Des Bleus présents sur les fondamentaux
Ce samedi face au Japon, l'équipe de France a manqué de maitrise dans de nombreux secteurs de jeu. On y reviendra dans la suite de l'article. Cependant, les Bleus pourront se targuer d'avoir été bons en conquête. Alors oui, le pack japonais n'est pas le plus solide du rugby international et il manquait des cadres. Mais la mêlée tricolore a été très solide et elle a souvent mis son vis-à-vis à la faute. C'est derrière une belle poussée que Couilloud a inscrit l'essai de la victoire. L'alignement a aussi fait le travail avec un nombre très élevé de ballons captés. On aurait néanmoins aimé que ces derniers soient mieux exploités derrière.
Une charnière en difficulté
Une charnière 100 % bordelaise qui avait l'occasion de marquer des points face à la paire toulousaine Dupont/Ntamack. On avait vu de belles choses lors du premier test. On n'a rien vu lors de ce second affrontement. Lucu n'a pas réussi à mettre de la vitesse et a souffert la comparaison avec un Couilloud qui a porté le ballon et mis son équipe dans l'avancée. Quant à Jalibert, décisif lors du premier test, il a plus souvent tapé au pied que tenté. Dans le premier acte, alors que Lee avait avancé sur 27 mètres, le Bordelais avait seulement parcouru 2 mètres et fait deux passes pour quatre coups de pied.
Manque d'inspiration, trop de jeu au pied
S'agissait-il d'une stratégie imposée par le staff ? Et auquel cas, la faute leur est imputable. Car face à des Japonais en cannes et inspirés, leur rendre le ballon au pied, c'était donner le bâton pour se faire battre. Souvent plein axe, et sans vraie pression de la part des Bleus, ils ont donné tout le temps du monde aux locaux pour attaquer et mettre la défense tricolore en difficulté. On a pourtant vu, à de rares occasions, que les Français avaient les ressources pour mettre le feu au pré du stade de Tokyo lorsqu'ils portaient le ballon à la main. De trop nombreuses maladresses sont cependant venus annihiler les actions de l'équipe de France.
Un banc timide
Cela avait été l'une des satisfactions du premier test avec une énorme deuxième période où les finisseurs avaient réussi à insuffler plus de rythme. Hormis, Couilloud qui a rapidement montré sa volonté de surprendre la défense en jouant rapidement, le reste du banc a été plus que timide. On ne parle pas d'Hastoy qui n'a pas eu sa chance. Bourgarit, présent en mêlée, a fait tomber son premier ballon. Priso a été pénalisé pour un grattage tout comme Macalou au sol. Entré une nouvelle fois à l'aile, le Parisien aurait pu néanmoins s'offrir un superbe essai, mais il était trop seul devant la ligne japonaise. Quant à Lavault et Diallo, ils n'ont pas vraiment eu l'occasion de se montrer.
De riches enseignements pour le staff
Au forceps, les Bleus ont décroché une 10e victoire de rang. Ce qui est historique. C'est encourageant à moins de deux ans de la Coupe du monde. Cela montre que sans ses cadres, la France peut l'emporter. Mais le Japon ce n'est pas l'Australie. Cette équipe aurait-elle pu l'emporter face aux Wallabies ? On peut en douter. Le vivier tricolore est riche, et on peut dire à l'heure actuelle que le staff pourra s'appuyer sur deux équipes de France en vue du Mondial. Et on sait à quel point il est important de pouvoir être compétitif malgré le turnover durant toute la durée de la compétition. Mais Galthié et ses adjoints savent aussi que le niveau de ces deux groupes n'est pas égal. Trouver un équilibre dans les compositions sera primordial pour faire progresser tous les joueurs et les amener à avoir un niveau équivalant. Si c'est encore possible. En effet, les cadres ne pourront pas enchaîner les matchs de poules puis la phase finale de la Coupe du monde.