Le rugby écossais est l’un des plus rapides du monde. Cet adage est souvent répété par les amateurs de rugby depuis plusieurs années et surtout depuis le passage de Vern Cotter à la tête de la sélection. Avec Ben Vellacott, le rugby écossais a peut-être déjà trouvé sa nouvelle pépite. À seulement 25 ans, ce demi de mêlé compte à peine 50 matchs en première division anglaise et celte. Un chiffre faible pour un joueur de son âge prétendant à évoluer au haut niveau international. En tout, il culmine à moins de 75 matchs en professionnel avant son arrivée au Edinburgh Rugby cet été. Voici le portrait d’un joueur au parcours particulier qui tape désormais à la porte du XV du Chardon.
Sang anglais, mais cœur écossais !
Si Ben Vellacott a grandi chez l’ennemi, il n’en reste pas moins sélectionnable par sa mère écossaise. Et c’est bien vers cette sélection que le joueur s’est toujours tourné. Depuis le début, il a écumé toutes les sélections jeunes du XV du Chardon. Il n’attend désormais que la sélection officielle. Une potentielle sélection qui aurait pu ne jamais voir le jour. En effet, lorsque le joueur enchaîne les matchs à Gloucester, Eddie Jones avait cru voir en lui un remplaçant à un Ben Youngs blessé. Mais il n’en fut rien, le cœur du soldat Vellacott semblait déjà vibrer au rythme de “Flower of Scotlands”, hymne sportif de l’Écosse. Antoine, fondateur du site spécialisé Pro14FR, nous parle de cet attachement : “Il est né en Angleterre, mais sa mère est Écossaise. Peut-être que par l'éducation, il s'est senti plus écossais qu'Anglais. C'est un signe fort qu'il ait toujours préféré l'Écosse.”
Ben Vellacott has been outstanding for Edinburgh in the opening two games of the #URC season.
— Murray Kinsella (@Murray_Kinsella) October 8, 2021
Scotland have plenty of exciting options at scrum-half! pic.twitter.com/8g7PQO5Kyo
S’il a commencé sa carrière sur de bonnes bases à Gloucester, il a connu un passage compliqué aux Wasps. Dès son arrivée, le joueur est victime d’une rupture des ligaments croisés. Rétabli, il doit faire face à un obstacle inattendu : la pandémie de Covid_19. Avec les compétitions arrêtées et une récupération perturbée, il semble compliqué pour le jeune britannique de s’imposer dans l’effectif de Coventry. Ainsi, il décide de s’engager cette année du côté d’Édimbourg. Une décision forte lorsque l’on voit que beaucoup de stars écossaises quittent les franchises du Pro 14, une fois la gloire atteinte et les importants salaires proposés. Pour Antoine, le jeune demi de mêlée arrive dans une nouvelle dynamique. Il développe : “Dans son cas -étant donné qu'il a joué en sélection jeune écossaise-, s'il avait eu ce niveau et qu'il avait joué régulièrement en club de Premiership, il aurait fini par être appelé. Édimbourg part sur un nouveau cycle après une saison compliquée. Nouvel entraîneur, joueurs cadres partis. Il arrive dans ce nouveau projet et son profil correspond bien à ce qu'Édimbourg essaye de produire comme jeu.”
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L’aventure écossaise pour se relancer
D’ailleurs, le staff d’Édimbourg ne tarit pas d’éloges au sujet de son nouveau joueur phare, auteur de trois essais en trois titularisations cette saison. Avant son départ, l’ancien coach de l’attaque, Duncan Hodge, expliquait : “Ben est manifestement un joueur de très grande qualité.[...] C'est un demi de mêlée très vif, très bon techniquement, très en forme, donc je pense que c'est une excellente signature.” Bis repetita avec l’actuel coach, Mike Blair. Il raconte au journal The Scotsman : “Ce que nous essayons de faire correspond à son état d'esprit et à sa façon de jouer, mais je comprends la raison pour laquelle il n'est pas là aussi. Ben sera très déçu, mais en même temps, il a fait seulement trois matchs officiels d'affilée avec nous. Il y a excellé et il est important pour lui de continuer à le faire, et c'est ce qui lui permettra d'être sélectionné.” Quelque semaine auparavant, celui qui était l’ancien assistant de Gregor Townsend avait confié “s’il continue comme ça, ce n’est qu’une question de temps avant de le voir en sélection.”
Now THAT is a tap pen!
— Murray Kinsella (@Murray_Kinsella) September 28, 2021
Ben Vellacott was excellent on his Edinburgh debut as they beat Scarlets in a very entertaining game last weekend. #URC pic.twitter.com/gTQpyVaAfM
Pas appelé en sélection pour le premier match des tests de novembre, Ben Vellacott va donc devoir redoubler d’effort avant d’espérer être appelé. Pas de soucis pour ce grand amateur de chien, heureux propriétaire d’un Bulldog Français, il est à l’aise à Edimbourg et semble vouloir prouver sa valeur sur la durée. Lors de son arrivée au club, il confie : “J’adore le jeu de vitesse. C’est ce que je recherche dans le rugby. D’après les discussions que j’ai eues avec le staff, nous sommes sur la même longueur d’onde.” Antoine de Pro14FR nous parle aussi du style spectaculaire du demi de mêlée de 26 ans. Il dit :
C’est le grand absent du groupe d'entraînement pour les tests de novembre et je ne l'explique pas trop à vrai dire. Il part sûrement de trop loin. Après, ce match face aux Tonga c'était l'occasion de voir de nouvelles têtes. Il a un profil similaire aux autres 9 internationaux écossais. Il éjecte rapidement, n’hésite pas à prendre les intervalles et vient souvent au soutien. Je pense qu'avec un peu de temps et s'il continue comme ça avec Édimbourg, il pourra prétendre au XV du Chardon. Même si le réservoir au poste de 9 a un niveau élevé. Avant de penser à la sélection, il faut qu’il enchaîne sans blessure. Devenir un titulaire indiscutable, ça va lui faire du bien au moral. Et ça va faire du bien à son club. Car un 9 avec son profil, c'est ce qu'il manquait à Édimbourg.”
Ben Vellacott, futur grand du XV du Chardon ? Si le joueur continue sur cette lancée, la réponse risque d’être connue plus vite que prévue.