« Je ne comprends pas la formule du Top 14. On débute par un championnat et on finit en mode coupe avec des matches éliminatoires. » Aussi préconise-t-il de faire un championnat, qui récompenserait la meilleure équipe à la fin de la saison (ce qui pourrait arranger Clermont), et une Coupe de France en parallèle, pour la plus combative. Et ce, en y intégrant les clubs de Pro D2 et certains de Fédérale 1 pour « relancer le rugby de clocher sans s'opposer au rugby de l'élite. » Bien évidemment, cela demande un aménagement conséquent. Sa formule : une élite à 12 clubs et deux poules de 12 en Pro D2, soit 36 clubs professionnels au lieu de 30. Selon lui plus de doublons et « cela tirerait vers le haut les meilleurs de la Fédérale 1 ». C'est pour Éric de Cromières le moment idéal puisque les droits télé pour la retransmission du rugby ont considérablement augmenté. « L'organisation des championnats en a besoin. Il faut insuffler un peu de fraîcheur, un peu de jeunesse », sous peine de « devenir comme le foot » où la proximité entres les acteurs (joueurs, dirigeants, partenaires, clubs) a été totalement éclipsée par l'argent.
À l'heure actuelle, « les contacts entre clubs sont très bons », indique-t-il. Mais cela ne signifie pas pour autant que son projet de calendrier va être adopté. « Évidemment, certains présidents sont contre, ils préféreraient même que l'on passe à 16 clubs pour remplir plus souvent leur stade ». Tous ont en effet leurs priorités et leur façon de gérer leur bébé. À ce titre, Éric de Cromières, interrogé sur le modèle toulonnais, a un avis très tranché sur la gestion de Mourad Boudjellal : « Son club a un autre modèle économique et sportif que le nôtre qui ne m'inspire pas. » Outre sa façon de recruter, il reproche au Varois de faire « cracher le contribuable » grâce à son « art de déguiser certaines aides publiques », et regrette d'ailleurs « que l'on ne légifère pas sur cet aspect car cela fausse tout ». S'il lui a fallu du temps pour se faire la main en tant que dirigeant de club, il semble déjà maîtriser l'art subtil