Ce samedi 14 octobre, vous avez sûrement vécu un match à en user les ressorts de votre canapé. Il faut dire que durant cet échange enflammé à Saint-Denis, Irlandais et Néo-Zélandais ont fait lever les fans de rugby de leur divan plus d’une fois. En parallèle, cette victoire 28 à 24 des Océaniens a fait vibrer la plume de nombreux journalistes et éditorialistes dans le monde.
Une Irlande démoralisée rentre au pays
En Irlande tout d’abord, la désillusion est grande. Bien évidemment, perdre dans un match pareil face aux All Blacks n’a rien de honteux, mais il faut dire que la nation celte croyait dur comme fer à une aventure en or dans l’Hexagone. Désormais devenue plomb, cette épopée reste tout de même gravée dans les mémoires.
Ainsi, l’éditorialiste Eamonn Sweeney dresse le portrait du “plus fabuleux voyage de l’histoire du sport irlandais”. Si la campagne mondialiste est désormais terminée, les semaines précédentes auront laissé des souvenirs inoubliables dans les esprits irlandais. Publié dans l’Irish Independant, ce papier se dresse à côté d’un autre beaucoup moins nostalgique : “Courageuse au-delà des mots, l’Irlande trébuche une fois de plus en quarts”.
On vous dit pourquoi Sam Cane a tout pour devenir le « nouveau » Richie McCawCette nouvelle marche ratée fait également parler du côté de l’Irish Times qui titre son compte-rendu du match ainsi : “Le rêve de l’Irlande est mort à Paris”. Le quotidien surenchérit en déclarant ceci : “Le rêve est mort une fois de plus, et comme cette équipe d'Irlande avait osé rêver plus que n'importe laquelle de ses neuf prédécesseurs en Coupe du monde, une nouvelle défaite en quart de finale a été ressentie comme pire qu’aucune autre.”
En Nouvelle-Zélande, la Presse bombe le torse et ne cache pas sa joie, malgré un résultat qui paraît inattendu en Océanie. En référence à un propos déplacé de Peter O’Mahony, le New Zealand Herald affirme que “Sam Cane a prouvé qu’il était tout sauf “un Richie McCaw de m*rde”. Critique envers la sélection depuis deux ans, le journal fait son mea culpa et avoue que “cette victoire est le produit d’un labeur de 15 mois chez les All Blacks”.
Irlande - All Blacks : un match pour la légende
De son côté, The Rugby Paper parle d’un “drame désolant après 36 années de tentatives ratées pour se qualifier en demi-finale de Coupe du monde”. Il évoque également une “fin dramatique” pour Jonathan Sexton. Le média anglo-saxon développe autour d’un résultat qui va contre le tracé attendu du rêve irlandais en France :
Pendant les cinq dernières minutes du match, alors qu'ils étaient menés de quatre points, ils ont lancé une incroyable attaque de 36 phases sur toute la longueur du terrain pour tenter d'obtenir l'essai dont ils avaient besoin et, franchement, seule la Nouvelle-Zélande aurait fait preuve de la discipline nécessaire pour défendre contre un assaut aussi soutenu. C'était remarquable à tout point de vue, les scénaristes de films auraient exigé un essai gagnant, mais le résultat, hélas, est que l'Irlande n'a pas réussi à faire de l'ombre à la Nouvelle-Zélande.”
Chez les voisins anglais, la Presse s’attarde aussi sur les déclarations des acteurs de la rencontre. Ainsi, The Guardian reprend les paroles du sélectionneur irlandais Andy Farrell en les traduisant et déclare : “Cette fin ‘cruelle’ est la conclusion de la plus grande ‘génération’ de l’histoire du rugby irlandais.” La BBC, elle aussi, appuie l’aspect émotionnel de cette rencontre en affirmant que “la victoire des All Blacks a brisé le cœur de l’Irlande.”



Et oui le beauté du sport c'est aussi cette cruauté
Cette glorieuse incertitude chère à Camus
Et comme le disait Corneille A vaincre sans péril on triomphe sans gloire
Alors n'imaginons pas des raisons autres que cette vérité du moment pour expliquer la victoire des AB
Car ils n'auraient pas plus démérités si ils avaient perdu
Seule l'analyse aurait été différente