[TRANSFERT] Top 14 - L'UBB s'offre la machine à essais Ben Lam pour remplacer RadradraCe n'est que le premier août au mieux que Ben Lam devrait débarquer en France. Mais son arrivée pourrait bien être retardée. L'ailier des Hurricanes est actuellement engagé dans le Super Rugby Aotearoa. La compétition parallèle réservée aux franchises néo-zélandaises doit en effet terminer sa phase de poules à la mi-août. Rien n'assure Bordeaux-Bègles que les Hurricanes le libèreront avant cette date. Lam n'a marqué un essai lors de deux premiers matchs, tous les deux perdus, mais sa valeur est très loin de résumer à ça. Avant l'arrêt de la saison 2019/2020, il avait franchi la ligne de craie à cinq reprises en six journées. Le sommet d'un iceberg nommé Blam.
Personne n'a oublié sa formidable saison 2018. Titulaire 16 fois en 18 matchs, il avait marqué 16 essais. Le plus haut total de sa carrière. Des performances offensives qui ne lui ont pas ouverte les portes de la sélection nationale à XV pour autant. Lam a néanmoins représenté son pays. C'est au rugby à 7 qu'il s'est fait connaître. Entre 2012 et 2016, il a fait le bonheur des All Blacks 7s, punissant les défenses adverses avec sa puissance et sa vitesse pour un total de 49 essais en 78 apparitions. Blessé en 2016, il n'avait pu s'envoler pour les Jeux olympiques de Rio. Mais depuis sa signature en 2017 chez les Hurricanes, il n'a cessé de progresser.
Jason Holland, entraîneur des Hurricanes
Insuffisant aux yeux de Steve Hansen pour sélectionner le neveu de l'ancien international samoan et néo-zélandais Pat Lam. Il faut dire que la concurrence à l'époque était rude à l'aile avec Ben Smith, Jordie Barrett, Rieko Ioane ou encore Waisake Naholo sans oublier son coéquipier Nehe Milner-Skudder. La continuité étant reine chez les All Blacks. Ben n'entrait donc pas dans les plans établis depuis le Rugby Championship et la tournée de novembre 2017. Ce qui n'est pas sans rappeler le cas de l'Anglais Chris Ashton.
VIDEO. Wellington 7s. Ben Lam marche sur les Anglais pour un essai de 80 mètresOutre la concurrence, se posait également il y a deux saisons le problème de sa défense (82 % de plaquages réussis). Un chiffre néanmoins supérieur à celui de Ioane au même moment (76 % en mai 2018). On disait de lui qu'il ne travaillait pas assez dur dans ce domaine. Cette année, après six matchs, il était seulement à 66 % à raison de trois ratés sur quatorze tentés (4 inefficaces). On peut imaginer qu'Urios ne va pas le lâcher dans cet exercice comme dans celui des ballons hauts. Un autre point de critique à l'époque. Mais il faut rappeler qu'il est rarement testé à ce niveau-là. Et n'a donc que peu l'occasion de faire admirer sa dextérité dans les airs puis son jeu au pied. Ce qui joue en sa faveur en-dehors de ses essais, c'est sa faculté à avancer ballon en main. On lui reprochait de le tenir du mauvais côté par moment mais avec seulement 8 turnovers à son actif en 2018, il était loin des 21 de Damian McKenzie par exemple.
Vu comme ça, Ben Lam, du haut de son mètre 94 pour 105 kilos, présente plus un profil de finisseur que de créateur comme peut l'être Semi Radradra (1m91, 105 kgs). Auteur de seulement 12 essais en 46 matchs de Top 14. Mais c'est un profil qui plaît à l'UBB et qui manquait au club, a admis l'entraîneur bordelais Christophe Urios. C'est un joueur qui fait la différence, en particulier sur ses qualités physiques. Radradra est un joueur de classe mondiale et peu sont capables de réaliser ses performances sur le pré. Durant la dernière Coupe du monde au Japon, il avait régalé la planète ovale avec des statistiques offensives affolantes. Stephen Jones via le Times le compare à son compatriote Rupeni Caucaunibuca dans le sens où il a cette capacité à laisser sur place des défenseurs qui pensaient l'avoir à l'oeil. Avec lui, les artilleurs ne pouvaient pas se permettre de lui laisser le moindre espace sous peine de subir une contre-attaque dévastatrice. Une rare combinaison de puissance et vitesse alliée à des appuis incroyables et à une vision du jeu qui lui permettent de se faufiler dans les défenses. Après sa formidable saison, l'UBB a donc cherché la perle rare au centre. Sans succès, du moins à ce poste. Car avec Lam à l'aile, Urios estime qu'il n'a pas perdu au change dans le cadre de son plan de jeu.
Semi Radradra a survolé les débats, le Japon impressionne [INFOGRAPHIE]Recruter ne veut pas dire trouver un joueur identique à celui qui part. Il s'explique via le Midi Olympique : "Je ne raisonne pas par poste. Ce qui me paraît important, c’est que notre ligne de trois-quarts de cette année soit meilleure que celle de l’année dernière. Malgré le départ de Semi, je crois que c’est le cas." Rémi Lamerat et Seta Tamanivalu seront là pour porter le numéro 12 tandis que Jean-Baptiste Dubié, UJ Seuteni et Pablo Uberti, qui revient de Grenoble seront en concurrence au deuxième centre. Via Sud Ouest, Urios y voit de la complémentarité. Lam est en somme le facteur X décisif qui doit faire la différence en bout de ligne et bonifier les attaques bordelaises lors des deux prochaines années. Ce qui est parfaitement dans les cordes de celui qui court le 100m en moins de 11 secondes. Alors pourquoi lui en demander plus ? Agé de 29 ans, il a certes raté le train des All Blacks, mais il pourrait bien écrire une des plus belles pages de sa carrière en aidant l'UBB à remporter son premier Brennus. Dès lors, Semi Radradra ne sera qu'un lointain souvenir. A moins qu'il ne fasse un flop comme son ancien coéquipier Julian Savea.