Narbonne est en danger. C'est ce qu'affirme son président Gilles Belzon. Alors que le club doit reprendre ses entrainements dans deux semaines, 21 départs à l'intersaison ont été actés contre aucune recrue. Pire. Financièrement, le club ne connait actuellement aucun repreneur potentiel ni nouveau partenaire. Depuis 2019, le club était dirigé par cinq personnes à savoir Jean Ormière, Marc Delpoux, Gilles Belzon donc, Philippe Campos et Xavier Marco. Cependant, ces cinq personnes ont décidé en avril dernier de démissionner du club à l'issue de la saison. Ce dernier est de ce fait toujours à la recherche d'un repreneur.
Une situation qui pourrait entrainer la liquidation judiciaire de la structure. Le Racing Club Narbonnais, c'est deux titres de champions de France en 1936 et 1979, ainsi que l'époque emblématique de Walther Spanghero qui a marqué le club de son empreinte. C'est donc un bastion du rugby tricolore qui est en difficulté ce jour. "Tout le monde pense qu'on joue à un poker menteur, qu'on politise les débats… Mais pas du tout. Je veux simplement qu'on me dise, aujourd'hui, comment on fait ?", s'alarme Gilles Belzon dans L'Indépendant. Le club Audois pourrait même "disparaitre" selon lui.
Au début, on se dit, bon, on va expliquer les choses tranquillement, dire qu'on arrête à la fin de la saison et qu'on cherche des repreneurs. Personne ne se manifeste. Ensuite, on monte crescendo dans notre communication. Personne encore. Donc maintenant, oui, je suis alarmiste.
Il n'y a personne pour reprendre le club. Personne. Nous n'avons pas été appelés, ni mêmes consultés. En ville tout le monde dit qu'il y a telle personne, et une autre, mais c'est faux. On les a contactés, c'est faux (...). Et s'il n'y a personne, dans trois mois, c'est la liquidation judiciaire qui nous attend.
Si nous n'avons pas de vrai repreneur, je démissionne de mes fonctions ce jeudi. Je suis en situation d'échec et je me dis que mon temps est terminé. Nous avons un conseil d'administration ce vendredi mais je ne m'attends pas à ce qu'il soit révolutionnaire, les personnes les plus importantes ne seront pas présentes. Je ne suis en colère contre personne, je suis juste triste pour ce club que j'aime tant.
L'équipe entrainée par Julien Seron et Brice Mach, pour l'instant, revoit ses ambitions sportives à la baisse, en attendant d'être fixée financièrement. Objectif maintien en Nationale, au lieu de penser à une éventuelle remontée en deuxième division. Car les jeunes de l'équipe et les Espoirs seront mis à contribution tout au long de la saison pour palier aux nombreux départs.
De nos jours seuls les clubs qui ont des supports financiers importants peuvent écrire la nouvelle histoire de notre sport.
Les prochains sur la liste ? Biarritz ouvre la marche et Perpignan risque de suivre. En cause un manque de soutiens locaux, de sponsors, de municipalités, de diffuseurs, de media, etc ... Car à part le Top 14 et la Pro-D2 (et encore) les autres divisions sont dans une galère grave.
Je suis pour le "rugby de clocher" qui maintient tant bien que mal un esprit (et pas seulement dans le Sud-Ouest) indispensable à ce sport.
En écrivant cela j'ai bien conscience d'être dans un contexte dépassé dû à mon grand âge. Pourtant ce sont ces clubs locaux qui m'ont donné l'amour de ce sport. Une anecdote ?
Il y a 8 ans, au cours de mon tour du monde en voilier pendant 6 ans, avec mon épouse, lors d'une longue escale en Argentine, j'ai rencontré le gérant d'une auberge dont l'état de l'oreille droite évoquait irrésistiblement une implication "scrumique". J'ai discuté avec lui. Il était pilier gauche dans son équipe locale de Puerto Madryn. Nous y avons passé quelques jours et été invités à un match, puis à la troisième mi-temps. Un saut dans le temps ! J'y ai retrouvé tout ce que j'avais vécu dans mon petit club. C'était dans une région éloignée de tout centre urbain important, mais les deux clubs impliqués dans la rencontre ne faisaient qu'un dans l'esprit et nous avons été intégrés à cette fête en tant que français amoureux du rugby. Devinez... Ils m'ont parlé du Stade Toulousain mais aussi de Narbonne et de Béziers.
Un grand souvenir. J'espère que nos structures fédératives n'oublieront pas ce qu'a été le rugby et permettront qu'il continue à transmettre notre amour.