Dans le sillage tumultueux du XV de France lors du Tournoi des 6 Nations 2024, une question brûle les lèvres des fans du ballon ovale : faut-il insuffler un vent de jeunesse au sein de la sélection tricolore ? Les récents propos d'anciens grands noms du rugby français apportent de l'eau au moulin de ce débat.
Pascal Papé, qui a été une figure emblématique des Bleus, n'avait pas mâché ses mots dans les colonnes de L'Équipe suite à la défaite contre l'Irlande à Marseille. "Il faut lancer des jeunes. Je ne m’emmerderai pas !", déclarait-il en citant l'exemple du jeune Posolo Tuilagi, 19 ans à peine, dont les entrées en jeu soulève la question de la capacité des novices à endosser le maillot bleu dès le coup d'envoi.
RUGBY. XV de France. Le Dilemme Posolo Tuilagi Avant l'Italie : Titulaire ou Super-Sub ? Harinordoquy trancheOlivier Magne, ancien flanker au flair incontesté, abonde dans le sens d'un renouvellement nécessaire. S'exprimant sur Actu.fr après la victoire contre l'Écosse, il insiste sur l'importance de "se rafraîchir les idées" pour redonner de la spontanéité à l'équipe de France, signe que chaque victoire, même éclatante, ne saurait masquer les défis à relever.
Cela peut se faire par des changements sporadiques pour permettre à cette équipe de retrouver un peu de spontanéité.
Du côté de l'ancien sélectionneur Pierre Berbizier, il souligne pour RMC le potentiel énorme de la nouvelle génération, illustré par l'initiative de Nolann Le Garrec et l'essai de Louis Bielle-Biarrey contre l'Écosse. Cet épisode, selon lui, démontre que les jeunes sont non seulement prêts à frapper à la porte, mais aussi à s'imposer comme des piliers pour les grands rendez-vous futurs, à l'image de la prochaine Coupe du monde.
''On peut compter depuis 2019 avec trois générations de champions du monde de moins de 20 ans. Aucun pays n'a ce potentiel pour se régénérer en permanence, pour s'alimenter pratiquement à tous les postes", lance Berbizier. Ajoutant que selon lui, "toutes les nations nous envient aujourd’hui ce potentiel humain."
Cette convergence d'opinions chez les anciens internationaux soulève une réflexion profonde sur l'équilibre à trouver entre expérience et innovation. On se souvient qu'à son arrivée, Fabien Galthié avait presque fait table rase du passé en donnant les clés du camion bleu aux jeunes. Le staff technique se trouve à la croisée des chemins, avec la difficile mission d'intégrer la jeunesse sans déroger à l'exigence du haut niveau.
Il ne peut pas une fois de plus tout changer et perdre quatre années de progression. Il est important pour l'équipe du groupe de faire le parfait mélange entre la fougue des jeunes pousses et l'expérience de joueurs qui sont le coeur du projet. Il ne faut pas non plus bruler les étapes en "cramant" des jeunes trop tôt. Ils auront bien d'autres occasions de briller, notamment cet été en Argentine, avant de pourquoi pas devenir des cadres du XV de France.
Néanmoins, il est aussi important pour les "anciens" de savoir que la jeunesse est là et qu'elle pousse derrière. Une saine concurrence qui ne peut être que bénéfique pour tout le monde. Nul doute que les prochains choix du sélectionneur seront scrutés avec attention, car ils pourraient bien dessiner les contours d'une équipe française qui vise plus que jamais un premier titre mondial à la Coupe du monde 2027 en Australie.
Pourquoi ?
Je ne pense pas que les joueurs ne savent subitement plus jouer individuellement. En revanche ils semblent se chercher collectivement, ne plus avoir d'automatismes, etc ... C'est flagrant dans toutes les situations de conquête (rucks, touches, mêlées, utilisation des ballons hauts, relances...)
Injecter des "jeunes" nécessite que les "vieux" appliquent parfaitement un plan de jeu pour que les jeunes puissent s'y intégrer. Pour l'instant ils n'en donnent pas l'impression.
D'où la question Quand ? Pas trop tôt, pas trop tard. Trop tôt serait que les anciens n'aient pas retrouvé la cohésion et utilisé ce plan de jeu, stratégie, tactique ... Trop tard serait de s'entêter à attendre que l'équipe redevienne "bonne". Trouver le juste milieu est le plus difficile à mes yeux. Comment ? Progressivement sur des besoins identifiés à certains postes. On a beaucoup parlé de la charnière, du centre, de la touche, des avants. Je ne veux pas remettre sur le tapis "qui" ou "pourquoi". Pour les "jeunes" il est nécessaire d'y aller par touches et de faire des essais. Le problème est que nous sommes dans une compétition majeure et que le succès est aussi un gage de progression du groupe. On en revient à la question cruciale du QUAND ? Si nous avions eu un match abouti contre l'Ecosse cela pourrait commencer contre l'Italie. Mais dans ces circonstance c'est un peu risqué. Alors ? Heureusement qu'aucun de nous n'est sélectionneur, surtout pas moi !!!!!