Les All Blacks de retour au sommet
C’est peu de dire qu’en 3 matchs de Rugby Championship sous format réduit, les NZ ont fait fermer des bouches à tous les détracteurs qui arguaient que sous Foster, la magie noire avait définitivement disparu. Trois matchs en 2023, trois roustes infligées d’abord à l’Argentine chez elle, puis aux Springboks et enfin à l’Australie, avec une moyenne de 13 points encaissés par rencontre pour 38 d’inscrits. RAS ? Rien d’autre, non, si ce n’est que s’ils devront encore confirmer face à des nations du nord, les coéquipiers de l’axe 10 - 12 - 15 (Mo’unga, Jordie et Beauden Barrett) qui redonne des ailes aux All Blacks sont bel et bien de retour. En témoigne leur 2ème place au classement Mondial à l’heure d’écrire ces lignes. Devant une certaine équipe de France qui détenait pourtant la position depuis près d’un an…
Australie : Eddie Jones n’y change rien
Comme à son habitude, Eddie Jones a joué de son bagou et de son trashtalk pour tenter de redonner un allant certain à l’équipe d’Australie dès son arrivée. Mais à ce jeu comme ailleurs, il n’y a que la vérité du terrain qui compte, et force est de constater que sa formation n’a pas gagné un match dans ce Rugby Championship, perdant 2 fois à domicile et encaissant parallèlement 2 branlées face aux Boks et aux Blacks. Le renfort de Will Skelton ou le retour de Samu Kerevi n’y ont rien changé. Pire, les Aussies ont même perdu Ala’alatoa pour le Mondial et Tupou et Hooper pour quelques semaines. Bref, les Gold and Green s’avanceront dans cette compétition avec très peu de certitudes. À moins qu’ils ne réalisent un exploit immense ce samedi face aux All Blacks, pour la manche retour de la Bledisloe Cup.
Australie. La sinistrose continue, un des capitaine des Wallabies est forfait pour la Coupe du mondeL’Afrique du Sud solide mais pas rassurante
Et si les 40 points infligés à de faibles australiens n’étaient finalement que de la poudre aux yeux ? Les Springboks, impressionnants de puissance face aux Aussies, ont ensuite été contrés physiquement et dépassés par la variété et la vitesse du jeu des Blacks, avant d’avoir eu toutes les peines du monde à se dépêtrer des griffes des Pumas. L’avantage de cette formation ? Avoir pu tester pratiquement l’intégralité de son effectif et donc avoir peut-être plus de certitudes sur l’équipe qui débutera le Mondial dans 40 jours. Le match supplémentaire du week-end face à l’Argentine est en tout cas censé amenuiser les derniers doutes qui planent au-dessus de cette équipe au potentiel énorme, mais pas vraiment rassurante ce dernier mois.
Les Pumas ont la grinta
Certes, d’emblée, les Argentins ont pris l’eau et ont observé le jalon qui les séparait des Blacks lorsque ceux-ci jouent libérés et avec un pack dominant. Mais comme toujours, le mental des Pumas a répondu présent et ils ont su, dès la semaine suivante, aller s’imposer en Australie alors que tout le monde les voyait perdre compte tenu des 40 pions reçus à domicile juste avant. Voilà à quoi résumer cette équipe argentine qui, à défaut d’être flamboyante, réellement puissante et en pleine possession de ses moyens (elle qui vient de concéder quelques absences devant notamment), possède une grinta inaliénable. Qui lui a aussi permis d’aller échouer à un rien de l’Afrique du Sud à l’Ellis Park samedi dernier.
Emmenée par le maestro Santi Carreras à l’ouverture et des ailes extrêmement remuantes (Imhoff, Mateo Carreras), cette équipe a aussi du talent et des pattes derrière. Nul doute qu’en septembre, elle sera au rendez-vous de ce Mondial en France et pourrait très bien chiper la première place de sa poule à l’Angleterre.
Le numéro 11 des Blacks vaut de l’or
Si Caleb Clarke fut la révélation de l'année 2020 en sélection, Leicester Fainga’anuku l’attraction en club en 2022 et 2023, ce pourrait finalement bien être un profil différent de ceux des deux bulldozers qui porte finalement le numéro 11 des All Blacks face au XV de France le 8 septembre prochain. Pourquoi ? Parce que Mark Telea, habituel ailier droit avec les Blues d’Auckland, a tout simplement fait des merveilles dans le couloir gauche. En témoigne son dernier match face aux Wallabies : 166 mètres gagnés, 16 courses, 9 défenseurs battus et 1 essai inscrit.
L’aile droite étant tenue par l’indéboulonnable Will Jordan et ses 23 essais en 23 sélections, l’on commence à croire que les Blacks ont donc fini par trouver son pendant. Mais aussi un véritable facteur X, capable de battre n’importe quel défenseur en 1 contre 1. Un atout de plus à cette équipe néo-zélandaise, qui lui donnera d’autant plus d’envergure à l’approche du Mondial. Sa compétition préférée, ne l’oublions pas…
12 essais en 12 matchs : Ce phénomène Kiwi titulaire au Mondial avec les All Blacks, vous y croyez ?
