Le salary cap est censé être le grand régulateur du Top 14. Fixé à 10,7 millions d’euros jusqu’en 2027, il doit empêcher les excès et maintenir une forme d’équité sportive.
Mais les chiffres dévoilés par la LNR aux clubs montrent que la réalité est tout autre. Le mécanisme des crédits liés aux internationaux creuse des écarts énormes, et c’est Toulouse qui en profite le plus.
Un Top14 inégale ?
— Oval News (@oval_news) September 11, 2025
De 10,7 millions d'euros, le Salary Cap a pour but de limiter les écarts entre les clubs du Top14. Mais ils peuvent augmenter leurs plafonds, avec une augmentation de 180 000 € par tricolore de la liste Premium des Bleus.
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Trois principaux pourvoyeurs d'internationaux
Avec 15 joueurs figurant sur la fameuse liste « premium » établie par la FFR et la LNR, et un joueur de l’équipe de France à 7, le Stade Toulousain dispose d’une enveloppe de 13,5 millions d’euros. Soit presque trois millions de plus que Castres, dernier de ce classement, figé à la barre théorique des 10,7 millions. Derrière Toulouse, on retrouve La Rochelle (12,1 M€) et Bordeaux-Bègles (11,9 M€). Des chiffres qui traduisent la présence massive de Bleus dans ces effectifs et qui offrent, en toute légalité, un avantage compétitif majeur.
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Ce différentiel n’a rien d’anecdotique. Plus d’argent disponible, c’est plus de profondeur d’effectif, plus de solutions pour recruter et compenser les absences liées aux doublons. Les clubs formateurs et fournisseurs d’internationaux récoltent la contrepartie de leur travail, mais les autres grincent des dents. « Le Salary Cap est censé nous mettre tous sur la même ligne, or il y a presque trois millions d’écart entre le premier et le dernier », peste un président de Top 14 via Sud Ouest.
Une remise en question du système ?
Per @RugbyramaFR 📰 this is the allowable spend of each #Top14 club under the salary cap regulations - driven mainly by credits for France internationals 🇫🇷
— Parlez-Vous French Rugby (@RugbyVous) September 11, 2025
As you can see, not a level playing field ❌ https://t.co/Ko9zlyYrki pic.twitter.com/x14Uu6PS56
Cette grogne n’est pas nouvelle. Elle s’était déjà exprimée la saison passée, notamment après l’affaire Jaminet, qui avait valu à Toulouse une amende record de 1,3 million d’euros. Depuis, la LNR a renforcé son arsenal de sanctions et choisi la transparence en communiquant ces chiffres aux clubs. Résultat : un débat relancé de plus belle.
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Yann Roubert, le nouveau président de la Ligue, l’a confirmé selon Sud Ouest : le sujet sera remis sur la table cet automne. Plusieurs pistes sont envisagées, comme réduire le crédit de 180 000 euros par joueur, plafonner le nombre d’internationaux pris en compte ou instaurer un système dégressif. Mais les éventuelles réformes ne pourraient entrer en vigueur qu’à partir de la saison 2027-2028, le temps pour les clubs de s’adapter.
En attendant, le Top 14 continuera de vivre avec ces écarts structurels. Toulouse, La Rochelle et l’UBB bénéficient d’une marge qui leur permet de consolider leur domination. Derrière, des clubs comme Pau, Bayonne ou Castres devront redoubler d’ingéniosité pour rester compétitifs. Le salary cap a sauvé le championnat d’une inflation débridée, mais n’a-t-il pas fini par creuser le fossé qu’il était censé combler ?