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Thomas Ramos oublié dans la Dream Team 2025 ? Même la presse anglophone s'interroge

Ramos snobé, Bielle-Biarrey seul Tricolore en Dream Team 2025 : un choix qui fait grincer des dents, même chez les médias étrangers.

Thibault Perrin 29/11/2025 à 16h00
Ramos oublié, Jordan récompensé : un choix incompréhensible ? Crédit image : Screenshot TF1
Ramos oublié, Jordan récompensé : un choix incompréhensible ? Crédit image : Screenshot TF1

World Rugby a récemment dévoilé sa Dream Team 2025 : un seul Français y figure, l’inévitable Louis Bielle-Biarrey, auteur d’une année pleine avec les Bleus et l'UBB. En revanche, Thomas Ramos, pourtant maître à jouer du XV de France et du Stade Toulousain, n’y apparaît pas. À sa place : l’All Black Will Jordan.Logique ? Louis Bielle-Biarrey seul joueur du XV de France dans l'équipe de rêve de 2025Logique ? Louis Bielle-Biarrey seul joueur du XV de France dans l'équipe de rêve de 2025

Le média anglophone allthingsrugby s’est d'ailleurs étonné de ce choix, estimant que Ramos « peut certainement se sentir lésé » tant son année 2025 a été pleine, constante et décisive. L’article défend que le Toulousain « n'aurait pas pu faire grand-chose de plus pour alimenter le débat », rappelant son rôle majeur lors du Tournoi et sa contribution au triplé toulousain. Pour rappel, Ramos, c'est 22 points en demie contre Bayonne puis 24 en finale face à Bordeaux.

Pourquoi le débat existe vraiment

Ce qui frappe dans ce duel Ramos–Jordan, c’est la différence d’influence. Jordan, c’est l’ailier-fusée, capable de fulgurances qui tournent en boucle sur les réseaux. L'homme qui a plus d'essais au compteur que de sélections. Ramos, lui, façonne un match du début à la fin. C’est un second ouvreur, un gestionnaire qui voit deux temps de jeu plus loin.

Allthingsrugby rappelle notamment sa masterclass contre l’Italie (73–24) lorsqu’il portait le 10, symbole d’une polyvalence rare au niveau international. Et cette action face aux Boks cet automne : réception de balle compliquée, intérieur bouché, chip parfait au-dessus d’Arendse, essai Penaud… Voilà le Ramos qui change la physionomie d’un match.

Un profil unique, un impact sportif difficile à ignorer

Si l’article monte au créneau, c’est aussi parce que Ramos coche absolument toutes les cases de l'arrière moderne. Distribution, lecture, alternance, flair dans le jeu déstructuré… et surtout un jeu au pied chirurgical. Avec plus de 3 000 points en carrière et un Tournoi 2025 terminé comme meilleur marqueur, il reste l’un des buteurs les plus fiables du rugby mondial. Peu peuvent se targuer d’afficher une telle constance en club et en sélection sur une année entière.''S'il en a l'intention, il coachera un jour'' : ce que l’on apprend du documentaire Canal Plus sur Thomas Ramos''S'il en a l'intention, il coachera un jour'' : ce que l’on apprend du documentaire Canal Plus sur Thomas RamosLe critère des titres n’est pas décisif pour une Dream Team… mais quand un joueur les empile, ça pèse. Ramos a été central dans la saison toulousaine : Top 14 remporté, meilleur réalisateur de la Champions Cup, et des performances de patron dans les moments chauds. À l’inverse, Will Jordan évoluait dans une équipe néo-zélandaise en difficulté : pertes de repères, résultats irréguliers, gros couacs en tournée. Individuellement brillant, oui, mais collectivement en retrait. Dans une comparaison serrée, ça compte. Même s'il n'a pas été de la tournée (perdue) en Nouvelle-Zélande.

Un exemple de résilience

Et pour la jeunesse, Ramos est un exemple, comme le jeune Esteban Capilla (22 ans) l’a résumé dans Midi Olympique : « Quand on voit le statut qu’il a, maintenant, et qu’on sait ce qu’il a traversé, c’est vraiment un exemple. Thomas a vraiment mangé la m* pendant trois ans. Il savait ce qu’il valait, il a toujours été bon en club. On lui a mis des épines dans le pied et il a su montrer une grosse force de caractère. C’est un exemple. » Des mots forts qui disent la vérité : Ramos a gagné sa place à la dure.La presse fait l’éloge du magicien Thomas Ramos, l’éclaircie dans le naufrage du XV de FranceLa presse fait l’éloge du magicien Thomas Ramos, l’éclaircie dans le naufrage du XV de FranceSi c'est 'sélection' dans l'équipe de l'année est honorifique, ne pas l’y voir, c’est envoyer le message que son influence n’est peut-être pas (encore) reconnue à sa juste valeur au niveau mondial. En France en revanche, on connait son importance : si Bielle-Biarrey a explosé et régalé, Ramos reste homme de base du système Galthié. Il est, pour beaucoup de spécialistes, le vrai patron des Bleus, le régulateur. Celui qui a la vision. Et qui peut faire basculer un match avec un jeu au pied inspiré ou une relance bien sentie.

Meilleur réalisateur de l'histoire du rugby tricolore, celui qui déteste perdre sera très certainement essentiel dans les succès futurs de l'équipe de France. Will Jordan est un joueur de grand talent, nommé dans toutes les équipes de l'année depuis 2021. Mais en 2025, si la Dream Team devait récompenser l’arrière le plus complet, l’affaire aurait mérité un débat plus équilibré. Ramos n’est pas passé loin… trop loin, pour beaucoup.

Manu
Manu
@Thibault Perrin Avant de publier vos articles, faites les moi lire, si vous le souhaitez Vous êtes abonné aux erreurs Quand vous écrivez "Ramos a été central dans la saison toulousaine : Top 14 remporté, demi-finale de Champions Cup", c'est FAUX Ramos n'a pas disputé la demie de la coupe intercontinentale. Il était blessé. S'il l'avait disputé, Toulouse serait sûrement allée en finale
Mickey duc
Mickey duc
Se sont pas gênés pour mettre des suds afs nourris aux hormones alors la cohérence de leur truc...
O'Livey
O'Livey
Je trouve l'exercice de la dream team de l'année bien plus intéressant que celui de désigner le joueur de l'année. Au moins, pour la dream team, il s'agit de déterminer qui est le meilleur à son poste, c'est quand même bien plus tenable comme comparaison que celle entre des joueurs qui n'ont rien à voir tant leur poste diffère. Ce qui me déçoit, c'est que je y'a pas une année ou je trouve pas qu'il y a un couac. J'ai vu un petit tableau qui faisait le décompte des nominés par nation depuis 2021. Y'a vraiment des trucs qui font tiquer. Les Sudafs se retrouvent avec 5 nominés en 2021, alors que c'était pas exactement une grande année pour eux. A l'inverse, en 2023, année où ils sont champions, 1 seul. Les français, en 2021/2022, alors qu'on a un sacré argument pour être considéré la meilleure équipe du monde sur ces deux années, on cumule 3 nominés. A l'inverse, en 2023, 5 nominés... 2024, 0, cette année, 1. C'est vraiment un exercice que j'aime beaucoup, mais j'ai quasi systématiquement été déçu par le résultat final quand il a été fait par World Rugby. Je trouve les équipes concoctées par quelques Youtubeurs passionés comme Squidge ou Two Cent Rugby beaucoup plus représentatives.
p.coutin
p.coutin
Ramos aurait pu y être mais c'est loin d'être un scandal que ce soit Jordan, si on se base sur les strictes qualités d'un arrière : couverture du fond de terrain, jeu sur les ballons hauts, capacité a s'intercaler et à être la ou il faut pour finir... Et ça n'enlève rien à Ramos. Par ailleurs je trouve que Roigard en 9 et Feinberg en 10, c'est bien plus tiré par les cheveux. Si je faisais la Dream team je prendrais Ramos en dix.... Ne serait ce que pour sa régularité au pied.
Pianto
Pianto
ces joueurs n'ont tellement rien à voir l'un avec l'autre que c'est totalement idiot de les comparer. Je trouve assez logique que Jordan soit plébiscité à l'arrière parce que c'est un arrière qui remplit toutes les cases qui correspondent à ce poste en y ajoutant un sens de l'attaque hors norme. Ramos est un ouvreur positionné à l'arrière. D'ailleurs ses qualités mises en avant sont celles d'un ouvreur (gestion de l'équipe, but) et il a encore des lacunes importantes sur le poste d'arrière (réceptions aériennes en particulier). Ensuite, il ne faut pas oublier que la moitié du temps dans un match de rugby, on est en train de défendre et là, la comparaison n'est même pas possible.
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