C'est donc d'une curiosité accrue de l'un de nos rédacteurs et de sa fouille dans les archives que nous ait venue l'idée de titiller les plus nostalgiques d'entre vous. Au détour du 6 Nations qui bat son plein, entre 2 matchs de Top 14 qui reprend ses droits ce week-end, on a donc décidé de faire un point sur ce qu'étaient devenus ceux que La Dépêche classait comme "grands espoirs de l'année 98." Car celle-ci est un grand cru, comme vous pouvez le voir dans le lien ci-contre. Parmi eux, n'importe quel amateur de ce jeu est capable de reconnaître les noms de Cédric Heymans, David Skrela, Damien Traille ou William Servat, pour ne citer que les plus connus. Car à l'époque, ces garçons aux carrières longues comme le bras n'avaient pas encore le poil noir et n'étaient encore que ce que sont les Carbonel, Jalibert, Ntamack ou Vincent aujourd'hui : la relève. A l'exception près que plus de 22 ans plus tard, ces derniers sont déjà tous internationaux et cadres de leur club depuis quelques saisons.
Des oubliés
Alors par où commencer, et par qui, tant la liste des meilleurs talents de la génération 1977-1979 était bien charpentée ? Déjà, il est facile de s'apercevoir que les cracks annoncés de l'époque n'ont pas tous eu la carrière de Traille (86 sélections et 235 matchs en 1ère division), Elissalde (35 capes et 1456 points dans l'élite) ou Heymans (59 sélections, 4 fois champion d'Europe et 65 essais en championnat). Des garçons qui avaient pourtant eu les honneurs d'un portrait par La Dépêche à l'époque n'ont laissé qu'une trace passagère dans le rugby français, plus dans les têtes que des gars de leur village ou de leurs coéquipiers de l'époque, avec tout le respect qu'on leur doit. Citons par exemple les cas de Yohann Misse ou Patrick Bosque, auteurs de carrières en club plus qu'honorables en professionnel et pourtant totalement oubliés aujourd'hui. Le premier est aujourd'hui co-entraîneur du FC Auch, son club de toujours, quand l'ancien troisième ligne passé par Castres et Albi est remonté dans son Pays de la Loire natal pour tenir actuellement un coffee-shop à la Baule avec son épouse.
Ces héros du Top 14
D'autres, moins heureux, n'ont pas eu la même réussite dans leur quête de professionnalisme, leurs matchs dans l'élite se comptant sur les doigts de la main. À l'image de l'ancien toulonnais Cédric Mallet ou du Narbonnais Arnaud Dumas, pourtant annoncé comme pétri de talent à l'époque mais au genou récalcitrant, et dont on a plus jamais eu de nouvelles depuis. Et puis, tapis dans l'ombre qui les a tous plus ou moins caractérisés, l'on retrouve tous ces héros du Top 16 puis Top 14, pour la plupart rattachés à un seul et même club, à la carrière remarquable et pourtant jamais remarqué au niveau international, ou presque. Tout de suite, vous penserez à l'inoxydable Jean Bouilhou, leader de touche, capitaine de Toulouse et 272 matchs de championnat, mais seules 2 petites capes en équipe de France. Le Palois d'origine a pourtant un sacré bagage derrière lui, celui qui lui permet aujourd'hui d'être l'entraîneur des avants du Stade Toulousain. On pensera aussi à Thibault Privat, l'homme au 48 le plus célèbre de France découvert à Nîmes, affirmé à Béziers, reconnu à Clermont. Retraité des terrains depuis 2017, un temps entraîneur des Espoirs de Montpellier, le rugueux deuxième ligne conserve néanmoins son statut de joueur au plus grand nombre de rencontres de première division, avec 387 ! Aussi aux anciens ailiers du MHR Sébastien Kuzbik (145 rencontres de championnat), actuellement entraîneur des 3/4 du club de Jacou-Montpellier en Fédérale 3, ou de Perpignan Farid Sid, champion de France avec l'USAP en 2009 puis passé par le XIII pour l'aventure. Il tient depuis quelques années son propre cabinet de kinésithérapeute dans sa région natale.
Non-cités : Alexandre Audebert, Benjamin Boyet, Romain Teulet, Jérôme Fillol...
Enfin, les fidèles spectateurs du Top 14 ont l'habitude de voir Cédric Heymans (42 ans) sur le plateau du Canal Rugby Club ou commenter des rencontres sur la chaîne cryptée, quand "JBE" est un adjoint du côté de Montpellier après un passage dans le staff du XV de France sous Guy Novès. Membre du staff toulousain il y a encore peu, William Servat est lui aujourd'hui l'entraîneur des avants d'une équipe de France qui tourne à plein régime.
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