C'est la potentielle association dont tout le monde parle ces derniers jours. Celle qui verrait les prodiges Matthieu Jalibert et Romain Ntamack être alignés côte à côte en Bleu. Longtemps écartée par le staff des Bleus, l'association tiendrait finalement la corde et, les blessures de Vakatawa et Villière aidant, celle-ci devrait se concrétiser - dans un premier temps - pour le premier test automnal face à l'Argentine. C'est du moins ce que laissaient à penser les entraînements du XV de France en ce début de semaine, où le Bordelais et le Toulousain portaient respectivement les chasubles bleues (celles des titulaires) floquées du 10 et du 12.
Equipe de France. Jalibert et Ntamack associés pour le 1er test de novembre ? On y va tout droit !Plutôt que de choisir, Fabien Galthié et ses adjoints auraient donc décidé de ne pas choisir et d'opter pour une ligne de 3/4 avec deux ouvreurs. Ntamack aura donc le profil du 5/8ème ; un système historiquement très prisé par les Anglais. Mais d'ailleurs, vous souvenez-vous des associations iconiques similaires qu'a connu notre sport ? Pêle-mêle, revenons sur quelques-unes des plus marquantes, même si le classement n'est que purement subjectif :
Ford - Farrell
On commence par les Anglais, évidemment, avec l'association la plus célèbre de ces dernières années. La Perfide Albion dispose depuis près d'une décennie de deux ouvreurs de stature internationale, et plutôt que de choisir, elle a - le plus souvent - choisi de les aligner ensemble. D'abord sous l'ère Lancaster, puis sous celle d'Eddie Jones depuis 2016. En tout, les chefs d'orchestre de Leicester et des Saracens ont été alignés près d'une quarantaine de fois ensemble ! En 2019, c'est d'ailleurs avec George Ford en 10 et Owen Farrell en 12 que les British atteindront la finale du Mondial japonais. Fort ! Depuis, leur sélectionneur né en Australie pèche, tâtonne, mais revient toujours à sa première idée : celle d'associer Ford et Farrell...
Larkham - Giteau
L'une des associations du genre qui a bercé l'enfance de ceux qui ont commencé à suivre le rugby dans les années 2000, c'est bien sûr celle entre Stephen Larkham et Matt Giteau. Deux magiciens de ce jeu, tous deux formés à l'ouverture mais qui commenceront à officier ensemble avec Giteau en 12 dès 2004, sous la houlette d'un certain... Eddie Jones ! En tout, l'actuel entraîneur du Munster et l'ancien toulonnais seront associés 25 fois au niveau international, jusqu'à la retraite de "Bernie" en 2007. L'une des plus grandes réussites de cette configuration de jeu à deux ouvreurs !
Wilkinson - Catt
Pour l'anecdote, les vrais savent que lorsque que celui qui deviendra Sir Jonny Wilkison par la suite fait ses débuts avec l'Angleterre en avril 1998, il remplace en cours de jeu un certain Mike Catt. Ce n'est que dans le courant du Mondial 1999 que ce dernier, jusqu'ici ouvreur ou arrière avec le XV de la Rose, sera repositionné au centre pour laisser place au duo de demis d'ouverture Grayson - Wilkinson. Il y fera tout le reste de sa carrière, jusqu'en 2007, et formera d'ailleurs l'une des associations de deux ouvreurs les plus mythiques du rugby international. Celle-ci mènera l'Angleterre à 2 finales de Coupe de monde, celle de 2003, qu'elle gagnera (même si Catt sera sur le banc face à l'Australie), mais également de 2007, cette fois perdue face aux Springboks. Quand on vous parle du système anglais qui aime s'articuler autour de deux ouvreurs, que celui qui ne pense pas à Wilko et Catt comme pionniers de celle-ci nous jette la première pierre !
Stephen Jones - Gavin Henson
Vous voulez une confession ? On a pas mal hésité entre la paire Jones - Henson et celle Hook - Henson. Mais l'ancien enfant terrible du rugby gallois à davantage joué à côté de son aîné Jones, et le Grand Chelem de 2005 (plus que celui de 2008) étant à nos yeux le symbole même de la domination du rugby gallois, notre choix s'est porté sur cette association-là. Cette année-là, emmenés par leur paire 10 - 12 intenable, les Diables Rouges bottent le cul de l'assaillant anglais à Cardiff, gagnent au Stade de France face aux Bleus de Bernard Laporte et impressionnent tout le monde. Henson devient la star locale, et quand bien même son duo avec Jones ne durera pas des lustres, le pragmatisme de celui qui évoluait alors à Clermont allié au talent brut de celui qui passa ensuite par Toulon a marqué les esprits. Avec eux, le Pays de Galles disposait aussi d'une profondeur de jeu au pied sans égale à l'époque. Et c'est là qu'on rappellera qu'en plus d'y avoir dépanné régulièrement durant sa carrière, Gavin Henson fêta sa première titularisation sous le maillot rouge à l'ouverture... Quand on vous dit que ces repositionnements ont souvent fonctionné !
Auraient également pu être citées : les paires Wilkinson - Giteau et Giteau - Hernandez en club, Hernandez - Contepomi et Carter - McAlister en sélection. Tout en rappelant que s'il y a bien un seul coup de génie à faire ressortir du titre de champion du monde U20 des Bleuets en 2018, il s'agit de l'association des deux ouvreurs Carbonel et Ntamack par Sébastien Piqueronies. Le Toulousain avait alors (déjà) glissé en 12, avec la réussite que l'on connaît...