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Rugby. Biarritz. Entre espoir, déception et crêpage de chignons, premier bilan d'un retour (trop ?) attendu

Le Biarritz Olympique, lanterne rouge du championnat, a souvent tenu la dragée haute à toutes les équipes du Top 14. Quel bilan peut-on tirer, à l'aube de la 20ᵉ journée ?

Louis Bareyt 02/03/2022 à 17h00
Le Biarritz Olympique va-t-il parvenir à se maintenir ?
Le Biarritz Olympique va-t-il parvenir à se maintenir ?

Le Biarritz Olympique reçoit Toulon ce samedi à Aguilera pour ce que l'on pourrait caricaturalement appelé le ''match de la mort'' entre deux formations en lutte pour décrocher leur survie en Top 14. Lanterne rouge du championnat à cinq points de l'USAP, treizième, les Basques savent plus que jamais qu'une défaite contre Toulon entérinerait considérablement leurs espoirs de maintien. Une partie donc sous haute tension, un match de la dernière chance pour une formation biarrote qui a vécu une saison agitée, entre querelles extérieures mais aussi une avalanche de blessés. L'occasion donc de tirer une sorte de premier bilan, à sept journées de la fin pour un BO qui retrouvait le Top 14 cette saison, 7 ans après l'avoir quitté. Alors certes, on vous voit venir. La saison n'est pas encore terminée, mais certains éléments peuvent déjà nous permettre de dresser un constat. 

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Un manque de profondeur d'effectif

On vous en parlait à juste titre en début de saison. Jean-Baptiste Aldigé n'a pas chaumé sur le marché des transferts, afin de rendre son équipe compétitive après son accession en Top 14. Si des éléments comment Tevita Kuridrani avaient déjà donné leur aval pour rejoindre le club avant même que celui-ci ne soit promu, d'autres en revanche ont profité du nouvel élan insufflé sur la côte baque pour débarquer dans l'un des clubs les plus titrés de l'Hexagone. Sur le papier, le BOPB possède un XV alléchant proposant une alchimie entre joueurs prometteurs (Hirigoyen, Jalagonia, Peyresblaques), éléments d'expériences (Barry, Domvo, Armitage, Speight, Lonca, Stark) et joueurs ayant connu le niveau international (Cubelli, Dixon, Kuridrani, Saili). Pas de quoi rougir donc. Oui mais voilà, et vous le savez mieux que n'importe qui, le Top 14 est long et exigeant. Les blessures s'enchaînent et sans manquer de respect à quiconque, les Basques n'ont pas une profondeur d'effectif semblable à de nombreux clubs de Top 14. Le club doit alors souvent s'appuyer sur des jeunes du centre de formation ou sur des joueurs qui enchaînent week-end après week-end, les matchs à haute intensité et qui finissent par tirer la langue. Et à force de trop tirer sur la corde, ceux-là finissent par se blesser ou être moins performants. 

RÉSUMÉ VIDÉO. Le Stade Français Paris atomise Biarritz, Aldigé face à la presseRÉSUMÉ VIDÉO. Le Stade Français Paris atomise Biarritz, Aldigé face à la presseEt n'est-ce-pas là au final toute la complexité de notre championnat ? Un long marathon, éprouvant, qui fait que ce n'est pas forcément l'équipe qui a la meilleure équipe de départ qui va soulever le Brennus en fin de saison ? Et même problématique au sujet du maintien. Car en comparant chaque XV au complet de Biarritz avec celles de Brive, Pau ou Perpignan, force est de constater que les Basques n'ont pas à rougir. Mais s'ils ont connu un début de championnat euphorique, les Rouges et Blancs ont fini par s'essouffler et sont aujourd'hui dos au mur

Les querelles entre la mairie et la SASP

On ne va pas vous rappeler dans les détails cet épisode qui nous a tenu plus en haleine que la série Dallas. Au centre des disputes ? Le projet de rénovation du stade Aguilera, les deux camps se renvoyant la balle quant à une prise en charge des travaux. Jean-Baptiste Aldigé a également ensuite connu des conflits avec l'association, reprise par certains anciens joueurs emblématiques du club. Et si cette guerre médiatique enflamme le Pays basque, il ne faut pas oublier qu'au milieu de ce capharnaüm, se trouvent les joueurs qui de leur côté n'ont rien demandé et subissent bien malgré eux les évènements. Et si les pensionnaires d'Aguilera ont séduit sur certains matchs, peut-être que ce contexte étouffant a pesé inconsciemment dans la balance à certains moments. Dernièrement par exemple, lors de cet épisode de l'eau chaude. Lunaire quand on parle d'un club professionnel, emblématique du paysage rugbystique français. Car une chose est sûre. Si les instances se déchirent, les joueurs, eux se donnent à 100% pour le club.

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Si l'on devait revenir sur le parcours de Biarritz, force est de constater que le club n'a jamais démérité lors de ses sorties comme évoqué précédemment. Excepté quelques lourdes défaites face à La Rochelle en début de saison ou le Stade Français plus récemment, les coéquipiers de Romain Lonca se sont offerts le scalp de l'UBB dès la première journée ou du Racing 92 quelques semaines plus tard avant d'échouer de peu face à un Toulouse qui surfait encore sur sa dynamique de la saison dernière. Mais, séduire ne suffit pas et le BO a ensuite souvent accusé le coup à domicile face à de grosses formations. Surtout et c'est là que le bât blesse, les protégés de Shaun Sowerby n'ont empoché que deux petits points loin de leurs bases, à Toulon et Bordeaux. Trop peu, quand on veut espérer se maintenir directement. Si proche, si loin...

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Mais n'allez pas enterrer le Biarritz Olympique si vite. Le club a fait preuve d'incroyables vertus au cours de cet exercice 2021/2022. On pense donc à ce bonus défensif glané à Bordeaux, ou à cette victoire contre La Rochelle, acquise dans les derniers instants d'une rencontre irrespirable, au scénario hitchcockien. Surtout, les Basques vont recevoir à 4 reprises lors de leurs 7 derniers matchs. Parmi eux ? Toulon et Pau, deux candidats au maintien. Et même s'il semble compliqué désormais pour les Biarrots d'accrocher une 12ᵉ place, une treizième position synonyme de barrage paraît totalement envisageable.

Il faudra avant toute chose, battre un Toulon qui se pointera à Aguilera en plein doute ce samedi. En cas de victoire, en plus de se relancer, les Biarrots pourraient enfoncer un peu plus des Toulonnais dans la crise, pour qui la situation deviendrait vraiment précaire. Et les hommes de Jean-Baptiste Aldigé pourront également compter sur un public acharné au soutien sans faille, qui répond présent à chaque rencontre de son équipe. Car si on a longtemps vanté l'ambiance du voisin bayonnais, les aficionados du rugby basque doivent au fur et à mesure se rendre compte que le voisin biarrot n'est pas en reste, et que si un concours de décibel devait être organisé, Jean Dauger n'en ressortirait pas forcément vainqueur. Un atout non négligeable donc pour la bande à Saili avant d'entamer le sprint final. Et si vous pouviez douter de la motivation des Basques, Ximun Lucu met tout le monde d'accord : ''Le prochain match sera à la vie, à la mort [...] Samedi prochain, nous avons besoin du public. J'espère que tout le monde va répondre présent. Il faut que ce soit le feu comme en début de saison''. Aguilera va trembler, pour un match ô combien décisif.

etutabe
etutabe
une défaite qui confirme les espoirs de maintien ? Ca entérine qu'utiliser des mots dont on ne connait pas le sens enterre au plus profond la pensée que vous avez cru émettre. Digne, hélas, de RR!
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