Au fil des années, Antoine Dupont a fini par cristalliser les espoirs des amateurs de rugby français. À l'automne 2023, ils espèrent tous le voir soulever le trophée William Webb-Ellis en compagnie de Romain Ntamack, Gregory Alldritt, Gaël Fickou, Paul Willemse et les autres cadres installés par Fabien Galthié. Oui, mais voilà, le temps passe et aucun joueur n'est éternel sur le pré. Et même si le collectif prime et primera toujours, ce dernier se construit malgré tout autour d'une colonne vertébrale bien utile dont Antoine Dupont fait évidemment partie. En 2018 face à l'Irlande, une rupture des ligaments antérieurs du genou droit avait mis un terme à sa saison. À ce moment-là, il avait seulement 21 ans et connaissait ses premières sélections en Bleu. Cette blessure ne l'a pas empêché de retrouver le haut-niveau pour autant. À l'image de Matthieu Jalibert, qui se blessait lors de ce même match du Tournoi des VI Nations, cela marquait leur caractère hors norme.
TOP 14. Mais au fait, qu'a donné le match d'Antoine Dupont en 10 face à Clermont ?Blessé si jeune pour revenir plus fort, un destin qui semble inéluctable. Néanmoins, tout le monde souhaite que les articulations ou autres parties du corps de nos Bleus (et de n'importe qui d'ailleurs) restent indemnes le plus longtemps possible. Pour que cela soit le cas, il faut préserver les organismes au mieux. L'addition du Top 14, de la Champions Cup et du XV de France n'aide clairement pas. Le grand nombre de matchs joués chaque saison par les internationaux est un débat récurrent. Force est de constater que les réponses concrètes paraissent lentes à venir. Cet aspect, un membre très influent de l'encadrement du XV de France et futur adjoint de l'UBB, Thibault Giroud, l'exprime sans langue de bois.
RUGBY. 15 de France. Qui va remplacer Thibault Giroud au poste de directeur de la performance ?Dans un entretien accordé à Midi Olympique, le directeur de la performance du XV de France prévient le joueur et les équipes qui profitent de ses talents. En clair, il fait état d'une réalité : l'ancien Castrais n'est pas éternel et l'âge le guette comme il a guetté les meilleurs avant lui. Il précise sa pensée ainsi :
Sa suspension pour le match contre le Japon a été un mal pour un bien, car l’équipe de France a dû faire sans lui. C’est bien d’avoir plusieurs scénarii afin de tous les tester. Après, je vais être très honnête avec vous : si la Coupe du monde était dans deux ans, je vous dirais que je serai très inquiet pour Antoine. Arriver à maintenir ce niveau d’intensité… (il grimace) C’est bien que le Mondial soit dans huit mois. Mentalement et physiquement, jouer 2500 minutes par an à son niveau, tu ne peux pas le reproduire pendant dix ans."