Un premier acte équilibré
Être leader du championnat n'assure pas d'être champion de France. Le Stade Toulousain, qualifié directement pour cette demi-finale, l'a vérifié dans un premier acte intense. Les hommes d'Ugo Mola eu ont raison de se méfier des Rochelais. Cette demie, ils l'ont abordée avec le plein de confiance après leur succès sur le Racing 92. Loin d'être impressionnés par l'adversaire, ils lui ont tenu tête à la faveur d'une grosse défense et d'une solidarité à toutes épreuves. C'est ce qui avait fait leur force en barrage. Ils concèdent parfois du terrain mais se consomment peu pour se replacer très rapidement. Les Maritimes ont peu à peu pris confiance et pris des risques. En face, Toulouse a envoyé du jeu mais a manqué de réalisme.
Des occasions manquées
Si le score n'était que de 7 à 6 en faveur de Toulouse à la pause, c'est en parti parce que le Stade n'a pas su concrétiser ses occasions. Un seul essai a été marqué dans le premier acte par Guitoune suite à une mauvaise sortie de camp rochelaise et un bon renversement négocié par Ramos pour son centre qui a cassé plusieurs plaquages. Mais le score aurait pu être bien différent. Les Toulousains ont mal négocié les dernières mêlées de la première période et n'ont pu lancer leur système avec Kaino en 10. Dès l'entame, Mauvaka est passé en touche à quelques mètres de l'en-but sans oublier cet autre essai refusé à Dupont pour un en-avant de passe avec Ramos à la 23e.
Match compliqué pour Ramos
Auteur d'une excellente saison, Thomas Ramos a été préféré à Holmes (ou encore à Dupont) à l'ouverture. S'il a été déterminant sur la réalisation de Guitoune, celui qui évolue généralement à l'arrière n'a pas réussi à peser sur le match avec le numéro 10 dans le dos. Une prestation qui n'est pas sans rappeler celle face au Leinster en Champions Cup. Remplacé à la 50e par Sébastien Bézy, passé à la mêlée, il a manqué deux pénalités (dont l'une à 50m) et plusieurs coups de pied d'occupation. Sous les yeux du staff du XV de France, il n'a pas réalisé son meilleur match. Sera-t-il titulaire en finale ?
Un coaching payant
Si le Stade Rochelais a été contraint d'effectuer des changements forcés avec les blessures de Doumayrou et Murimurivalu puis d'Andreu sur une commotion, le Stade Toulousain a pu effectuer des changements à sa guise. Ugo Mola a parfaitement géré son coaching. L'entrée de Bézy a notamment permis d'amener plus de vitesse dans le jeu avec un Dupont plus offensif à l'ouverture et des sorties de balles rapides qui ont permis de prendre la largeur. Devant, les Marchand, Castest, Tolofua et Van Dyk ont fait une bonne entrée en jeu qui coïncide avec un changement de stratégie qui a consisté à insister dans l'axe. Des choix payants puisque Bézy a marqué un essai avant que le travail de sape des Toulousains ne permette à Kolbe de tripler la mise après avoir résisté à quatre défenseurs.
Toulouse, 7 ans après
Le Rochelais n'ont rien lâché jusqu'à la 80e mais ils ont été usés par Toulouse. Avec deux matchs de plus dans les jambes, ils n'ont pas été en mesure de faire la différence (10 en-avants). Il faut rappeler qu'il y a cinq ans, la Rochelle jouait la finale d'accession à Bordeaux en Pro D2. Longtemps dans la partie en raison des échecs au pied adverse et des occasions manquées, ils ne verront pas le Stade de France. Une enceinte que le Stade Toulousain n'avait revue depuis 2012 et son succès face à Toulon (18-12). Contre Clermont ou Lyon, les hommes d'Ugo Mola tenteront de décrocher le 20e titre du club.
