"Il faut assumer ses conneries"
À 30 ans, Gaël Fickou est l'un des plus beaux palmarès du rugby français, et n'est plus qu'à quelques sélections de devenir centurion sur la scène internationale (90 capes actuellement).
Invité et questionné dans les colonnes du Parisien, le centre du Racing 92 n'a pas caché que le rugby français souffrait, et n'est d'ailleurs pas d'avis à se cacher derrière des excuses. Selon lui, il faut assumer :
"Il n’y a pas de questions à se poser. Il faut resserrer le collier et redorer l’image de notre sport, car nous sommes en difficulté. À nous, joueurs, de nous prendre en main et de nous responsabiliser. Il faut assumer ses conneries."
Il se remémore également ses troisièmes mi-temps, qui n'ont pas commencé hier, et qui n'ont pas vraiment changé. Néanmoins, le monde autour évolue : "Nous avons toujours fait la fête après les matchs, mais il faut savoir se maîtriser, contrôler ce que l’on fait et ce que l’on dit. Les joueurs qui dérivent doivent être sanctionnés. Il ne faut pas perdre la troisième mi-temps. Cela fait partie de la culture rugby même s’il y a de plus en plus de tentations, d’excès… "
"Quand j’ai commencé le rugby pro il y a douze ans, on faisait déjà des conneries, mais c’était différent, il n’y avait pas les réseaux sociaux. Le rugby a évolué. Il prend une place vraiment importante dans la société. Et aujourd’hui tout le monde filme tout, raconte tout. C’est compliqué à gérer, on peut dire un truc et être filmé sans le savoir. À nous d’être vigilants."
Les rugbymans de plus en plus écoutés
Désormais, le rugby n'est plus un sport de niche, et les meilleurs joueurs de rugby en France sont de véritables portes paroles auprès des jeunes générations. L'explosion de phénomène médiatique tel qu'Antoine Dupont a joué un rôle dans la popularisation du sport.
Pour Fickou, chacun a sa part de responsabilité : "Est-ce que le rugby a un problème profond ? Le problème a toujours été là, sauf que le rugby ne prenait pas autant de place dans la société : ce sport a énormément évolué, les joueurs sont identifiés… Les dérives que le foot a pu connaître plus tôt arrivent désormais en décalage. Les clubs, la Ligue et la Fédération doivent évidemment prévenir les joueurs. Mais nous aussi devons prendre nos responsabilités. Quand tu es joueur de haut niveau, tu as conscience que tu représentes un club, un pays, des valeurs. À toi de te comporter en adulte et de respecter l’institution. Tout le monde doit se responsabiliser et être maître de soi."
Il conclut : "Je suis un mec qui profite de la vie, qui sort, mais je me suis toujours géré parce que je me connais : je sais où sont mes limites, je m’efforce de ne pas les dépasser. Quand tu sais que tu ne peux pas « assumer » parce que tu ne tiens pas l’alcool, tu ne le fais pas, tout simplement. La clé est de se connaître."
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