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Stéphane Delpuech souffre d'une encéphalopathie : « On a été de la chair à canon pour le rugby professionnel »

L'ancien rugbyman professionnel Stéphane Delpuech souffre d'une encéphalopathie, mais ne regrette rien. Il se confie pour Centre Presse Aveyron.

Clément Suman 15/12/2015 à 14h45
Stéphane Delpuech se confie sur l'après-carrière. / Crédit Photo : <a href='http://sporting.club.albi.free.fr/archives/saisons-passees/saison200910/equipes/seniors/joueurs/contrats3.htm' target='_blank' rel='nofollow'>Sporting Club Albi</a>
Stéphane Delpuech se confie sur l'après-carrière. / Crédit Photo : <a href='http://sporting.club.albi.free.fr/archives/saisons-passees/saison200910/equipes/seniors/joueurs/contrats3.htm' target='_blank' rel='nofollow'>Sporting Club Albi</a>
"Je n’ai jamais eu un rugby d’évitement. D'ailleurs, je ne compte plus les matches que j’ai fini sans connaître le score ou encore sans savoir où je campais !" D'emblée, Stéphane Delpuech pose le décor. Si l'ancien pilier n'a jamais porté le maillot du XV de France, lui a connu le début du professionnalisme sous le maillot de Colomiers, club dont il défendra les couleurs en finale de la coupe d'Europe. Aujourd'hui à la retraite après des passages à Clermont, Bayonne, Albi ou Pau, Delpuech se confie via Centre Presse Aveyron sur ce rugby qui lui a "marqué la vie". Un témoignage sous forme d'alerte, après quinze années au plus haut niveau.

Il y a quatre ans, une carrière de soudeur est censée remplacer celle de rugbyman. Seulement, le corps qui a déjà lâché tant de fois - "il y a eu tellement de blessures que je ne m’en souviens plus [combien]!" - craque à nouveau, comme la tête. Il confie : " je n’arrivais plus à me concentrer, j’étais très stressé, très fatigué, une de mes jambes se dérobait fréquemment... Bref, je souffrais de partout!" En cause ? Une encéphalopathie post-traumatique, décelée après examen. A l'instar de Marc Dal Maso, le système nerveux de Delpuech est touché, la faute aux chocs endurés durant sa carrière.Stéphane Delpuech souffre d'une encéphalopathie : « On a été de la chair à canon pour le rugby professionnel »Marc Dal Maso révèle être atteint de la maladie de ParkinsonDelpuech dit ne rien regretter mais concède avoir été "de la chair à canon pour le rugby professionnel. [...] J’ai vécu le revers de la médaille mais le rugby m’a tellement apporté. J’y ai découvert des personnes extraordinaires, j’ai voyagé dans plusieurs pays, j’ai vécu des moments inoubliables. Et j’en suis fier. Si c’était à refaire, je le referai."

Quid de la nouvelle génération et de ses joueurs qui subissent de plus en plus de commotions ? Le problème existe, et il faudra malheureusement attendre quelques années avant de constater les dégâts du rugby moderne.
Pizzapanucci
Pizzapanucci
Un truc simple pour baisser le probabilité de KO/joueur/saison serait déjà d'autoriser plus de joueurs dans l'effectif du club, d'avoir plus de personnes sur le banc pendant les matchs et d'avoir deux types de remplacements : stratégique et médical. Les remplacements médicaux ne comptent pas (en gros sortie sur KO ou blessure). Ca fera plus de cireurs de bancs, mais au moins les joueurs pourront se faire remplacer direct. Et les temps de convalescence pourront être comblés sans précipiter les joueurs. La malchance des uns peut toujours faire le bonheur des autres, c'est dommage pour les blessés mais c'est bien pour l'équipe. Je parle pour Fritz par exemple, on félicite sa combativité, mais on l'a quand même renvoyé au charbon, alors que s'il y avait eu une possibilité de ne pas compter un changement pour KO/blessure, il aurait été ménagé. D'un autre côté, je suis pas sûr que même lucide, il réponde poliment aux questions du protocole et je me demande comment il a pu rerentrer du coup.
benny
benny
Ca me fait poser des questions: Y-a-t-il des études sur les anciens joueurs ? Depuis les années 80, on doit bien avoir des chiffres sur l'état de santé et du cervelet des anciens joueurs non ? Ont-ils des taux de parkinsons ou de trucs dans ce genre plus élevés ? comparaison avec la boxe, foot us ? lien avec du dopage ? parce que la on s'avance sur deux cas en balançant nos pensées sans trop savoir ...
caro20b
caro20b
Le rugby est un sport de contact, de combat. Il est évident que dès qu'un ancien ou même un joueur est touché par une maladie neurologique on se demande si quelque part ce n'est pas lié au rugby. Le cerveau n'est pas fait pour subir autant de choc de toute façon, nous sommes tous d'accord (enfin je suppose). Comme la très bien dit XVOurs le livret médical a été instauré pour tenté de préservé le joueur. Même si nous savons pertinemment que ce n'est pas assez, le fait est que de toute façon la médecine neurologique même s'il elle a fait énormément de progrès est loin d'avoir exploré la totalité du cerveau et de sa mécanique. Néanmoins nous "jouons" en toute connaissance de cause, nous savons que personne n'est à l'abri d'un trauma crânien, voir plusieurs. Je pense que le passeport médical du joueur évoluera comme le reste. Je ne suis pas certaine que tout le monde s'en fout, c'est un sport de passionné, un sport qui prend aux tripes. De toute façon il est impossible de se préservé de tout. Le risque zéro n’existe pas et ce n'est pas que valable pour le rugby. J'ignore si ce genre de maladies seront plus nombreuses à l'avenir, je pense que nous en parlons plus aujourd'hui, tout simplement parce que les maladies dites "neurologiques" ont été découvertes plus récemment. (Récemment à l'échelle de la médecine bien sûr) Alors ne fermons pas les yeux sur ce genre de drame certes, mais ne sombrons pas non plus dans la sinistrose.
ced
ced
le vrai problème c'est que contrairement au choc, ces sujets là on fait tout pour les éviter. c'est très bien qu'on en parle, quand j'aborde un sujet (comme celui-ci ou l'avenir de la planète) je ne pense jamais à moi mais aux générations qui arrivent derrière. si on sait on doit dire.
XVOurs
XVOurs
L'instauration depuis quelques années déjà par la LNR du Livret médical instauré et le Règlement médical de la FFR démontre encore aujourd'hui le souci qu'ont les instances du rugby de l'information, de la prévention, du diagnostic et du suivi médical des joueurs. Si rien ne doit être négligé pour préserver la santé des joueurs, il paraît illusoire dans un sport comme le rugby de réduire totalement la part de risque de blessure sur les impacts à l'exception sans doute de phases de jeu comme les poussées en mêlée fermée, les sauts en touche ou encore les plaquages à l'épaule ou cathédrale. Je l'avoue, en regardant les matchs de rugby de haut niveau, je suis impressionné par la violence des chocs notamment sur les déblayages dans les zones de ruck, ça envoie vraiment. Mais que peut-on imaginer de plus pour protéger les joueurs ? Je ne vois pas trop.
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