes pas et ne l'avons jamais été. Mais nous en sommes convaincus et en payons le prix fort. La suffisance grandissante et le désir de gloire diminuent notre capacité à prendre les chemins les moins fréquentés, nous privant ainsi des grands mystères de la vie et des découvertes qu'ils rendent possible. »
Pour les anglophones, retrouvez son portrait dans cet excellent reportage de l’IRB.