Des Blacks empruntés
On avait quitté les All Blacks sur une victoire poussive en Argentine. On les a retrouvés guère plus flamboyants. À deux mois de leur premier match de la Coupe du monde face à ces mêmes Sud-africains, les Néo-Zélandais ont "galéré" devant leur public. Ils n'ont pas réussi à tenir le ballon, ont connu beaucoup de déchets et n'ont pas réussi à investir le camp adverse pendant la première période. Le nombre de turnovers est impressionnant sans oublier les pénalités. Certes, il y a eu des changements dans le groupe. Certes, ce n'est que le deuxième match de la saison et il est inutile d'être au top de sa forme maintenant. Mais ces Blacks-là ne font pas vraiment peur à la concurrence.
Des Boks un temps dominateurs
Forts de leur succès l'an passé sur cette pelouse et de leur victoire initiale face aux Wallabies, les Sud-Africains ont abordé ce match en confiance. Comme la semaine passée, ils ont fait parler leur physique, surtout, ils ont tenu le ballon et investi le camp néo-zélandais avec près de 60% d'occupation et de possession. Il a fallu attendre la demi-heure de jeu pour voir les All Blacks sur les 22m sud-africains. Sans être forcément dangereux, ils ont été pragmatiques en prenant les points au pied. Des choix qu'ils peuvent regretter car ils ont subi dans le second acte.
Une mi-temps chacun
Dominés dans le premier acte, les All Blacks ont peu à peu élevé leur niveau de jeu, inversant la tendance avec plus de 70 % d'occupation et de possession. En face, les Springboks ont raté beaucoup de plaquages en deuxième période. Néanmoins, ils n'ont pas concédé d'essai mais seulement deux pénalités. À l'image des Boks lors des quarante premières minutes, ils ont tenu le ballon et enchaîné les temps de jeu. Ce qu'ils n'avaient pas réussi à faire en première période. Sans doute une consigne du coach. Le genre de match qui prépare cependant aux rencontres disputées qui auront lieu au Mondial.
Richie Mo'unga peine à convaincre
L'ouvreur des Crusaders jouait gros sur ce match au sommet. Préféré à l'ouverture à Beauden Barrett, aligné à l'arrière, Richie Mo'unga a peiné a pesé sur le match comme il peut le faire en Super Rugby avec sa province. D'entrée, il a été contré deux fois sur un jeu au pied. Ses coups de pied de dégagement n'ont pas été très précis. À l'inverse, Barrett, dans une position d'électron libre s'est beaucoup montré et apporté le danger. Il a été décisif sur l'essai de Goodhue à la 37e avec une belle course. Certes sa précision face aux perches laisse encore à désirer (2/4) mais Mo'unga, malgré deux pénalités importantes à la 67e puis à la 75e, n'a pas forcément marqué des points en vue du Mondial.
Un match nul historique
Pour les grandes envolées, il faudra repasser. Alors que les deux matchs entre ces nations avaient été mémorables en 2018, ce match-là ne restera pas dans les annales. On a bien failli voir un match sans aucun essai. Dans leur histoire, ce n'est arrivé qu'une seule fois. Finalement, ce match s'est terminé sur un nul avec un essai transformé de la révélation Herschel Jantjies suite à un coup de pied de Kolbe. Ce qui n'était arrivé que trois fois auparavant. Pour les Boks, c'est une victoire. Cette équipe sud-africaine se construit petit à petit en vue de la Coupe du monde. Pour les Blacks, ce nul laisse planer de nombreuses interrogations quant au potentiel offensif des doubles champions du monde. Leur domination est-elle en train de s'effriter ?