Actuellement, manager du RC Auch, Greg Menkarska connaît bien l’école auscitaine. Plus jeune, il y est passé. Il joue deux saisons entre 2005 et 2007 avec le Stade Toulousain avant de retourner dans le Gers. Avec sa qualification directe en huitième de finale de Fédérale 1, le club monte en Nationale 2. Cependant, ses envies de phases finales se sont terminées dès la première double confrontation face à Floirac. Une défaite amer, mais qui n’entache pas les plans de Greg Menkarska et de ce RC Auch qui renaît de ses cendres. Seulement 5 ans après la disparition du FCAG, Auch est revenu aussi vite dans le paysage rugbystique français. Une nécessité puisque, comme nous le dit le manager gersois avec humour “Dans une équipe qui gagne, il y a toujours un Auscitain.” Une phrase qui cache une certaine vérité quand on voit le nombre de Bleus passés par l’écurie locale. Sans compter les autres trophées cumulés par Grégory Alldritt et autres Antoine Dupont.
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Entre debrief de la saison et discussion autour de la formation, voici l’entretien du Rugbynistère avec un homme passé sous la houlette de Broncan (père et fils), mais aussi de Guy Novès.
Quel est votre sentiment sur la saison qui vient de passée ?
Elle est positive dans le sens où l’objectif initial, la montée, est atteint. Mais j’aurais aimé, comme on a pu le faire avant, disputer des phases finales un peu plus longues. On a été dominateur dans certains domaines durant toute l’année… La mêlée, par exemple, est notre point fort durant toute l’année, mais on souffre sur deux mêlées qui nous coûtent la qualif’ en quart.
C’est ce secteur de jeu qui vous a coûté la qualification ?
Non, il n’y a pas que ça. Par exemple, on est invaincu à domicile sur l’année. On gagne beaucoup de matchs, mais on ne prend quasiment aucun bonus. On en prend seulement 3 sur la saison, ça montre une certaine stérilité derrière. J’ai aussi ressenti une certaine fatigue mentale en fin de saison, c’était la première fois que je voyais ça chez eux. Après, je l’ai dit à mes joueurs : ce n'est pas grave, on gagne et on perd ensemble. Il n’y a pas de fautifs en particulier. On aurait juste pu être plus ambitieux, à nous que ça ne se reproduise plus.
Plutôt heureux d’être promu ou déçu de ne pas être allé plus loin ?
J’ai essayé d’appuyer sur cette montée. Pour nous, c'était vraiment l'objectif. Les joueurs, en fin de saison, on doit les remercier. Ce sont eux qui font monter le club. Mais derrière ces félicitations, on n'a pas assuré en phase finale. Il y a probablement eu une faillite mentale. Même si ce n'était pas l'objectif initial, on ne peut pas s'empêcher de se dire qu'on aurait pu jouer quelques semaines en plus.
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Avant le match, vous aviez déclaré que la rencontre face à Floirac serait un avant-goût de la saison en N2, qu’en est-il maintenant ?
Quand tu t’appelles Auch, l’héritage est lourd. C’est une ville de rugby qui est reconnue, les joueurs qui y sont passés le sont aussi. Mais depuis Honneur, on entend tout le monde dire "À Auch, il n’y a que des pros.” Alors qu’il n’y a jamais eu d’équipe 100% professionnelle à Auch, même au temps du Top 16. Les mecs sont juste au courant de la charge de travail qu’on va leur demander. On a des mecs qui sont revenus en ayant arrêté totalement le rugby pendant un an et demi avec le covid. Donc, il y a plein de petites choses qui rendent l’issue particulière. La saison et notre future ne se basent pas uniquement sur cet aller-retour. Et surtout, on a perdu et on ne veut pas se trouver d’excuse. On sait aussi qu’on devra se renforcer et que tous les matchs seront compliqués. Les montées successives, c'est fini. On a gagné à domicile, mais l’an prochain les équipes seront toutes meilleures que nous.
Au premier match, vous avez parlé de l’inexistence de votre équipe dans le combat. Avez-vous mieux apprécié le visage montré lors du match retour ?
Après ça, j’avais plutôt dit qu’on était absent dans le combat. Pas inexistant. C’était pour piquer les mecs. Ensuite, le rugby, c'est un sport de combat. Donc, il faut réagir et en soi on le fait. On gagne le match, certes on ne gagne de pas assez, mais déjà il y a eu une réaction.
Dans ces périodes de phases finales, comment gérer son équipe ?
C’est beaucoup de mental, tu dois décider de qui mettre et faire confiance à tes joueurs. Le but est de faire ça sans jamais prendre de risque. Pour le coup, ils ont répondu présent, tous. Dans la gestion de l’équipe, j’ai peut-être précipité certains retours. Ça, c'est ma faute. On a essayé de faire souffler des mecs, pour qu’ils soient frais en phases finales. C’était un marathon cette saison, l’objectif du club était de monter en Nationale 2.
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Comment vivez-vous la création de la Nationale 2 ? Est-ce que ça vous offre une période supplémentaire pour monter en niveau ?
On réfléchit club avant tout, donc viser de suite en Nationale 1, c’est une connerie. Parce que je pense aux cadets et aux juniors, monter sans les laisser s’adapter au niveau Nationale 1, ça peut vite être dangereux. La base, c'est le club. Si eux ne suivent pas, on perd en identité, le réservoir s'amenuise, etc. On est actuellement en train de revoir et d’assurer avec les jeunes. Parce que sinon tu montes et tu sais déjà que ce n’est pas viable. Là, on prend le temps de sécuriser les équipes jeunes, de les mettre en confiance et comme ça, dans 2 ou 3 ans, on sait qu’ils seront là pour occuper les places à pourvoir.
Quelles sont les ambitions à moyen long terme ?
On a tout repris, de l’école de rugby jusqu'aux juniors. Le projet sous deux ans, c’est de réguler notre formation, on pense à la jeunesse comme une priorité. On veut que les futurs meilleurs Gersois et Auscitains puissent jouer chez nous. Qu’ils ne soient pas obligés de partir à Colomiers ou dans d’autres clubs plus prestigieux. S’il n’y a pas le niveau sur place, ils s’expatrient et c’est normal. Donc, nous, on veut leur proposer quelque chose de cohérent avec les équipes jeunes. 
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Quels sont les clés de la réussite pour Auch ?
Pour nous, c’est l'essentiel, c’est d’avoir un club solide. Là, on a deux joueurs qui ont joué avec nous en Fédérale 1 toute l’année : Lois Guerois et Clément Perusin. Ces deux joueurs sont passés par notre système de formation, issus de l’école gersoise et auscitaine. Le premier part à Castres et le second part à Biarritz. Auch, même en étant descendu et à peine remonté en Fédérale 1 est déjà redevenu attractif. C’est le signe de notre réussite. Avant, on voyait ça comme un inconvénient. Maintenant, je me dis que c’est une opportunité. On ne se dit plus qu’on a des joueurs qui voudront partir, mais qu’on a des talents qui sont prêts à nous faire confiance et qui auront l’envie de jouer en première dès 18 ou 19 ans. Là, je perds peut-être mon meilleur joueur devant avec son départ à Castres, mais peut-être que demain, il y en aura cinq comme lui qui viendront à Auch, car on donne de la place aux jeunes.
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