Si le pôle France « old school » a disparu en 2017, il n’en reste pas moins que le travail auprès des meilleurs espoirs français ne s’est pas arrêté. Comme on en avait parlé avec Sébastien Piqueronies, ce travail avec les joueurs dans les clubs s’est même précisé, voire même professionnalisé. Ainsi, les 47 joueurs retenus suivent chacun un PPID, Plan Partagé Individuel de Développement. Partagé car il est déterminé en collaboration entre le staff des clubs des joueurs et le staff des équipes de France jeunes. Individuel car il est singulier pour chaque joueur de cette liste. Ces 47 joueurs sont la partie visible de l’iceberg. Environ 80 autres joueurs appartiennent à un groupe élargi qui permettra d’envisager, si la situation sanitaire le permet, les différents évènements de l’hiver pour les équipes U20 et U20 Développement.
Décryptage & Analyse
D’où viennent-ils ?
Dix-huit clubs différents sont représentés. Le Stade Toulousain, dont la jeunesse se fait actuellement les dents au plus haut niveau comme ce week-end au Stade Français, prouve qu’il possède un réservoir important en étant le club le plus représenté avec 8 joueurs. Suivent Clermont, avec 6 joueurs, tandis que le Racing 92 et le Stade Rochelais complètent le podium des clubs les plus représentés dans cette liste avec pas moins de 5 joueurs chacun.
En Top 14, seuls Agen et Brive n’ont aucun joueur dans la liste. C’est plutôt une surprise pour le premier cité. Le club lot et garonnais nous avait habitué à être un club formateur connu et reconnu et très souvent représenté chez les équipes de France jeunes. On note également que Colomiers et Perpignan, les clubs qui ont été respectivement 1er et 2ᵉ lors de l’arrêt du championnat de Pro D2 la saison passée, sont les clubs de deuxième division qui fournissent le plus de joueurs à cette liste : respectivement 2 et 3.
Qui sont-ils ?
Au-delà du club de provenance des joueurs, il est intéressant de voir qu’on connait déjà quelques noms de cette liste. Certains, comme Idjellidaine et Debaes, sont déjà apparu avec l’équipe première de leur club et seront surement amenés à accumuler du temps de jeu cette saison. D’autres, comme Haddad, Le Corvec, Le Garrec (connexion bretonne), Brennan ou Mallez, étaient déjà là l’an passé, et encadreront le groupe avec leur expérience. Aussi, notons la présence de Théo Ntamack, fils et frère de, qui se distingue au poste de troisième ligne dans chaque équipe de jeune où il est passé au Stade Toulousain, et d’Edgar Retière, lui aussi fils et frère de, et qui évolue au poste de demi d’ouverture. Notons également la présence de Mateo Garcia, qu’on a vu récemment faire le nombre avec l’équipe de France A. Le jeune 10 qui a intégré récemment le centre de formation de l’UBB en provenance du pays basque a été sollicité par Fabien Galthié et son staff pour préparer les matches face au Pays de Galles et à l’Irlande.
Finalement, on constate la présence au sein de cette génération 2001-2002, de Louis Bielle-Biarrey et de Théo Giral. Le Grenoblois et l’Auvergnat sont les deux surclassés de ce groupe. Nés en 2003, ils évoluent donc encore en « Crabos » cette saison mais le staff de l’équipe de France jeunes, sous l’impulsion de Sébastien Piqueronies, fait confiance aux très jeunes et sait que la valeur n’attend pas le nombre des années. Avant eux, Gaël Fickou, Romain Ntamack, Jordan Joseph, Victor Haddad et Nolan Le Garrec, pour ne parler que d’eux, avaient aussi été surclassés à tout juste 18 ans en équipe de France U20.
Bientôt en équipe de France A ?
Sébastien Piqueronies nous l’avait affirmé en août dernier, pour lui l’objectif est de faire émerger dans les deux prochaines années, les deux voire peut être trois joueurs qui viendront compléter le groupe de l’équipe de France A pour le mondial 2023 en France. Cependant, son objectif majeur, pour l’heure, reste la formation de jeunes pour le très haut niveau, pour le pas dire le plus haut niveau, qui pourront permettre au XV de France de d’être la meilleure équipe du monde. Il l’a d’ailleurs réaffirmé lors de la présentation du groupe.
L’objectif final de notre fonctionnement et du parcours France jeunes, c’est de pouvoir proposer au XV de France des joueurs avec le plus de compétences possibles. Maintenant, pour nous, ce n’est plus une satisfaction, nous aurons rempli notre mission quand ces joueurs seront champions du monde avec le XV de France. Avant, nous avions tendance à nous réjouir, à juste titre, quand un jeune de la filière accédait au XV de France. Désormais, nous avons la prétention de former des joueurs qui veulent être les meilleurs du monde. Ce n’est pas un manque de modestie mais devenir international n’est qu’une étape supplémentaire pour aller chercher le graal !