À quelques jours du mondial, les fans du rugby du monde entier se sont réveillés avec un drôle de sentiment. Ce vendredi 25 août, les All Blacks de Ian Foster ont subi une déculottée historique sur la pelouse de Twickenham. Battus 35 à 7 par les Springboks, ils encaissent la plus grosse défaite de leur histoire pour leur ultime match de préparation au mondial 2023. De l’orient néo-zélandais au méridien sud-africain, la qualité du réveil a dû être bien différente…
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En France, L’Équipe parle d’une Nouvelle-Zélande “humiliée” par des Springboks impressionnant “dans tous les compartiments du jeu.” Le quotidien sportif national décrit les volontés sud-africaines de cette manière : “Le rugby est un magnifique sport de combat. Il faut faire mal à l'adversaire, lui montrer qu'on est là, bien présent, et prêt, encore plus quand vous êtes susceptibles de recroiser le même adversaire, dans quelques semaines, en quarts de la finale de la Coupe du monde, par exemple.”
Du côté du Midi Olympique, la rédaction explique que “les All Blacks ont perdu plus qu'un match face à l'Afrique du Sud”. Le média spécialisé note que les Néo-Zélandais devront “digérer cette raclée”, mais que “le staff kiwi a mal à la tête pour une autre raison.”
En effet, la suspension très probable de Scott Barrett face aux Bleus en ouverture du mondial est un poids pour l’Aotearoa. Ainsi, ces derniers ne pourront aligner leurs deux titulaires habituels dans la cage, Brodie Retallick étant blessé. D’autant plus, les deux piliers titulaires du pack sont également sur le carreau. Ils pourraient rater le match d'ouverture du mondial.
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En Afrique du Sud, la joie après une telle réussite est particulièrement marquée. Après une préparation au mondial qui n’est allé qu’en s’améliorant, Jacques Nienaber et ses hommes pulvérisent la Nouvelle-Zélande au plaisir des journaux locaux. Néanmoins, l’impression générale renvoyée reste mesurée.
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Par exemple, SA Rugby Mag met en avant les paroles du capitaine Springboks Siya Kolisi après la rencontre. Le champion du monde 2019 explique que “le gros du travail commence dès maintenant”. De la même manière, le média isole en priorité les mots du sélectionneur prévenant qu’il “retourne au travail”. Les hommes en vert n’ont pas perdu de vue leur objectif. Aussi historique soit-elle, cette victoire ne leur assure aucunement le trophée Webb-Ellis. Cette donnée, la Nation Arc-en-Ciel l’a vite comprise.
D’un point de vue plus neutre, Rugby Pass a mis en avant l’importante quantité de supporters sud-africains présents sur place :
En entrant dans ce lieu légendaire avant le Test, il était clair que la majorité des fans étaient là pour voir. Il y avait beaucoup de vert dans les travées de Twickenham. On observait même un mélange de braai (viande cuite au barbecue typique des Afrikaner) et de boissons. Si vous fermiez les yeux, même un instant, vous étiez pratiquement transporté dans les rues de Johannesburg avant un test à l'Ellis Park. C’était un test à domicile des Springboks, même si ce n’était pas le cas.”
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En Nouvelle-Zélande, les amateurs de rugby se sont levés de bonne heure pour observer le match. Ceux qui n’ont pas fait l’effort ont eu une douloureuse nouvelle au réveil via les journaux. Par exemple, le New Zealand Herald évoque un moment d’histoire “douloureux”. Dans un édito dédié, l’éditorialiste Liam Napier parle du “carnage de Twickenham” pour plusieurs raisons. Dans un premier temps, les blessures inquiétantes des deux piliers de la sélection jouent autour de ce sentiment, puis vient le carton rouge du soldat Scott Barrett et enfin la défaite dans son ensemble. La Nouvelle-Zélande ne restera sûrement pas traumatisée bien longtemps de ce qui reste finalement un match de préparation sans impact direct sur les enjeux actuels. Néanmoins, la confiance avant le mondial semble s’être évaporée dans le coin du planisphère.