Quatorze ans. Voilà ce qui sépare Paolo Garbisi et Benjamin Urdapilleta. Pourtant, tous deux se retrouveront à St-Denis ce vendredi soir, se faisant face en finale de Top 14. Là, les deux chefs d'orchestre auront fort à jouer (et à faire) pour permettre à leur équipe de l'emporter. Car sur la pelouse dionysienne, ceux sont deux équipes de "chiens" qui s'affronteront. Qu'entend-on par là ? Eh bien sans manquer de respect à qui que ce soit, des formations qui, dans le sillage de leur numéro 10, ne lâchent rien, jamais, de la première à la dernière minute. Pas les équipes les plus clinquantes de l'Hexagone, c'est vrai, mais ô combien solidaires, combattives, organisées et résilientes, comme l'a encore montrée leur demi-finale respective.
FINALE TOP 14. Kockott primordial, Montpellier revanchard... la presse française analyse cette finale 2022Et dans ce modèle, peut-être que les deux protagonistes ont encore une importance supérieure à leurs confrères de l'ouverture. Pour "Urda", on a coutume de l'ériger en symbole lorsque l'on parle du caractère teigneux des Castrais. Avec toute son expérience, sa roublardise et sa pugnacité, l'Argentin est un véritable poison pour ses adversaires autant qu'un métronome pour les siens. À 36 ans, sa patte gauche et son état d'esprit n'ont pas bougé : l'ancien porteno a encore été élu homme du match la semaine dernière, lui à qui les phases finales font toujours retrouver l'énergie de la vingtaine. Après avoir dominé son sujet en demie, il aura donc un nouveau gros duel en finale, avec un nouveau choc générationnel, cette fois-ci face à Paolo Garbisi.
On vous parlait de vingtaine il y a quelques lignes ; lui est en plein dedans ! À tout juste 22 ans, le prodige italien représente le renouveau et l'avenir du MHR. Attaquant racé, auteur de 149 points en Top 14 cette saison, le natif de Venise est aussi un solide défenseur au gabarit généreux pour le poste (1m83 pour 93kg). Dont, comme tout bon Latin, il use et abuse pour mettre son corps en travers des attaques adverses. C'est d'ailleurs là que les adversaires de samedi se rejoignent : sur la grinta. Cette fameuse "gnaque" à la sauce latine qui confèrent - souvent - aux Sud-Américains et leurs "cousins" ce supplément d'âme lorsque l'étau se resserre.
VIDEO. Top 14. L'essai refusé à Palis après une merveille de coup de patte d'Urdapilleta
Et l'on voit de là certains arguer que l'Italien de 22 ans risque d'être encore un peu tendre dans ce type de confrontation face à son aîné castrais, faites confiance à Paolo pour vous faire mentir. Bien que parfois maladroit, ce garçon a prouvé cette saison sa capacité à ne rien lâcher et à donner un certain relief à la ligne de 3/4 montpelliéraine. Il aura là l'un des plus grands duels de sa jeune carrière, il est vrai. Mais avec l'arrivée de Louis Carbonel l'an prochain, Montpellier n'aurait pas prolongé (jusqu'en 2025) cette semaine un jeune élément non-JIFF s'il n'avait pas une confiance aveugle en lui. Urda, Garbi : "alea jacta est".*
*"Le sort en est jeté", en latin.
Mais là c'est franchir la ligne d'avantage ....ca risque d'être du brutal aussi