Le moins que l'on puisse dire, c'est que le RCT ne réussit pas très bien son début de saison. Avec 1 seule victoire en 5 rencontres, les Varois pointent à la 11ᵉ place du classement, avec seulement 8 points sur 25 possibles. Pas épargné par les blessures, Toulon a dû également faire sans ses "Sudistes" en ce début d'année. Un effectif réduit, sans automatisme et sans confiance, voilà les raisons des résultats du club de Bernard Lemaître. Si le bilan comptable du RCT a de quoi poser des questions, ce n'est en revanche pas la seule source d'inquiétude concernant le triple champion d'Europe. Retour en détail sur le début de saison compliqué de Toulon.
Une conquête bancale
En tant que fan de rugby, vous avez certainement tous déjà entendu que le rugby, ça se gagne d'abord devant. Une phrase qui traverse les décennies, mais qui n'en demeure pas moins toujours vraie. Preuve en est avec le cas du RCT. Car si les hommes de Patrice Collazo peinent autant en ce début de saison, c'est avant tout à cause de la fébrilité de leur pack. Il faut dire que sans Ollivon, Tolofua, Etzebeth et Setiano, absents depuis la reprise, ce n'est pas la même musique ! Ajoutez à cela les récentes blessures de Parisse (l'un des seuls au niveau) et d’Isa, et vous avez quasiment un pack complet indisponible ! Des manques qui se ressentent dans le jeu courant, mais également en conquête. Depuis le début de saison, le RCT a le plus mauvais alignement sur ses propres lancers : avec seulement 70% de ballons conservés, on est bien loin des standards affichés par le club les saisons précédentes. Mis à mal par n'importe quelle équipe dans ce secteur, le RCT ne peut que rarement s'appuyer sur ses lancements de jeu pour déséquilibrer les défenses adverses. Des difficultés devant qui se traduisent également sur mêlée : avec l'une des plus pénalisées du championnat, le RCT perd également 4 ballons par match sur ses propres introductions. Un chiffre qui fait peur, et qui prouve toute la fébrilité des avants du RCT après 5 journées.
Une attaque stérile
Le problème quand il vous manque beaucoup de joueurs, c'est le manque d'automatisme entre ceux présents sur le terrain. N'ayant pas forcément l'habitude de jouer ensemble, ces derniers enchaînent logiquement les approximations, ce qui pourrit littéralement le jeu des Toulonnais. Depuis le début de saison, on ne compte pas moins de 86 ballons perdus par les joueurs du RCT, ce qui fait un peu plus de 17 ballons perdus par match ! Comment voulez-vous enchaîner les temps de jeu avec autant de fautes de main ? De plus, le manque de certains facteurs X comme Serin, Paia'aua ou Ollivon ne permet pas de s'en sortir avec des exploits individuels. Résultat ? Le RCT n'a inscrit que 97 points depuis le début de saison, ce qui fait du club la 12ᵉ attaque du championnat, devant le Stade Français et Perpignan. Et encore, cette stat est biaisée par le match face au Stade Français. Opposé à une équipe de Paris très faible, le RCT a néanmoins su faire le travail pour engranger sa seule victoire de la saison. Lors de ce match, ils ont d'ailleurs inscrit 5 de leurs 7 essais marqués depuis la reprise. Autrement dit, cette rencontre est l'arbre qui cache la forêt.
Des erreurs en fin de match qui coûtent cher
C'est bien connu, quand une équipe est au fond du trou, rien ne lui réussit. Et c'est d'ailleurs le cas du RCT en ce moment. Car si le niveau de jeu est (très) loin d'être au rendez-vous, ces derniers ont fait quelques petites erreurs qui coûtent très cher à la longue. Tout commence dès la première journée : le RCT, à qui on annonçait l'enfer face à Montpellier, arrive à résister face à cette équipe et à mener 24-17 à quelques instants du coup de sifflet final. Mais après un 50/22 parfaitement trouvé par Montpellier, les Cistes campent dans les 22 toulonnais, avant d'inscrire un essai sous les poteaux. Score final 24-24, et deux points de perdus pour les coéquipiers de Belleau.
Trois semaines plus tard, et après une bonne réaction face au Stade Français, Toulon se déplace à Perpignan pour se rassurer. À la fin d'un match peu passionnant, les Toulonnais ont tout de même l'occasion de l'emporter après une longue action collective. Le score était alors de 12-9 pour Perpignan. Le ballon circule de main en main pour finalement déboucher sur un 4 contre 1 à cinq mètres de l'en-but catalan. Fresia donne à Du Preez sans fixer, qui transmet à Cordin qui ne peut attraper correctement ce ballon. Résultat en-avant, et trois points supplémentaires qui s'envolent pour le RCT.
Dernier volet d'une saga d'erreurs ce week-end face à Castres. Alors que les hommes de Collazo parviennent à revenir dans le match grâce à un splendide essai de Luc (20-16), ces derniers ne cessent de se mettre à la faute, ce qui entraîne deux nouveaux cartons jaunes (ils en avaient déjà prit deux plus tôt dans le match). Une indiscipline chronique, qui a mis fin aux derniers espoirs de victoire sur la pelouse du CO. Finalement, les Varois perdent 27-16, en ne ramenant rien à la maison à part des regrets.
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Un staff (déjà) sous pression
Qui dit mauvais résultats, dit forcément mécontentement. Et à ce jeu-là, c'est bien souvent le staff qui en paye les pots cassés. En début de semaine, la rumeur courait que des remaniements seraient demandés en interne, afin de mettre fin à cette mauvaise série. Si Patrice Collazo n'est pour l'heure pas en danger, des changements à d'autres postes ne seraient pas à exclure si la situation ne s'arrangeait pas incessamment sous peu. Si le nom de Franck Azéma est ressorti plus d'une fois, rien n'est encore officiel, et Bernard Lemaître a renouvelé sa confiance à son staff, malgré le début de championnat. Toujours est-il que ce climat de tension n'est pas le mieux pour évoluer dans des conditions saines.
Top 14. Les staffs de Toulon et du Stade Français menacés ?Toutes ses difficultés sont, on le rappelle, notamment dû à l'absence de nombreux cadres de l'effectif. Néanmoins, le RCT devra réagir, et vite, s'il ne veut pas se faire larguer par ses concurrents à la course au top 6. À eux de faire mieux, et dès samedi soir, face à une équipe de Brive en pleine confiance.