Et si le flair ou la vista permettait d’éviter des commotions. Cette théorie, c’est celle mise en avant par l’entraîneur de Rochefort, Benjamin Bagate. Baptisée “Projet Dominici”, il s’agit d’un programme visant à améliorer les attitudes… des plaqués ! Une décision assez surprenante tant la responsabilité d’une commotion est généralement (à raison) allouée aux plaqueurs et non à ceux qui subissent le geste. Selon l’ancien Albigeois, le plaqué peut également se prévenir des commotions en prenant conscience de son environnement et des autres joueurs qui l’entourent sur le pré. Dans un article publié par nos confrères de Rugbyrama, Benjamin Bagate explique ainsi sa démarche :
Cette idée m’est venue après une discussion avec Philippe Chauvin, dont le fils Nicolas avait perdu la vie après un choc. Ce jour-là, il m’a dit que son fils n’avait simplement pas vu le plaqueur s’avancer et qu’une vision plus globale aurait peut-être permis de changer les choses. Cette vision-là, c’est ce que nous voulons travailler. 80 % des informations traitées par le sportif proviennent de la vision, enchaîne Benjamin Bagate. Par des exercices bihebdomadaires, l’idée est de donner aux gamins les outils de développer leur lecture du jeu et leurs réflexes, afin de leur permettre de mieux appréhender les chocs.”
Baptisé du nom du célèbre ailier du XV de France, cette désignation s’explique car “depuis son KO face à Salvatore Perugini (2005), Christophe (Dominici) était très sensibilisé sur le sujet des commotions cérébrales.” Benjamin Bagate explique notamment avoir déjà parlé de ce sujet à plusieurs reprises avec l’ancienne légende tricolore.
Commotionné à plusieurs reprises, un ancien champion du monde parle de ses envies suicidairesSi ce projet attire les projecteurs, d’autres aides à cette problématique ont déjà été plus ou moins popularisées. On pourrait singulièrement évoquer le développement de protège-dents spécifiques. Ces derniers permettraient à la mâchoire, et donc au cerveau par répercussion, de mieux absorber les chocs. Pour rappel, ces protections ne sont cependant pas des boucliers invincibles. Sur son site, l’Institut des commotions cérébrales de Montréal explique ceci au sujet des casques par exemple :
Le casque protecteur d’aujourd’hui peut-il prévenir les commotions cérébrales dans le sport ? Très simplement, la réponse est non. En fait, les casques protecteurs ont originalement été conçus pour répondre à 3 objectifs : Premièrement, réduire le risque de fractures au crâne. Ensuite, réduire le risque de blessures graves à la tête, comme une hémorragie cérébrale. Et enfin, prévenir la mort. Pour atteindre ces objectifs, le casque protecteur s’avère être très efficace, voire essentiel pour assurer une participation sécuritaire à plusieurs sports. Par contre, lorsqu’il est question de commotions cérébrales, malgré les recherches et l’évolution de la technologie, le casque a malheureusement très peu d’effets sur la prévention.”
World Rugby lance une étude historique sur les commotions au niveau international !