Hérésie ou suite logique de la professionnalisation du rugby ? Dans les jours précédant la finale de la Champions Cup, qui a vu l’UBB s’imposer ce samedi 24 mai, l’EPCR a confirmé un secret de polichinelle : l’organisation d’une Coupe du monde des clubs de rugby à XV. Ainsi, cette compétition devrait voir le jour à partir de 2028, puis sur un rythme d’une édition tous les quatre ans.
Des champions du monde en devenir…
Au programme, 16 formations venues de trois à quatre continents différents se confronteront durant quatre semaines, en juin 2028. Plus précisément, les qualifiés pour cette Coupe du monde inédite seront constitués de “huit (clubs) de l'Investec Champions Cup et les autres du Super Rugby Pacific et du Japon”, a indiqué l’EPCR via un communiqué. À l’heure actuelle, les négociations entre le Super Rugby et la Japan Rugby League One ne sont pas encore terminées, mais restent en bonne voie.
Pour faire rentrer une telle compétition en seulement quatre semaines, des efforts notables devront être réalisés, à moins qu’une modification du format des compétitions de l’EPCR n’ait lieu en parallèle. Pour l’instant, il est indiqué que les championnats nationaux respectifs devraient se terminer en mai, afin de permettre à la Coupe du monde des clubs de prendre place.
Si l’on en croit des déclarations passées, faites en avril 2025 auprès de L’Équipe par le directeur général de l'European Professional Club Rugby (EPCR) Jacques Raynaud, les “quatre week-ends de printemps qui correspondent à (la) phase finale habituelle” de Champion Cup seront “libérés”. Ainsi, la phase de poule de l’édition 2027-2028 de la Champions Cup deviendrait en réalité une phase de qualification pour cette compétition mondiale.
Dans cette idée, les joueurs ne joueraient pas plus que lors d’une saison ordinaire, puisque les quatre week-ends de phase finale de Champions Cup seraient remplacés par cette Coupe du monde des clubs. “Un travail a déjà été fait là-dessus. La beauté de cette formule, c'est qu'elle ne sollicite pas plus les joueurs”, affirmait Jacques Raynaud, en avril. Pour ce qui est de la Challenge Cup, il a été indiqué que l’EPCR comptait “dynamiser les phases finales de” cette compétition, sans préciser si cela avait un lien direct avec le tournoi nouvellement annoncé.
RUGBY. ''C'est enthousiasmant mais complexe'', la Coupe du monde des clubs prend forme
En parallèle, le format exact, pour l’instant inconnu, de cette compétition pose aussi quelques questions. Comment faire en sorte que 16 équipes s’affrontent équitablement sur seulement quatre week-ends ? Si la durée de repos habituelle, d’environ une semaine, est respectée, un format naturel se dégage : celui d’une confrontation à élimination directe sur terrain neutre. Ainsi, des huitièmes, quarts, puis demi-finales et une finale se dérouleraient consécutivement.
Cependant, il est important de noter que les différents sons de cloche ne semblent pas être tout à fait coordonnés pour le moment. D’une intervention médiatique à l’autre, des nouvelles informations se font entendre. Cependant, des nouvelles informations devraient bientôt être connues, en attendant, probablement, que les championnats du Pacifique trouvent un accord et que leurs compétitions arrivent à leurs conclusions. Tout du moins, c’est ce que semble indiquer l’EPCR et son président, Dominic McKay, dans un communiqué envoyé aux médias le 24 mai dernier :
Nous avons des projets ambitieux pour l'Investec Champions Cup et l'EPCR Challenge Cup, que nous dévoilerons dans les prochaines semaines.[...] Nous sommes très enthousiastes à l'idée de ce projet. Nos parties prenantes, nos ligues et nos fédérations sont ravies d'organiser une Coupe du monde des clubs. Nous partagerons davantage d'informations au cours de l'été, en collaboration avec nos amis du Sud.”


