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Rugby. Quel est le plus grand génie de l'histoire moderne de notre jeu ?

Les génies du rugby, ce sont ces joueurs capables de geste aussi somptueux que fous, ces joueurs qui peuvent faire basculer le match sur une inspiration. Quel a été le plus grand génie de l'histoire du rugby ?

Louis Bareyt 21/02/2022 à 17h15
Hernandez, Spencer, Cooper, qui est le plus grand génie de notre sport ?
Hernandez, Spencer, Cooper, qui est le plus grand génie de notre sport ?

Ils sont de la trempe des grands, de ce qui font se lever les foules, ceux qui nous font prendre de passion pour ce jeu. Ils peuvent parfois irriter, quand certains vont leur préférer des joueurs plus sobres, plus besogneux et moins excentriques. Ceux-là ? Ce sont les génies de notre sport, parfois incompris, des magiciens qui ont bercé le rugby des années 2000 ou qui le bercent encore aujourd'hui, techniquement au-dessus, capables de gestes somptueux dans un rugby encore parfois conservateur. Le génie ? Il est imprévisible, souvent décrit comme un anti-conformiste, a du mal à rentrer dans un cadre si l'on en revient au sujet purement rugbystique et l'équipe doit souvent s'adapter à ses sautes humeurs, ses coups de folies. Mais comme on le sait si bien, il n'y a point de génie sans un grain de folie. Nous avons donc décidé de rendre hommage à ces joueurs géniaux, ces artistes. De là à se demander, quel a été le plus grand génie de l'histoire du rugby moderne ? Nous avons choisi 5 noms qui se disputeront ce ''titre'' honorifique.

Carlos Spencer (Nouvelle-Zélande)

On vous parle d'un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître. Et pourtant, Carlos Spencer a illuminé les pelouses aux quatre coins du globe à chacune de ses sorties, que ce soit avec le maillot All Blacks (35 sélections) ou celui des Auckland Blues pour qui il a porté les couleurs la majorité de sa carrière. Dans un rugby tout juste professionnel, il détonne de par ses inspirations parfois totalement folles. Spencer, c'est le mec capable de faire un coup de ''genou'' par-dessus une défense, de relancer depuis son en-but d'une immense sautée ou d'envoyer des chisteras de 20 mètres à tire larigot, tout ça avec une aisance déconcertante, frôlant l'insolence. Sa première sélection avec la Nouvelle-Zélande en 1997 est à conjuguer au plus-que-parfait. 33 points face à l'Argentine, plus de 100 points en à peine cinq sélections le tout a à peine 22 balais, seul Simon Culhane et Andrew Mehrtens peuvent se vanter alors d'une pareille prouesse. Pourtant, promis à un bel avenir, Spencer joueur fantasque au génie imprévisible, va reculer dans la hiérarchie des 10 en Aotearoa, où Andrew Mehrtens, jugé meilleur gestionnaire et plus sûr, va la majeure partie du temps lui être préféré

À 45 ans, Carlos Spencer nous prouve que son talent n'est pas mort [VIDÉO]À 45 ans, Carlos Spencer nous prouve que son talent n'est pas mort [VIDÉO]

À vrai dire, celui qui se faisait appeler ''King Carlos'' n'a jamais vraiment fait l'unanimité. Et n'est-ce pas là finalement, tout le charme de ces joueurs magiciens sur un terrain, qui cassent complètement les codes ? Car à l'instar d'un Russell aujourd'hui, Spencer était capable du meilleur, touchant parfois le sublime avant d'être capable du pire, au point de mettre sa propre équipe en difficulté. Joueur sanguin, il mènera les Blacks lors de la Coupe du Monde 2003. Après une entrée en matière ratée face aux perches contre l'Italie, sa passe entre les jambes en quart de finale contre l'Afrique du Sud pour Rockocoko reste encore un modèle du genre. ''Spencer a la capacité de changer à lui seul le cours d'un match'', déclarait Eddie Jones avant la victoire de l'Australie face à ces mêmes All Blacks en 2003. Parti en Angleterre pour finir sa carrière, son coup de pied retourné par-dessus la défense avec Northampton est dans toutes les mémoires.

Juan Martin Hernandez (Argentine)

El Mago, le magicien. Son surnom parle pour lui. Sûrement le meilleur compromis entre le génie et la propreté sur un terrain. À l'inverse de tous les joueurs que nous allons citer, Juan Martin Hernandez a toujours su convaincre. Chacun de ses gestes était à chaque fois réussi, ajouté à une classe incroyable, une élégance rare, mais aussi une assurance tout risque dans son jeu. Ce qui en a légitimement fait, l'un des meilleurs joueurs de l'histoire du rugby. Un magicien donc, très complet, capable d'innombrables prouesses tant à la main qu'au pied. C'est lui par exemple, qui a mis au goût du jour, le banana kick ou la passe vissée à une main. En 2015, lors de la Coupe du Monde, replacé au centre, il a ébloui la compétition, réalisant des gestes techniques incroyables. Les combinaisons à l'aveugle, des passes entre les jambes, tout y passait. Bref un vrai chef-d'œuvre à lui seul. Et que dire de cette passe dans le dos pour sa première à Mayol en 2015, lors de son court passage à Toulon ?

Son année 2007 tant sous les couleurs de l'Argentine que du Stade Français, restera aussi gravée dans les mémoires. Il était très certainement à cette époque le meilleur arrière au monde, et il ne faut pas non plus oublier qu'en plus de ses qualités offensives, il n'en était pas moins un excellent défenseur. Capable de jouer à l'ouverture, au centre ou en 15 voire même à l'aile en début de carrière, Sylvain Marconnet déclarait pour Rugbyrama en 2020 : ''C'est le garçon le plus doué avec qui j'ai eu la chance de jouer''. Malheureusement pour ''El Mago'', de nombreuses blessures l'ont à plusieurs reprises freiné. Quand même le meilleur de tous ?

Quade Cooper (Australie)

Son dernier fait d'arme ? Une passe de 30 mètres à faire pâlir le célèbre quaterback Tom Brady. Révélé au début des années 2010, Quade Cooper reste un ovni de ce jeu. Son ''step'' sur Cory Jane en 2010 est à classer dans les livres d'histoire. Tout comme sa chistera, avec Toulon, lors d'un un-contre-un avec Dan Carter. Ce genre d'exploits, on pourrait vous en citer à la pelle (notamment cette passe au pied dans l'en-but). Sûrement le joueur le plus à l'aise techniquement de ces dernières années, il s'est à ses débuts, affirmé comme LE numéro 10 de l'équipe nationale australienne. Avec James O'Connor et Kurtley Beale, il devait être le symbole de cette jeune génération dorée des Wallabies. Malheureusement, comme la plupart de ces joueurs, il pouvait passer totalement à côté d'un match au point d'handicaper totalement sa formation. On pense en particulier à cette demie de Coupe du Monde face à la Nouvelle-Zélande en 2011.

VIDÉO. Le magicien Quade Cooper régale (encore) avec une chistera et un essaiVIDÉO. Le magicien Quade Cooper régale (encore) avec une chistera et un essai

Avec les Reds, sa panoplie technique était juste folle. S'il s'est assagi aujourd'hui, et que son retour en sélection quatre ans après avec l'Australie, fut brillant avec notamment cette pénalité de la gagne contre les Springboks, ses performances en club sont dignes des ''Harlem Globetrotters''. Au Japon avec les Kintetsu Liners, en plus de cette passe de football américain, il régale encore de ses chisteras ou passes improbables. Toujours un régal de voir Quade Cooper sur les prés. 

Finn Russell (Écosse)

Sûrement l'un si ce n'est le joueur le plus ''fantasque'' que le rugby ait connu. Pour Russell c'est bien simple, le rugby est un jeu et hors de question de changer sa façon de jouer pour plaire à qui que ce soit. Il peut parfois agacer, son sourire en coin après chaque bourde faisant parfois grincer des dents les supporters du Racing. Mais Russell, s'il peut parfois plomber son équipe, est aussi un joueur comme on n'en voit que trop peu au sein de la planète ovale. Son aisance balle en main reste stupéfiante sans omettre une once de folie qui fait de lui un joueur atypique et attachant. On pense à cette chistera à l'aveugle à la 80ème l'an passé contre le Pays de Galles entre deux défenseurs ou cette passe sautée téléguidée, pour Huw Jones face à l'Angleterre à Murrayfield en 2018 dans ses propres 22 mètres qui amènera un essai 80 mètres plus loin. On a beau se la refaire 100 fois en boucle, on se demande encore comment Russell a pu dégainer un tel missile et le déposer dans la zone parfaite du terrain. À n'en pas douter l'une des passes les plus spectaculaires de l'histoire.  

Ce ''petit-pont'' en Champions Cup face au Munster en 2019 reste également somptueux. Mais sa performance la plus marquante sera peut-être celle à Twickenham lors du Tournoi des 6 Nations de cette même année 2019. Menés 31-7 par le XV de la Rose, les Écossais étaient revenus pour arracher un nul spectaculaire (38-38). Russell avait alors pris les choses en main à la mi-temps, et amorcé la rébellion écossaise. Une passe sautée sur le pas somptueuse pour Maitland, une interception et une passe à l'aveugle pour Jonhson. Bref du grand art. Et les Bleus sont prévenus pour ce samedi. 

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Danny Cipriani (Angleterre)

''Cip's'' avait tout de l'enfant prodige à ses débuts avec le XV de la Rose en 2008. À tout juste 20 ans, il devait être le digne successeur de Jonny Wilkinson. Aux antipodes de son ainé et du jeu chéri par le XV de la Rose, Cipriani détient un rugby basé sur l'offensive bien loin du flegme anglais et son pragmatisme légendaire. Sûrement pas préparé mentalement à l'époque pour le haut-niveau, des frasques extra-sportives vont venir ternir une carrière pourtant prometteuse. Après s'être exilé une saison en Australie, Danny Cipriani retourne au pays et se fait enfin remarquer pour son talent sur leur terrain. Après des passages à Sale ou aux Wasps réussis, sa saison 2018-2019 à Gloucester est une merveille. 

VIDEO : la magie de Danny Cipriani continue avec une sublime passe aveugle pour l'essai !VIDEO : la magie de Danny Cipriani continue avec une sublime passe aveugle pour l'essai !

Pour sa première avec les Cherry and White, il adresse une passe de 20 mètres à l'aveugle pour Sharples. Idem contre Bath match où il délivrera une merveille de passe à l'aveugle en tournant sur lui-même et un caviar pour Banahan. Pour sa dernière sélection avec l'Angleterre en Afrique du Sud lors de la tournée 2018, il dépose une passe au pied millimétrée pour Jonny May. Des inspirations géniales qui en ont fait le meilleur joueur de Premiership en 2019. Il sera néanmoins boudé par Eddie Jones pour le mondial nippon de cette même année, le sélectionneur anglais préférant un Ford plus conservateur. Le système plus fort que l'homme donc. Une anomalie cependant de voir un joueur aussi talentueux, un véritable artiste, ne compter que 16 sélections avec le XV de la Rose. 

Nous aurions également pu citer : Sergio Parisse (Italie), Sonny Bill Williams (Nouvelle-Zélande), Sireli Bobo (Fidji), Rupeni Caucaunibuca (Fidji), Gavin Henson (Pays de Galles). 

gilbertgilles
gilbertgilles
Le plus grand génie de ce jeu n'est pas dans la liste! Team Viscères va pas être content, et je le comprends! 😉
Team Viscères
Team Viscères
Pas de Jauzion dans la liste... je viens de résilier mon abonnement à l'instant.
olive 9
olive 9
Jo Maso pour moi
dan0x
dan0x
Beauxis, sans hésitation !
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