Aux abois à la mi-saison et même dernier du Top 14 au soir de la 17e journée, le RC Toulon réalise actuellement une remontée fantastique. À vrai dire, même le plus fervent des aficionados des joueurs de la Rade n'aurait misé un centime sur une telle fin de saison. Aux portes du top 6 (8e à 3 points de Toulouse 6e), les Varois peuvent encore croire en leur bonne étoile et rêver d'une qualification impensable il y a encore de ça quelques semaines. Surtout, les hommes de Franck Azéma restent sur 8 succès en 10 rencontres de Top 14 dont 5 victoires de rang dernièrement. Un record cette saison pour l'effectif varois, qui pourrait même ajouter une victoire supplémentaire si les pensionnaires de Mayol venaient à s'imposer face à Pau ce week-end.
Vos Matchs de Rugby Toulon/Pau, Oyonnax/Colomiers à quelle heure et sur quelle chaîne ?Un parcours qui n'est pas sans rappeler celui de Castres l'an passé. Le CO, qui luttait pour sa survie en Top 14 jusqu'en janvier, avait dès lors appeler Pierre-Henry Broncan à la rescousse. Conséquence ? Les Tarnais s'étaient offerts une exceptionnelle ''remontada'' jusqu'à rêver d'une qualification. Cela vous rappelle quelque chose ? En effet, depuis la prise de fonction de Franck Azéma, remplaçant un Patrick Collazo sans solution, Toulon semble avoir trouvé la bonne formule. En revanche, pour poursuivre la comparaison, l'an passé, les Castrais avaient échoué au pied de la sixième place pour un petit point, la faute à un succès à Bayonne sur le gong d'un Stade Français lui aussi euphorique dans le money time. Les Toulonnais vivront-ils le même scénario ou seront-ils capables, a contrario des Castrais, d'accrocher une qualification ?
RUGBY. TOULON. Franck Azéma : ''Quand ça ne fonctionne pas, il faut trouver un coupable''Toujours est-il que les partenaires de Louis Carbonel semblent presque injouables en ce moment. L'exemple le plus frappant ? Cette victoire face aux Saracens en Challenge Cup pas plus tard que samedi dernier, face à un adversaire redoutable. Mais plutôt que de comparer ce parcours incroyable à celui de Castres, sur la Rade, on préfère se remémorer l'épopée du RCT en 1992. Et y trouver quelques similitudes. Petit retour en arrière. Lors donc de cette fameuse saison 1991-1992, le RCT connaît une intersaison compliquée. Il doit faire face aux départs de plusieurs de ses joueurs cadres sans parler des fins de carrière, de certains emblématiques. Au club, la confiance est donnée à la formation, et seuls Aubin Hueber et Francis Lagleyre rejoignent le Var à l'intersaison. Pourtant, habitué à jouer les premiers rôles, le RCT l'affirme. Cette saison sera celle de la reconstruction. Les dirigeants se laissent 3 ans pour reconquérir le tant convoité Bouclier de Brennus. Les mauvais résultats au cœur de l'automne et en hiver, laissent à penser que les Toulonnais vivront une saison compliquée. Ces derniers terminent 7es de leur poule et passeront donc par la case barrage pour disputer les phases finales. Le début d'une aventure folle.
TOP 14. Etzebeth révèle l'adversaire le plus dur qu'il ait joué... et c'est un ancien Toulonnais !Car à partir de là, et alors que personne ne les voyait à ce niveau, les coéquipiers d'Eric Champ vont réaliser une fin d'exercice presque irrationnelle. Ils battront dans un premier temps Aurillac en barrages (28-9) pour se hisser en 16e de finale. Là, ils s'offriront le scalp de Nîmes (18-6) avant de ''balayer'' Béziers en 8e (15-9) et de s'inviter dans le dernier carré en venant à bout de Tarbes en quart (30-30), se qualifiant au nombre d'essais marqués. En demi-finale, le RCT vainqueur de Castres (12-18), gagne le droit de disputer une finale au Parc des Princes face au Biarritz Olympique de Serge Blanco. Presque irréel, au vu de la saison régulière des partenaires d'Aubin Hueber. Là encore, les Rouges et Noirs déjoueront tous les pronostics et s'imposeront 19-14. Toulon est contre toute attente champion de France.
Les supporters varois ont donc naturellement trouvé des similarités entre les deux époques. Moribonds durant la majeure partie de la saison, les coéquipiers de Baptiste Serin pourraient décrocher leur ticket pour les phases finales à l'arrachée. Comme en 1992. Et dans la forme actuelle, une belle épopée en phase finale n'est pas à exclure. On se souvient de Castres en 2018 ou du Stade Français en 2015, qui avaient décroché le Graal après un incroyable parcours lors de ces matchs à élimination directe. Et trente ans après, cela serait un sacré clin d'œil du destin pour un Rugby Club Toulonnais longtemps enterré, mais qui a su sortir la tête de l'eau. Mais nous n'y sommes pas encore et les hommes de Franck Azéma devront s'imposer lors de leurs deux dernières rencontres (réception de Pau, déplacement au Racing) pour espérer, pourquoi pas, vivre de telles émotions.
