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RUGBY. Le nouveau staff du XV de France à l'épreuve du feu dans le 6 Nations : Une transition compliquée ?

La défaite face à l'Irlande dans le 6 Nations n'est pas du seul fait des joueurs. Le staff a aussi sa part de responsabilité dans ce revers et doit aussi progresser.

Thibault Perrin 08/02/2024 à 17h40
La défaite face à l'Irlande dans le 6 Nations n'est pas du seul fait des joueurs. Le staff a aussi sa part de responsabilité dans ce revers et doit aussi progresser. Crédit image : Screenshot France 2
La défaite face à l'Irlande dans le 6 Nations n'est pas du seul fait des joueurs. Le staff a aussi sa part de responsabilité dans ce revers et doit aussi progresser. Crédit image : Screenshot France 2

Beaucoup de choses ont été écrites depuis la défaite du XV de France en ouverture du Tournoi des 6 Nations face à l'Irlande à Marseille. Surtout vis-à-vis des joueurs. Lesquels ont eu droit à leur lot de critiques, parfois à juste titre, et de comparaisons avec les absents. Il est un aspect de ce match que de nombreux observateurs n'ont pas abordé : l'encadrement tricolore.

On ne parle pas ici du sélectionneur, Fabien Galthié, dont la stratégie et le coaching, ont aussi été passés au crible. Mais du fait que cette équipe de France, bien que composée de joueurs évoluant ensemble depuis quatre ans maintenant, possède désormais de nouveaux entraîneurs. Ce qui peut aussi expliquer que l'équipe de France n'est pas affiché un visage aussi serein qu'à l'accoutumée.RUGBY. 6 Nations. Affrontement titanesque en Ecosse : la composition du XV de France avec Bielle-BiarreyRUGBY. 6 Nations. Affrontement titanesque en Ecosse : la composition du XV de France avec Bielle-BiarreyKarim Ghezal et Laurent Labit ont en effet pris la direction du Stade Français, tandis que Thibault Giroud est parti à l'UBB. Si Nicolas Jeanjean, déjà présent dans le staff, a pris sa succession, Patrick Arlettaz et Laurent Sempéré débarquent de l'extérieur. Comme de nouveaux joueurs appelés, ils doivent, eux aussi, progresser dans leur rôle et apprendre aux côtés des joueurs. 

Des internationaux qu'ils ne côtoient finalement que depuis quelques semaines. Contrairement à leurs prédécesseurs, ils n'ont pas eu le loisir de découvrir le groupe pendant la Coupe du monde. On rappellera que Galthié avait été l'adjoint de Jacques Brunel durant la Coupe du monde au Japon. Laurent Labit était arrivé dans les bagages du futur sélectionneur pour s'occuper de la technique individuelle tandis que Thibault Giroud avait pris en main le physique des Tricolores. RUGBY. 6 Nations. La Bataille de Murrayfield : Enjeux et Stratégies du Choc Ecosse/France selon la presse étrangèreRUGBY. 6 Nations. La Bataille de Murrayfield : Enjeux et Stratégies du Choc Ecosse/France selon la presse étrangèreUn temps supplémentaire passé avec les joueurs qui leur a permis de les découvrir et de peaufiner leur approche. Un luxe que n'ont pas eu Patrick Arlettaz et Laurent Sempéré. Ces derniers doivent non seulement développer leur coaching, mais les joueurs ont aussi à faire avec de nouvelles consignes"Galthié a passé deux semaines avec le nouveau staff. Il existe un nouveau système d'appel en touche sous la direction de Laurent Sempéré. C'est une équipe de France avec de nouveaux entraîneurs qui tentent de s'intégrer et de nouveaux systèmes qui ne sont pas encore installés", a commenté l'ancien international écossais Johnnie Beattie via la BCC.

De là à dire qu'il y a une mauvaise compréhension avec le nouveau staff et que le nouveau dispositif nous poserait problème, je ne pense pas du tout. On n'a pas réussi à mettre notre jeu en place mais je pense que le plan de jeu est bon et l'effectif aussi. (Paul Boudehent via Le Figaro)

Le problème, c'est que les supporters comme les observateurs ont été habitués depuis quatre ans à voir une équipe de France qui produit un rugby gagnant. Mais c'est un nouveau cycle. Et avec lui, vient son lot d'approximation et de tâtonnements. "Il est hors de question de jeter la pierre sur les nouveaux membres du staff parce qu'ils ont vraiment très bien travaillé pour nous proposer un jeu simple et efficace", confiait le Rochelais Paul Boudehent via L'Équipe après le revers à Marseille.

Selon Servat, Laurent Sempéré est un perfectionniste. "Ses habitudes de club sont en train de changer", ajoute-t-il via Le Parisien. Coacher au niveau national et en sélection sont deux choses différentes. Galthié l'avait d'ailleurs souligné en début de mandat. Ne pas avoir les joueurs à disposition toute la semaine change totalement la donne. "On n’a pas beaucoup de temps. Il faut faire simple, aller à l’essentiel, être tout de suite opérationnel", avait ainsi commenté l'ancien coach parisien avant le Tournoi alors qu'il était encore dans la théorie.RUGBY. Défait mais Pas Vaincu ? Pourquoi le XV de France N'a Pas Dit Son Dernier Mot dans le 6 NationsRUGBY. Défait mais Pas Vaincu ? Pourquoi le XV de France N'a Pas Dit Son Dernier Mot dans le 6 NationsDésormais, le nouveau staff est dans la pratique. Et il se rend bien compte de l'urgence dans laquelle il se trouve. À Paris, Laurent Sempéré eu plusieurs années pour peaufiner le paquet d'avants et en faire l'un des meilleurs du Top 14, en touche comme en mêlée. On peut penser qu'il saura faire du pack tricolore une référence mondiale d'ici à la Coupe du monde 2027 en Australie. Mais les supporters comme la presse ne sont pas réputés pour être d'une patience à toute épreuve. Les ajustements de la semaine seront-ils suffisants pour retrouver le chemin de la victoire en Ecosse et couper court aux critiques du week-end dernier ?

Jeu de main
Jeu de main
Bien sûr qu'ils sont sous tension.
MARCFANXV
MARCFANXV
Le truc du nouveau cycle post-coupe-du-monde qui s'ouvre avec foison d'écueils et autres traumas à évacuer; je n'y crois pas plus que ça. Je dirais mm que jamais par le passé l'équipe de France ne s'est présentée sur cette (supposée ?) ligne de départ que constitue l'ouverture d'un Tournoi d'après coupe du monde avec autant de certitudes ! Souvent (pour ne pas dire presque toujours) le clap de fin d'une coupe du monde s'est accompagné du fait que de nombreux joueurs cadres ont tiré leur révérence. Cette fois, ce n'est pas le cas. Hors Gabrilliagues (mais qui connaissait déjà la maison France avant) TOUS les mecs alignés dans le XV de départ étaient de l'aventure CDM 2023 ! Souvent ce tournoi post CDM voyait l'installation d'un nouveau sélectionneur, parfois mm staff complet. Cette fois, mm si changement de qqs adjoints terrains, plutôt moins que les autres fois. On ne part pas d'une feuille blanche, d'un "plan de jeu neuf" qui demanderait temps d'appropriation, d'un nouveau sélectionneur qui voudrait y mettre une nouvelle patte, faire table rase du passé comme ce fut souvent le cas. Souvent, corrélativement à l'ouverture d'un nouveau cycle et avec le départ de joueurs cadres, le XV de France pâtissait d'un profond choc générationnel. Sauf que cette fois, pour alimenter la grande équipe de France, le staff bénéficie comme jamais de l'aubaine de trois générations consécutives championnes du monde U20 sur le cycle précédant. Ces générations avec le principe de Jiff ont cumulé plus d'expérience club que jamais par le passé. Souvent, les traumas liés à l'élimination en coupe du monde furent autrement plus cinglants que cette fois là ! Je pense à 2011 où le fait arbitral intervient en finale et pas en 1/4, autrement plus près de toucher le graal. Je pense à 2015 où le XV de France s'est fait pulvériser. Je pense à 2019 où le XV de France se fait sortir par Galles qui n'est pas par le vainqueur final et se fait sortir au tour suivant. Je pense avant aux "exploits" vs Blacks mais sans lendemain...Evidemment que la défaite face à AF-du-Sud laisse un goût amer...Mais en quoi ce goût serait tellement plus amer que les fois précédentes ? Bref, presque à chaque fois des traumas aussi voir autrement plus coton à évacuer. Je passe sur les théories de FG qui "Dataisait" l'âge et le nombre de sélections idéaux pour performer. On est presque pile poil dans la bonne tranche ! Je passe sur le fait que peut être comme jamais, le XV de France bénéficie de top players à l'international sans véritablement de trou dans la raquette et ce sur aucun poste qui serait rédhibitoire et rendrait la performance impossible. Je passe sur le fait que sur la scène européenne (puisqu'on parle bien d'un tournoi européen) les clubs Français (j'entends dont les équipes sont constituées de joueurs majoritairement sélectionnables) ont dominé comme jamais au cours du dernier cycle. On est sur une année à trois réceptions avec en plus l'avantage terrain de recevoir ceux qui ont le mieux performé lors de la dernière coupe du monde. Eu égard au niveau affiché par nos adversaires lors de la dernière coupe du monde (je mets Italie hors catégorie) vaut-il mieux recevoir Irlande (sortie en 1/4 de 4 pts par AB) + Angleterre (1/2 finaliste battue de 1pt par Af du Sud) et se déplacer en Ecosse (pas sortie des poules) + Galles (sortie en 1/4 de 12 pts par Argentine) ou l'inverse se déplacer en Irlande ++ Angleterre et recevoir Gallois et Ecossais ???? Franchement, tant qu'à en recevoir 2 et se déplacer chez deux autres, je vois pas comment le calendrier pourrait nous être plus favorable avec le niveau récent des adversaire ????? Je passe sur le fait que si, c'est vrai, on a abordé ce match inaugural sans notre maître à jouer depuis plusieurs années (AD) nos adversaires l'ont abordé sans leur maître à jouer (Sexton) depuis encore plus d'années et que de surcroit, le remplaçant du notre fait valoir bcp plus d'expérience à l'international que le remplaçant du leur. En résumé, je trouve très fallacieux d'invoquer un choc post traumatique extraordinaire ou des atermoiements corrélatifs à l'amorce d'un nouveau cycle pour expliquer la déconvenue de vendredi dernier. Je serais plus enclin à invoquer le fait que le rugby "moderne" est un jeu en perpétuelle évolution, qu'il s'agit de se réinventer sans cesse, qu'une avance prise sur l'adversité un temps ne dure guère au-delà d'une paire de saison tant les équipes s'adaptent aujourd'hui très vite aux avancées des uns et des autres. Le jeu de l'équipe de France n'était pas si facile à décrypter il y a une paire d'année, un peu plus aujourd'hui... Inutile à mon sens de psychologiser les choses à outrance, il est préférable d'en remettre sur l'ouvrage sur le seul volet sportif.
Chandelle 72
Chandelle 72
Est-ce que Galthié ne serait pas en train de s'enfermer dans une tour d'ivoire ? Se coupant des critiques et divers échos extérieurs, ce qui n'est peut-être pas un mal dans l'absolu mais se coupant aussi de sa mission de " manager" de groupe : liens, échanges, discussions intra staff, entre et avec les joueurs. Rôle qui paraissait plutôt dévolu à R. Ibanez dans la configuration précédente pour ce que laissait voir les quelques causeries de groupe ou remises des maillots médiatisées. Il était l'homme de l'ombre pendant que Galthié était dans la lumière. Ce binôme permettait -il à l'équipe de France de marcher sur ses 2 pieds ? On va voir comment réagit le groupe après la claque de la semaine dernière et s'il trouve les solutions pour gêner les Écossais et mettre en place son jeu. Les dernières déclarations de W.Servat sur les explications de l'échec et les remèdes à venir laissent perplexes...
Mathieu09
Mathieu09
IBANEZ !! Pour moi, c'est LA grosse perte. Je ne comprend pas.
RNP
RNP
Pour le coup les questions sur Arlettaz et Semperé me semblent légitimes. Je n'ai rien contre les personnes mais leurs CV d'entraîneurs et leurs parcours de joueurs de haut niveau sont quand même très légers.
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