La santé au coeur du débat dans le monde de l'Ovalie. L'an dernier, les phases finales du Top 14 avait alarmé le public et les observateurs. En cause : la violence des chocs dans un jeu de mouvement devenu "rentre-dedans". Blessures de plus en plus graves et nombreuses, carrières écourtées, commotions cérébrales en pagaille... Le rugby est probablement à un tournant de son histoire. C'est dans ce sens que se tient le Grenelle de la santé pour les joueurs de rugby. En tout, une douzaine de personnalités de l'Ovalie (joueurs, entraîneurs, dirigeants et médecins) se sont réunies dans le but de "proposer un plan pour mieux prévenir les blessures des joueurs et notamment les commotions cérébrales en très forte augmentation dans le Top14", comme le rapporte France Inter.
Une première dans le rugby professionnel, à l'initiative de la Ligue Nationale de Rugby. Bernard Dusfour, président de la Commission médicale de la LNR, explique sur les antennes de la radio : "la plus grosse évolution, c'est sur le bruit. Avant, de temps en temps, on entendait un impact. Là, c'est à chaque plaquage qu'on entend un impact. De temps en temps, on se dit : pourvu que ce joueur se relève !"
Pour Dusfour, les joueurs d'aujourd'hui ne vont plus "accepter ce qu'on leur faisait accepter, cette image du rugbyman tout puissant qui ne baissait jamais la tête. Ils sont en train d'accepter que de temps en temps, ils ne peuvent pas aller au bout de tout."
C'est l'augmentation du nombre de commotions cérébrales recensées l'an passé, par rapport à la saison précédente, selon France Info.
Sans la Fédération...
Problème : selon L'Equipe, la Fédération Française de Rugby ne participe pas à ce Grenelle : aucun arbitre ne sera présent, pas plus que des membres de la DTN. Les tensions de la FFR avec la LNR seraient-elles en cause ? Président de la commission médicale de la Fédération française de rugby, Thierry Hermerel explique au journal : "nous n'avons été ni concertés, ni invités." On est loin de "l'unisson" réclamée par ce même Hermerel quelques jours plus tôt, en marge du stage d'avant-saison des arbitres :
Thierry Hermerel, via L'Equipe
Pas invitée, la FFR ? L'Equipe de publier un document signée de Bernard Dusfour et envoyé Bernard Laporte - mais aussi à Serge Simon et Thierry Hermerel - dans lequel le premier nommé invite la Fédération à désigner ses représentants pour le fameux Grenelle.
"La FFR pas invitée."
— Renvoi aux 22 (@Renvoiaux22) 5 septembre 2017
Donc l'Equipe publie un faux ?#bizarre pic.twitter.com/HWsTQgrcTe
Alors, qui dit vrai ? Dans cette histoire, c'est surtout le rugby et la santé des joueurs qui n'en sortent pas grandis.
Bientôt une commission médicale à Provale
En marge de ce Grenelle de la Santé, Provale va également créer sa propre commission médicale dans les prochaines semaines, comme le révèle Rugbyrama. Quatre thèmes y seront abordés : l'état psychologique des joueurs, la traumatologie spécifique (commotions, cervicales...), l'évolution des traumatologies et l'approche de l'entraînement. Le président de Provale, Robins Tchale-Watchou s'est d'ailleurs exprimé au micro de France Info sur la question du Grenelle de la Santé. Interrogé sur l'existence de rugbymen qui "souffrent en silence", l'ancien 2e-ligne du MHR reconnaît : "c'est une évidence".
"Le #rugby professionnel, ça casse, ça laisse des gens sur le bas-côté" explique Robins Tchale-Watchou, président @ProvaleRugby pic.twitter.com/pvIz5mN4kr
— franceinfo (@franceinfo) 5 septembre 2017
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