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Super Rugby Trans-Tasman. Comment expliquer la razzia Néo-zélandaise ?

Le Super Rugby Trans-Tasman a débuté il y a bientôt trois semaines. Et en 10 rencontres disputées, 10 ont été remportées par les clubs néo-zélandais pour aucune victoire australienne.

Louis Bareyt 27/05/2021 à 15h30
Les Crusaders ont balayé les Reds en Australie le week-end dernier.
Les Crusaders ont balayé les Reds en Australie le week-end dernier.

Depuis 2020 et l'apparition de ce fichu Covid-19, le Super Rugby fut bouleversé dans son ensemble. Exit les rassemblements entre pays de l'Hémisphère Sud, bonjour les compétitions nationales. Ce qui permit la naissance du Super Rugby Aotearoa en Nouvelle-Zélande ou du Super Rugby Australia sur le Pays-continent. Des éditions rééditées lors de cette année 2021 dans un premier temps. Car ensuite, le Super Rugby Trans-Tasman est arrivé regroupant donc les cinq franchises australiennes et 5 néo-zélandaises. Pour notre plus grand plaisir. Des affrontements à chaque fois entre équipes des deux pays. Et après deux journées effectuées et à quelques jours de la troisième, le constat est implacable. 10 matchs, 10 victoires néo-zélandaises. Alors comment expliquer un tel raz de marée ? 

Une différence de niveau évidente

Le premier argument, très léger on vous l'accorde est d'insinuer que les Blacks sont tous simplement les meilleurs, point final. On charrie un peu forcément et on exagère, mais comment ne pas admettre que la Nouvelle-Zélande reste le plus grand pourvoyeur de stars mondiales de notre sport, un vivier qui semble inépuisable malgré la petitesse de sa population. Le sport là-bas résonne comme une religion comme l'affirme certains et on le conçoit. En témoignent les Caleb Clarke, Will Jordan et consorts qui ont tous explosé aux yeux du microcosme de la balle ovale ces deux dernières saisons. Mais revenons-en à nos moutons et à ces confrontations entre franchises australiennes et néo-zélandaises. Quoi de mieux pour illustrer nos propos, que de revenir sur les affrontements entre les diverses formations ? La première journée avait déjà donné le ton. Si les Crusaders sûrement relâchés après leur titre acquis dans le Super Rugby Aotearoa une semaine avant ont eu toutes les peines du monde à se défaire des Brumbies (31-29), trois autres rencontres furent à sens unique. Les Highlanders ont passé 40 points aux Reds (40-19), les Blues 50 sur la pelouse des Rebels (3-50), alors que les Waratahs et les Hurricanes nous ont offert un spectacle de folie avec plus de 100 points inscrits (48-64). Face à la Force, les Chiefs ont de leur côté dû leur salut à un coup de pied manqué de quelques centimètres de Domingo Miotti (19-20).

Mais à n'en pas douter le dernier week-end fut encore plus significatif de l'hégémonie de la Nouvelle-Zélande. Les deux champions de chaque pays s'affrontaient. Les Reds de James O'Connor d'un côté qui accueillaient sur leur terrain les Crusaders de Sevu Reece de l'autre. Un évènement attendu par tous aux antipodes du globe terrestre, qui a tourné court. Les Crusaders qui tenaient à se racheter de leur performance moyenne face aux Brumbies ont atomisé les Reds (28-63) avec en prime un triplé d'un Richie Mo'unga en état de grâce. Preuve du gouffre entre les franchises des deux pays. ''Nous n’étions pas vraiment satisfaits de la façon dont nous avions fini le match contre les Brumbies la semaine dernière'' avait déclaré Codie Taylor après le match. Eh bien les ''Croisés'' ont remis l'église au centre du village. On pourra également noter la grosse victoire des Chiefs face aux Brumbies (40-19) ou celle des Blues face aux Waratahs (48-21). Vous l'aurez bien compris c'est une véritable razzia effectuée par les clubs néo-zélandais depuis le début de l'édition qui pose question. Les Australiens sont-ils vraiment au niveau ? Alors plutôt que de tirer sur l'ambulance, essayons plutôt de comprendre les raisons d'une telle différence.VIDEO. C'est terminé, Richie Mo'unga a mis fin au débat : il est le meilleur ouvreur néo-zélandaisVIDEO. C'est terminé, Richie Mo'unga a mis fin au débat : il est le meilleur ouvreur néo-zélandais

Les Australiens ont besoin de se mesurer aux franchises N-Z pour progresser

On peut se poser légitimement la question de savoir si les Australiens ne sont pas arrivés émoussés au sein de ce Super Rugby Trans-Tasman. Comme les Néo-zélandais me direz-vous ? Certes. Il n'empêche que les ''Aussies'' tirent la langue après avoir tout donné lors de la compétition nationale, la faute principalement à un réservoir moins important que leurs voisins néo-zélandais. Les Wallabies ont sorti des joueurs prometteurs ces derniers temps, on pense notamment à Jordan Petaia, Harry Wilson ou Hunter Paisami évoluant aux Reds ou encore Irae Simone (d'origine néo-zélandaise), mais cela reste trop peu pour venir concurrencer les franchises néo-zélandaises. Les problèmes de structuration au sein des équipes australiennes restent aussi un problème majeur. Les Waratahs, monuments en déclin sur lequel on s'était penché récemment, en est le parfait exemple. Surtout, l'Australie a du mal à garder ses meilleurs éléments quand la Nouvelle-Zélande parvient de son côté, à conserver ses joyaux au pays. Tenez, vous en avez suffisamment entendu parler ces derniers temps. Prenez pour référence le Golgoth de La Rochelle Will Skelton aux 18 sélections avec les Wallabies parti s'exiler en Angleterre puis en France, à l'instar des frères Arnold qui font le bonheur de Toulouse. Ou enfin Michael Hooper qui a cédé aux chants des sirènes du côté du Japon (ce dernier sera en revanche de retour la saison prochaine). 

SUPER RUGBY. Mais qu'arrive-t-il aux Waratahs, ce monument du rugby australien en perdition ?SUPER RUGBY. Mais qu'arrive-t-il aux Waratahs, ce monument du rugby australien en perdition ?

Surtout, pour progresser, l'Australie doit continuer à se confronter à ce qu'il se fait de mieux au monde et retrouver ce genre d'affrontements réguliers avec les Néo-zélandais. La presse locale est d'ailleurs unanime à ce sujet. Les championnats nationaux ont donné lieu à des affrontements magnifiques certes, mais ne conserve pas une émulation suffisante pour tenter d'accrocher et faire tomber les Blacks lors du prochain Rugby Championship. En ce qui concerne le Super Rugby, on espère que les Australiens sauront se mettre au niveau lors des 3 journées restantes. Les Reds accueillent notamment les Chiefs pour peut-être enfin faire tomber une équipe du pays au long nuage blanc. Pour l'instant au classement, les cinq équipes néo-zélandaises occupent les cinq premières places, les australiennes les cinq dernières. Pour rappel, les deux formations les mieux classées se retrouveront en finale. 

Michne
Michne
Je connais assez bien l’Australie et la région de Perth. Le rugby est le 4eme sport après le footy, le cricket et le XIii (et encore pas dans toutes les regions, rien a Perth par exemple) et je pense que le football (soccer) et le basket sont plus populaires, et sûrement plus pratiqués, que notre rugby a XV ! A Perth ils ont essayé la Western Force a grand coup d’expatriés ça ne marche pas ; il y manque tout le maillage des petits clubs ef des éducateurs qui fait la force de la Nouvelle-Zélande. Pourtant l’Australie sort des bons joueurs et a été deux fois championne du monde, les jeunes sont très sportifs (voir les succès aux JO pour un petit pays de 20 millions d’habitants) et le footy, sport de base, donne une adresse qui convient bien au rugby; dans les régions "rugby", Melbourne, Sydney, ils arrivent à créer une dynamique sportive et aussi financière pour créer de bonnes équipes mais beaucoup de joueurs trouvent qu'aller "travailler” en Europe c’est pas beaucoup plus compliqué que d’aller d’Adélaïde à Perth... PS : je crois avoir lu que Zach Holmes était de Perth, je voudrais bien savoir comment il est venu au rugby
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